Depuis l'érection de Tinghir en province, il y a un peu moins de deux ans, les populations ont nourri de gros espoirs à leurs situations sociales critiques. La mise en place des nouvelles institutions publiques, indépendantes de celles de Ouarzazate dont elles relevaient auparavant, laissait entrevoir des améliorations notoires en termes de satisfaction des doléances légitimes des citoyens et d'édification des infrastructures nécessaires. Cependant, au fil du temps, la réactivité des responsables institutionnels se fait cruellement attendre, au point de susciter des sentiments de désappointement de plus en plus atroces. Vient s'ajouter à cette ambiance plutôt morose, les mesures drastiques imposées aux habitants au niveau de l'implication des lois de l'urbanisme, sans tenir compte des spécificités des patelins marquées par des édifices en produits locaux, émanant des formes de construction ancestrales. C'était là la goutte qui avait fait déborder le vase, devant les réactions d'indignation et de colère des banlieusards. Tout en priorisant le respect des critères esthétiques et sécuritaires des règlements urbanistiques, les services concernés devraient pareillement prendre en considération ces aspects de patrimoine antique et de statut social des plaignants, afin d'éviter tout débordement aléatoire. Ce qui a été craint, fut arrivé malheureusement, car la fédération de plus de 80 associations de développement local a décidé enfin de faire face à cette insouciance inouïe des responsables, en organisant, quelques temps auparavant, une marche pacifique, dans les artères de la ville, à laquelle ont participé environ 20.000 manifestants. Tout s'était passait dans le calme et l'ordre, quand, subitement à proximité du siège de la préfecture, le mouvement eut pris des tournures dérapantes, au moment où on s'était mis à jeter des projectiles sur les véhicules du gouverneur, du secrétaire général et du préfet de la police…Ces agissements irréfléchis, allant à l'encontre de l'esprit initial de la marche, firent réagir les services de l'ordre et provoquèrent, de ce fait, plus d'une quinzaine de blessés de part et d'autre. Des arrestations parmi les émeutiers s'en suivirent, après que les marcheurs aient été dispersés au lacrymogène. Une dégénération déplorable, mais ne peut occulter en aucun cas, la légitimité de la manifestation qui revendiquait la remise en cause des décisions draconiennes en matière d'urbanisme, de façon à trouver des solutions équitables et concertées de cette problématique de l'aménagement de l'espace et de la gestion des domiciles, en harmonie entre l'authenticité patrimoniale et l'exigence moderniste. D'autre part, il s'avère également légitime et juste de tirer des leçons de ce mouvement civilisationnel, en dépit des dérapages qui l'a émaillé en cours de chemin par des intrus écervelés, en prônant l'écoute et l'inclusion envers les populations afin d'assouvir leurs besoins insistants en termes de la vie décente et prospère. La négligence de ces revendications ne fait qu'attiser encore de plus belle les tensions et les conflits sociaux. Si on évoque aujourd'hui, un événement qui date de pas moins d'une année, c'est pour dire que les choses n'ont nullement changé. La province de Tinghir qui, à priori, devait bénéficier d'un certain intérêt au niveau de la gouvernance, est malheureusement tombée entre les mains d'un gouverneur loin de se préoccuper de son sort. On a beau dénoncer ses agissements provocateurs et déficitaires sur tous les plans, son maintien, à la tête de cette jeune province, est plus qu'agaçant. Sa complicité insoutenable avec son député de prédilection attise cette ire générale parmi les populations de toutes localités. Ce dernières ont bien cru que leurs malheurs allaient s'achever à la veille des législatives. Puisqu'elles s'attendaient au remerciement du gouverneur qui avait balisé tous les chemins pour le passage de son fidèle compagnon. Ce n'était, en fait, qu'une désillusion cruelle ! Le gouverneur est maintenu dans son poste afin de s'assurer « de la bonne réussite » de sa mission et de préparer les prochaines échéances électorales toujours au profit de son parti préféré : le PAM. Pour ce faire, il est en train actuellement de procéder au gel des activités des communes qui menacent son sordide plan d'action, notamment celles du PPS, en ne donnant pas suite à leurs missives et marchés. Pis encore, on croit bien savoir qu'il persisterait à ce que des citoyens innocents, jugés partisans au « livre », soient poursuivis en justice pour des motifs affabulatoires afin que ceux-ci soient pris en exemple et que les autres soient terrorisés au point de rallier son camp. Toute cette machination est minutieusement fomentée en compagnie du parlementaire dont le comportement soudoyant est connu de tout le monde. Les populations, devront-elles encore espérer la disparition des regards du gouverneur ou il sera toujours préservé pour le grand bonheur de ses tuteurs, pour les prochaines élections ? Espérons toujours !