La première station balnéaire du royaume vit un début de saison morose. L'activité touristique enregistre une chute sensible en ce début d'année. L'inquiétude gagne les professionnels qui craignent un risque d'aggravation. D'ores et déjà les pertes sont estimées à près de 1,4 milliard DH. Les divers acteurs virevoltent et s'activent pour ébaucher un plan de relance. Faute de quoi, le déclin de l'activité pourrait se traduire par un impact négatif sur l'emploi et sur l'économie locale et régionale où le tourisme demeure un secteur pivot . L'activité touristique à Agadir a accusé en janvier dernier une diminution de -19,93 % en arrivées et -23,36 % en nuitées, un début de saison morose qui fait craindre aux professionnels un risque d'aggravation en l'absence d'actions de relance au Maroc et à l'étranger. La situation risque de s'aggraver et aura un impact négatif sur l'emploi ainsi que sur l'économie locale et régionale, a mis en garde le président du Conseil régional du tourisme, Abderrahim Oummani. Aujourd'hui, les professionnels parlent d'une perte de recettes d'environ 1,4 milliard de DH pour la seule ville d'Agadir. "Nous sommes interpellés, professionnels, ministère du tourisme, Office National Marocain du Tourisme, Office national des aéroports, autorités locales, élus et tous les autres acteurs du tourisme, à agir et réagir vite pour appréhender cette crise avec tous les moyens adéquats et appropriés, a ajouté M. Oummani. Chercher la relance Le CRT vient de présenter à l'Office national marocain du tourisme (ONMT) un plan de relance qui englobe les volets promotion et transport aérien. L'objectif est de cibler les principaux pays émetteurs, principalement en Europe, mais aussi le marché national. Une réunion fructueuse a eu lieu le vendredi dernier avec le Directeur Général de l'ONMT, Abdelhamid Addou, et "nous aurons prochainement une autre réunion avec le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, pour arrêter définitivement ce plan de relance", a-t-il ajouté. Pour les professionnels de la ville, tous les acteurs du tourisme, nationaux et locaux, sont aujourd'hui interpelés. Mobilisation, concertation et synergie, sont aujourd'hui, selon eux, les maitres mots pour espérer dépasser avec le moins de pertes l'actuelle conjoncture difficile pour le tourisme international. Les statistiques du mois de janvier montrent une chute du nombre des touristes, ce qui confirme une tendance à la baisse qui est palpable depuis plusieurs mois. Seulement 48.360 touristes ont ainsi séjourné le mois écoulé dans les hôtels classés de la station contre 60409 pour la même période l'année passée. Même constant pour les nuitées, dont le nombre a régressé de 347902 en 2011 à 266 633. Les Français restent fidèles Malgré la hausse enregistrée au niveau des marchés saoudien (+94,29 % en arrivées et +65,32 % en nuitées), polonais (+44,82 % et +18,87 %) et russe (+44,44 % et +82,48 %), les principales destinations traditionnelles et émergentes étaient en déclin. Le marché Italien a été durement touché (-65,27 % et -67,27 %), principalement à cause de la fermeture d'un hôtel spécialisé dans la clientèle de cette destination. Reste que la tendance baissière a touché également d'autres marchés importants, tels le marché national (-37,13 % et -61,35), scandinave (-34,37 % et -35,21 %), français (-22,95 % et -21,88 %), britannique (-9,47 % et -6,54 %), belge (-8,79% et -10,60 %) et allemand (-1,11 % et -9,99 %). La durée moyenne de séjour a été de 5,51 par rapport à 5,76 en janvier 2011. Le taux d'occupation moyen a également accusé un recul de -22,39 %, soit 42,76 % en 2012 par rapport à 55,09 % en 2011. En termes de parts de marchés, les français restent fidèles à Agadir avec 25,43 % des arrivées et 32,13 pour les nuitées, suivi des nationaux avec respectivement 25,37 % et 9,64 %, des allemands, britanniques, belges et saoudiens. La capacité hôtelière à Agadir est d'environ 25.850 lits, dont 1 499 chambres en hôtels 5 étoiles, 4616 chambres de type 4 étoiles, et 2 554 chambres dans villages de vacances touristiques, soit 70,21 % du total.