La destination Agadir surbookée Affiché complet ! Bien avant le carême, on trouve toutes les peines du monde à s'octroyer une chambre ou un appart dans les hôtels, aussi miséreux soient-ils. Dès le lendemain de la rupture, des avalanches humaines, de tous bords, prennent d'assaut la capitale du Souss qui, à l'instar de ses homologues du royaume, prend sa part, en ces temps-ci de vagues caniculaires. Peu importe les tarifs demandés, les visiteurs se pressent de loger dans une station balnéaire qui offre les randonnées nocturnes dans la promenade superbe, ponctuée d'une marina exquise. Actuellement, pas une seule place, avant la fin de ce mois boosté à ras le bol, quoique amputé par la dernière dizaine du ramadan. Pour la circonstance, certains hôteliers 4 étoiles ont revu à la baisse leurs offres tarifaires (soit 1500 DH la nuitée pour une famille, avec petit déjeuner, sans compter les enfants de moins de 12 ans), d'autres se sont attelés à retaper leur boîte, quelques mois auparavant afin de relooker leur prix... Les habitués aux grandes masses estivales font toujours le plein, grâce à leur «flair» promotionnel et leur animation bon enfant. Le surbooking est alors à son apogée, en dépit de la concurrence de plus en plus accentuée des loueurs de maisons individuelles dont les prix connaissent, en revanche, des hausses substantielles, environs 600 à 700 dirhams la nuit dans des domiciles de proximité et de commodité préférentielles. Parallèlement à cette ruée vacancière dont fait l'objet la quasi-totalité du volume capacitaire de la cité, d'autres activités, jusqu'ici en hibernation, quittent leurs tanières, à leur grand bonheur, notamment les snacks et les restaurants. «Vous savez, j'ai beau trimer à bâtons rompus, je n'arrive pas à satisfaire toute la clientèle pressante. Je vends, chaque jour, plus de 40 kilos de viande hachée et autant de merguez, soit plus de 4000 dirhams de revenus par jour», révèle un commerçant qui tient un snack sur le chemin de la corniche. Les pizzerias, les glaciers ou encore les crémeries pulvérisent également tous les records de recettes renflouées. Les marchands ambulants, en particulier, les popcorns multicolores, les escargots aux épices aromatiques, les sandwichs à la hot sauce, les petits jouets pour enfants... saisissent cette belle aubaine, un peu partout dans les lieux de grosses affluences. Le long de la côte littorale, où les noctambules n'en finissent pas de multiplier les va-et-vient sans répit, on a aussi droit à des haltes grossissantes sur les terrasses avenantes et animées à souhait. Les taxis-drivers, aussi bien les petits que les grands, s'activent à longueur de journée, dans tous les sens, plus spécialement à la corniche. Les artères de la ville, particulièrement l'avenue Hassan II, ne se décongestionnent que rarement, notamment pendant les heures de pointe. Les parkings sont bondés à craquer. Face à cette densité accrue des estivants, les forces de l'ordre redoublent d'efforts en termes de rondes et des descentes, malgré les limites au niveau des effectifs et des logistiques en présence. Récemment, on apprendra que le Wali de la région Souss Massa Drâa a tenu une réunion de travail avec toutes les parties concernées en vue d'étudier, avec minutie et doigté, les mesures à prendre pour une meilleure fluidité de la circulation, davantage d'application des règles en vigueur et de protection des vies humaines. Dans le même ordre d'idées, le maire de la ville, en compagnie de ses proches collaborateurs, s'est rendu sur la corniche pour veiller en personne au respect du domaine public, suite aux requêtes répétitives reçues dans ce sens. A une quinzaine de jours de la rentrée scolaire, les visiteurs savourent les bons moments de leur séjour dans une destination prisée et attractive. La vigilance et l'accompagnement des flux devraient être de mise. Toutefois, il est grand temps de faire du tourisme intérieur le fer de lance d'un secteur de voyage prépondérant, par la mise en place de structures d'accueil suffisantes et agréables, en plus de la réglementation de toutes les activités parallèles, au niveau de l'hygiène, de la maitrise des tarifs, de l'emplacement... De surcroît, la sécurité et la quiétude des citoyens se doivent de constituer la préoccupation majeure des responsables en question.