On a beau serrer la ceinture, mais sans gain. C'est comme un travail enchainé où il faut suivre la cadence et bien respecter le chaînon, sinon on perd le contrôle. Ce sont des dépenses interminables. Cette année, le mois sacré de Ramadan et Aid El Fitr coïncident avec la saison estivale et la rentrée scolaire. À deux semaines de cet avènement, l'heure est à l'achat des vêtements neufs pour les enfants. Les magasins d'habillement sont déjà pris d'assaut. Comme d'habitude, les Casablancais se préparent à l'avance grâce à la folie des prix de la dernière semaine affichée par les commerçants en quête de gain occasionnel. Tout le monde semble se préparer, aussi bien dans les grands centres qu'à Derb Sultan, Derb Ghallef, Hay Mohammadi, Kriaa.., non seulement pour le vestimentaire, mais encore pour la gastronomie. Les prix changent selon l'emplacement des commerces. Il faut dire que des pièces qui coûtent 120 DH à Derb Ghallef ou à Derb Sultan sont deux fois plus chères au Maarif ou au Morroco Mall, même en ces périodes de solde. Ce qui pousse beaucoup de familles à se détourner vers des enseignes comme Mejdoub, spécialisé dans les restes d'export et les fins de séries. La boutique fait le plein chaque soir pendant le Ramadan. Enfin les ménagères à la petite bourse semblent au moins y trouver leur satisfaction en raison des bas tarifs et de la diversité des articles. Ce qui permet de s'approvisionner uniquement dans un seul magasin. A coté des grandes surfaces de vente, il y'a aussi les petits souks dans les périphériques de chaque quartier, sans oublier le secteur informel qui est présent dans toutes les ruelles de la ville. Ces derniers se transforment en bazars ouverts sans aucune forme de contrôle. Toute une longue chaîne de vendeurs occasionnels et ambulants occupe les trottoirs publics nommés « les Ferrachas». Des coins qui attirent davantage de clients en cette période. Les articles y sont exposés à des prix concurrentiels. Les préparatifs d'Aïd et la vente excessive pendant ce temps annoncent un chiffre d'affaires quotidien de 4 000 à 6 000 DH pour les propriétaires de boutiques. La fête de l'Aïd Al Fitr représente pour eux l'occasion désirée pour vendre leurs articles. Le ramadan s'en va et il laisse la place à l'Aid al Fitr. Acheter des habits neufs aux enfants est une obligation. Pour les parents, pas de pause ni de break. Le fardeau est lourd à supporter. On passe des vacances à la rentrée scolaire. Quelle galère pour les familles dont les revenus sont modestes et pour les concitoyens qui vivotent à défaut de vivre en toute modestie ! Bref, cette période essouffle le portefeuille des Marocains tout entier. Pour boucler la boucle, certains discutent déjà de l'achat du mouton pour la «fête du sacrifice». Vraiment une cadence vicieuse qui ne s'arrête pas et qui n'en finira jamais !