Présenté à temps, malgré les difficultés inhérentes à la situation anormale d'attentisme, provoquée dans le pays, le projet de loi de finances 2014 a le mérite d'être réaliste et objectif et d'avoir su préserver les équilibres macro-économiques et garantir l'indépendance du pays contre l'intervention des milieux financier internationaux dans la gestion des affaires économiques et sociales du royaume, a affirmé samedi Rachid Roukbane, président du Groupe du progrès démocratique (GPD-PPS) à la Chambre des représentants, lors du débat général en plénière de la première partie du projet. C'est pour cela que le Groupe du progrès démocratique a décidé de voter positivement pour l'adoption de ce projet amendé, a d'emblée précisé le président, qui s'est félicité de l'acceptation par le gouvernement des amendements présentés dont ceux relatifs au rejet de l'augmentation des taux de la TVA sur certains produits de large consommation (bougies, boîtes de sardines, sel de cuisine, riz) Le projet table en effet sur un taux de croissance de 4,2 % et un cours du baril de pétrole à 120 dollars, et a prévu de réserver aux PME 20% des commandes, tout en poursuivant de soutenir la petite et moyenne agriculture. Il a également prévu des investissements publics de 186 milliards de dirhams, outre des investissements importants en matière de construction des autoroutes et de promotion des secteurs sociaux (santé, enseignement). Le Groupe du progrès démocratique a également accueilli avec satisfaction la décision d'imposer les grands investissements agricoles de plus de 350 millions de dirhams en attendant d'élargir de manière progressive l'assiette de cet impôt agricole. S'agissant de la TVA, a-t-il rappelé, le groupe estime que la décision d'augmenter d'un seul coup ce taux de 6 ou 4 points ne satisfait pas les producteurs et encore moins les consommateurs et ne vise en aucun cas à réaliser la justice fiscale recherchée. Selon le président du Groupe du progrès démocratique, l'édification de l'avenir du pays sur des bases solides requiert davantage de courage et d'initiatives de la part du gouvernement, qui n'a pas hésité à décider des augmentations des hydrocarbures, tout en étant conscient du prix fort à payer au niveau social en termes de perte de popularité pour ses différentes composantes. Il en est aussi de la décision d'arrêter une partie des investissements, de l'adoption du système d'indexation, du projet de réforme fiscale à entreprendre, du projet de porter l'âge de retraite à plus de 60 ans, d'augmenter les cotisations aux caisses de retraite, du projet de réforme de la caisse de retraite et d'autres réformes très coûteuses sur le plan social. Toutes ces questions ont été bel et bien posées pour les gouvernements précédents qui avaient préféré les laisser de côté, conscients du risque qu'ils couraient et en particulier en ce qui concerne la réforme fiscale, la Caisse de compensation, les régimes de retraite et le chantier de la régionalisation, a affirmé Roukbane, ajoutant qu'il s'agit vraiment de réformes brûlantes mais indispensables pour le devenir du pays et la préservation de la dignité des Marocains. Tout retard dans la mise en œuvre de ces chantiers est susceptible d'avoir des répercussions fâcheuses sur l'avenir du pays, a-t-il dit, appelant à l'adoption d'une approche globale pour mettre en en œuvre ces réformes, loin de tout morcellement ou action isolée. Bien qu'elles soient donc coûteuses, de telles réformes sont de nature à avoir un impact hautement positif dans le cas notamment où elles bénéficieraient de l'appui de tous, a affirmé le président du GPD, qui a appelé à l'occasion au renforcement du front intérieur pour pouvoir faire face aux dangers qui guettent l'intégrité territoriale du Royaume. Ce sont là de grandes questions qui constituent le prolongement naturel de notre cause nationale, a-t-il expliqué, invitant toutes les forces du pays, majorité et opposition, à faire preuve de modestie et d'abnégation et à faire passer l'intérêt supérieur de la nation avant toute autre considération à travers leur soutien à ces chantiers pressants. C'est pourquoi le GPD appelle à la mise en œuvre sans plus tarder des recommandations des assises nationales sur la fiscalité et en particulier en ce qui a trait aux exonérations fiscales qui ont coûté au budget de l'Etat au cours des cinq dernières années respectivement 28 milliards de dirhams, 29,32 et 36. Il est temps de remettre en cause la rentabilité de ces exonérations pour qu'elles ne se transforment pas en véritables cadeaux fiscaux. Mieux encore, il est possible au trésor de récupérer quelque 15 milliards de dirhams en cas de réforme, a-t-il ajouté, appelant le gouvernement à faire preuve de fermeté et d'imagination pour imposer les produits de luxe dont les voitures de luxe, les avions personnels, les yachts etc. Dans le cadre de leurs discussions avec le gouvernement, les groupes de la majorité ont proposé des amendements visant à lier dialectiquement entre la nécessité de préservation des équilibres macro-économiques et des équilibres sociaux, garants de la stabilité et sécurité du pays, a-t-il rappelé, saluant l'exécutif pour sa décision de renoncer aux augmentations annoncés de la TVA. Auparavant le président du GPD avait donné un aperçu sur l'historique du parti du progrès et du socialisme, qui célèbre cette année son 70e anniversaire en dépit de toutes les tentatives de l'extraire de son environnement marocain après trois interdictions.