Le mois sacré de Ramadan débutera le 9 Juillet et prendra fin le 08 Août 2013, autant dire que nous allons jeuner pendant les fortes chaleurs de l'été, et selon les prévisions de dame météo, l'été 2013 synonyme de prières, de dévotion, de bonté, le jeun est aussi synonyme d'abstinence et de privations où on ne doit ni boire ni manger du lever au coucher du soleil. Si pour les individus en bonne santé, la pratique du jeûne de Ramadan pendant cette période de chaleur parfois suffocante ne pose pas de problème, il en va autrement pour les malades diabétiques qui malgré tous les conseils tiennent a faire le jeûne, ne prenant pas conscience des réels dangers auxquels il exposent leur santé, des risques qui peuvent être parfois fatales. Comment concilier Ramadan et bonne santé? Que faire pour que le jeûne se passe dans les meilleures conditions? Prendre l'avis de son médecin traitant Si un diabétique décide de jeûner et ce malgré sa maladie, celui- ci doit demander l'avis de son médecin au moins 1 à 2 mois avant le début de Ramadan un avis éclairé sur la question à son médecin traitant . Malheureusement un grand nombre de malades diabétiques n'en font qu'à leur tête, ils n'écoutent pas les recommandations de leur médecin traitant. Ne pas jeûner pour certains malades diabétiques équivaut à une sorte de reniement de sa foi, de sa religion et par conséquent se sentir exclus par ses proches, ses amis, l'entourage, sans parler des ragots et autres commérages. L'islam ne dit pas ça, l'islam c'est la religion de la tolérance, du pardon, de la facilitation. Le coran est clair au sujet des personnes malades et de celles dont les capacités physiques ne peuvent pas leur permettre de jeûner. Tous les ulémas sont unanimes pour dire que dès lors qu'une personne est malade, ou présentant une faiblesse manifeste pouvant mettre en jeu sa vie, celle-ci est exempte. C'est pour toutes ces raisons, mais aussi à cause des conséquences néfastes qui peuvent en découler et où le pronostic vital peut être engagé pour certains diabétiques , qu'aujourd'hui nombreux sont les praticiens spécialistes de la maladie diabétique, qui au lieu d'interdire le jeun à leurs patients diabétiques préfèrent les accompagner tout au long de ce mois. Des risques à prendre au sérieux Hypoglycémie, hyperglycémie, déshydratation ou encore thrombose, les études ont montré que le jeûne qui modifie considérablement les habitudes alimentaires pendant le mois de Ramadan peut entrainer ce genre de complications chez les personnes diabétiques de type II. Ces risques ne doivent surtout pas être pris à la légère, notamment pour les risques d'hypoglycémies. En effet la diminution de l'apport alimentaire associée a? la prise de certains traitements antidiabétiques, expose à un risque d'hypoglycémie (faible taux de sucre dans le sang) et dans ce cas, deux problèmes peuvent survenir: Si le patient continue son traitement mais ne mange pas, il risque de faire une hypoglycémie, celle ci quand elle n'est pas prise en charge peut entrainer de sérieuses conséquences comme la perte de conscience ou encore des convulsions Si le patient arrête son traitement au contraire, les conséquences de cette erreur peuvent être dramatiques. Il existe alors un risque d'hyperglycémie majeure, allant parfois jusqu'au coma diabétique. Il est donc primordial pour les patients diabétiques de reconnaître les symptômes de l'hypoglycémie pour agir en conséquence Ce que vous devez savoir au sujet de l'hypoglycémie Une étude menée entre Mars et Mai 2011 chez 950 patients (âgés entre 18 et 75 ans, dont 56% d'hommes et 44% de femmes) et qui a été réalisée grâce à la participation de 425 médecins dont 53% d'endocrinologues, 12% médecins généralistes, 16% médecins - internistes, 3% cardiologues et 16 % de médecins spécialisés dans le diabète, cette étude a montré que : Près des 3/4 des malades ne sont pas conscients que certains médicaments pour le diabète peuvent causer une hypoglycémie. Certains patients confondent les symptômes d'hypoglycémie et ceux de l'hyperglycémie Environ 1/3 des patients ne parlent pas de leur hypoglycémie à leur médecin 44% des médecins pensent que leurs patients n'évoquent pas avec eux leurs épisodes d'hypoglycémie. Il est évident que le jeûne du mois de Ramadan au cours duquel nos habitudes alimentaires sont modifiées peut avoir des conséquences sur notre organisme à des degrés variables, mais ces modifications peuvent entraîner des complications chez les personnes diabétiques de type 2, telles que l'hypoglycémie (faible taux de sucre dans le sang), l'hyperglycémie (fort taux de sucre dans le sang), l'acidocétose diabétique, la thrombose et la déshydratation. De plus, les patients sous médicaments qui décident de décaler la prise du traitement sont susceptibles d'être confrontés à des cas d'hypoglycémie causant des vertiges, des pertes de conscience ou la transpiration et doivent être pris en charge d'urgence. On parle d'hypoglycémie quand la glycémie (taux de sucre dans le sang) est trop faible par rapport aux besoins de l'organisme, c'est à dire en général quand la glycémie est en dessous de 4.4 mmol / l (0.8 g /l). Les causes de l'hypoglycémie peuvent être multiples : Une absence de repas Un excès d'insuline Un exercice physique non compensé par des hydrates de carbone supplémentaires La prise de certains medicaments. Reconnaître les signes de l'hypoglycémie Les longs intervalles entre les repas pendant le mois de Ramadan ont des impacts certains sur le niveau de la glycémie. Si on ajoute à cela la consommation de certains médicaments du diabète, on contribue grandement au risque d'hypoglycémie durant la journée et d'hyperglycémie à la suite du Iftar. Il est important de savoir reconnaître les signes et les symptômes de l'hypoglycémie. Si l'hypoglycémie n'est pas rapidement prise en charge, ses conséquences peuvent être graves. Les malades diabétiques de type 2, doivent reconnaître les signes et cas, les symptômes de l'hypoglycémie qui peuvent être soit légers mais qui dans certains sont sévères et qui peuvent entrainer : Des confusions, des vertiges, de la somnolence, des battements de cœur rapides, de la nervosité, des céphalées, une sensation de faim, de la transpiration et une faiblesse La plupart des diabétiques savent gérer leur hypoglycémie, mais une hypoglycémie sévère nécessite une assistance médicale immédiate. Que faire en cas d'hypoglycémies Dès que ces signes se font sentir, il faut alors se «resucrer» rapidement, avec par exemple 4 morceaux de sucre (15g) (= 1 verre de coca = 1 verre de jus de fruit = 1 berlingot de lait concentré sucré) Les signes disparaîtront environ 5 minutes après le «resucrage». Il est conseillé de se contrôler environ 20 minutes après le «resucrage», et éventuellement de reprendre un morceau de sucre si la glycémie n'est pas suffisamment remontée. Il vaut mieux éviter de trop «resucrer», car cela ferait passer l'organisme d'une hypoglycémie à une hyperglycémie. Si l'hypoglycémie est très forte, et entraîne l'inconscience, il faut consulter le plus vite possible le médecin ou l'hôpital le plus proche Le danger des hypoglycémies Les hypoglycémies sont surtout dangereuses quand elles surviennent dans des situations où la précision des gestes et du raisonnement sont nécessaires (conduite de véhicule, position en équilibre,...). En effet, l'hypoglycémie entraîne souvent des troubles des facultés intellectuelles tels que perte de mémoire, lenteur des gestes et des capacités de réaction. L'hypoglycémie sévère non corrigée peut même entraîner une perte de connaissances, un coma, ou la mort. Ce sont là quelques éléments qui pourront, j'en suis très persuadé, être utile et rendre service aux malades diabétiques et plus particulièrement les diabétiques de type 2 qui sont nombreux et qui, arrivé le mois de Ramadan, ne savent plus quoi faire, jeûner ou ne pas jeûner. Dans ce cas précis nous les encourageons à consulter leurs médecins traitants qui sont les mieux à même de les conseiller, les orienter et les accompagner pour que le jeûne du mois sacré de Ramadan se passe dans de très bonnes conditions.