«Feu Ali Yata, ancien secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) durant des décennies (1949-1997), était un patriote dévoué et très ouvert, mais surtout un grand visionnaire qui a consacré sa vie à son pays et à la réalisation de ses idéaux», a indiqué le Professeur Ahmed Bourra qui a connu et côtoyé de très près le défunt. Pour le Pr Bourra, Si Ali est un grand leader politique et un des symboles du mouvement national, qui ont marqué par leur lutte l'histoire du Maroc avant et après l'indépendance du pays. Revenant sur sa vie de militant au sein du parti, le Pr Bourra a évoqué avec nostalgie nombre de camarades (Omar Fassi, Thami Khyari, Mohamed Ziad, Kachouhi Omar) qu'il a côtoyés entre les années 1964 et 1971 au sein d'une cellule du parti active dans la cité universitaire de Rabat. «C'est chez le Pr Aziz Belal que nous nous réunissions», a-t-il précisé. Après son départ en 1965 à l'étranger pour poursuivre ses études de médecine, il a perdu tout contact avec Si Ali, qu'il allait retrouver en 1971 pour reprendre la lutte au sein du parti. Depuis lors, ses relations avec Si Ali se sont renforcées, a-t-il dit. Un jour, a-t-il ajouté, Si Ali, accompagné d'Abdellah Layachi et Abdelkader Mrini m'avait fait l'agréable surprise de me rendre visite chez moi à l'occasion de mon anniversaire. Avant l'indépendance du Maroc, Si Ali avait toujours sur lui deux mallettes, l'une contenant ses habits et autres affaires personnelles pouvant être utiles en prison, dans le cas où il serait arrêté et l'autre cartable contenant des documents pour aller quelque part en mission animer par exemple des conférences du parti, a indiqué Pr Bourra qui citait les propos du défunt. «Ma relation avec le camarade Yata était pleine d'échanges et de discussions fructueuses», a-t-il affirmé. «Un jour, je lui avais proposé de commencer ses discours par la formule consacrée "Au nom de Dieu, le clément, le miséricordieux" pour que les Marocains sachent que Ali Yata est un militant progressiste musulman et il l'avait accepté en souriant», dit-il. Depuis lors, il avait toujours entamé ses discours par cette formule, en particulier au parlement où il a été souvent applaudi. Si Ali avait également l'habitude d'accompagner des patients, souvent démunis, dans mon cabinet pour me demander de prendre soin d'eux. «Ce sont des amis, prend soin d'eux comme tu nous a habitué à le faire Pr Bourra», disait Si Ali, qui m'a toujours rappelé que je suis «un médecin traitant au service des fils du peuple et en particulier les pauvres d'entre eux». «Je ne lui avais jamais refusé ce service que j'ai toujours rendu avec plaisir», confie Pr Bourra.