Pendre Michel. Brûler Henri. Clouer au pilori les deux. Faire un don aux dieux de l'Olympe, sous un soleil brûlant, de 11 jeunes écervelés - sans les remplaçants, donc, - perdus dans les rivages incertains d'une mer africaine déchaînée... Cette élimination du Maroc de la Coupe d'Afrique est une bonne nouvelle. N'ayant pas au fond ni une bonne équipe ni un bon entraîneur, ce départ prématuré nous permet assez vite de passer à autres choses. On ne devient pas champion d'Afrique par hasard ou par effraction. Il faut disposer de quelques sérieux fondamentaux pour aspirer à cela. Maintenant, ici même, on ne va pas sombrer, avec armes et bagages, dans la chronique sportive ou footballistique; il y a de bons spécialistes pour cela, et ils le font très bien. Mais on notera toujours, avec un grand étonnement, comment le langage du commentaire sportif emprunte tout l'arsenal linguistique au vocabulaire de la guerre. La défaite ouvre la voie à des demandes, qui se veulent légitimes, d'une vengeance absolue - et quasi religieuse. Pendre Michel. Brûler Henri. Clouer au pilori les deux. Faire un don aux dieux de l'Olympe, sous un soleil brûlant, de 11 jeunes écervelés - sans les remplaçants, donc, - perdus dans les rivages incertains d'une mer africaine déchaînée à cause de la magie d'une baballe diabolique. Certains réclament des têtes. Des démissions. Des flagellations. Des supplices. Des lapidations. Et puis quoi encore? On ne va pas demander, en plus de tous nos malheurs, en sus de nos peines, et outre notre chagrin, la dissolution de la malheureuse fédération de foot ? Non, quand même pas !