Encore une fois, le discours royal à l'occasion de la Marche verte était, de bout en bout, une belle démonstration à la fois de cran et d'écran. Sur le plan terminologie, bien au-delà de sa dimension commémorative, le verbe était empli de charges prosélytes dont use tout patriote pincé. On retiendra aussi, non sans réjouissance, la teneur messagère du plaidoyer paternel, à l'égard d'une Nation aux valeurs serties. Comment est-ce possible qu'un pays d'exception s'évertue d'évoluer en voltige envers une question aussi vitale que sont les droits humains, dans les provinces du sud ? L'effort généreux déployé dans le processus multidimensionnel du développement ne saurait se contredire dans le camp des récalcitrants. En revanche, le procès fulgurant adressé aux bourriches hostiles à notre intégrité territoriale, est sans ambivalences. Il serait insensé de verser dans les hallucinations piteuses, alors que la réalité est claire comme l'eau de roche. Il y a donc anguille sous roche, si on continue à jouer les renégats, sous la bannière des échalas sordides. Le propos royal, serein et circonspect, cloue au pilori crucifié les errements martiaux des écervelés macabres. Dans la foulée, sur le même ton caustique, mais expertement raffiné, le monarque encense l'immersion africaine dans les fibres marocaines, séculairement enfouies dans l'histoire et la géographie. En dépit des coups bas, les macarons morbides des généraux ne brillent que pour les mercenaires et les rentiers ; l'africanité chevaleresque ne cesse dresser les baobabs contre la voracité rentière et embaumer les dévotions de l'Atlas. Le conte mensonger des hâbleurs s'étiole, tel un fétu de paille, face au conglomérat massif d'une Nation en pleine expansion à plus d'un registre. La rage aboulique est donc telle qu'on ne fait pas la part des choses. Mais la réaction marocaine est constamment pondérée. Le souverain vient d'en donner la preuve inébranlable. Devant toutes ces facéties militaires, le peuple voisin finira, sans doute, par s'en démarquer en public. Car, tel que Sa Majesté le Roi l'a si brillamment entonné dans ce passage «ils dilapideront de la sorte les richesses et les ressources d'un peuple frère, que cette question ne le concerne pas, mais se dresse plutôt comme une entrave à l'intégration maghrébine». Les allégations perpétrées contre le Maroc, aussi bien de la junte enragée que ses sbires soudoyés, ne pourraient éternellement égarer l'éveil et la soif d'une entité voisine étrillée par les obus de la belligérance. On ne peut non surenchérir sur un peuple voisin dont la sacralité, juste et infaillible, de ces sables recouvrés. Nos argumentaires en matière des droits de l'homme, des réformes multiformes, des ancrages africains, des valeurs humanistes... ne sont que, de plus en plus, évidents, sauf pour les corrompus, les renégats et les contradicteurs.