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Le refus de voter en faveur du moratoire sur les exécutions de la peine de mort est «choquant» La députée Nouzha Skalli interpellant le ministre de la justice
La députée Nouzha Skalli interpellant le ministre de la justice Le refus du Maroc de voter en faveur du moratoire sur les exécutions de la peine de mort est « choquant » pour les militants pour l'abolition de la peine capitale au Maroc, dont la Constitution de 2011 stipule dans son Article 20 que «Le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit», selon la députée Nouzha Skalli, membre du groupe du progrès démocratique à la chambre des Représentants. La Constitution de 2011 a créé une nouvelle situation qui n'existait pas avant favorable au respect du droit à la vie devant logiquement inciter le gouvernement à voter à l'ONU à la faveur du moratoire sur les exécutions de la peine capitale, peine qu'il n'exécute d'ailleurs plus depuis 1993, a-t-elle dit dans une question adressée lundi au ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid, lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants. Quelque 111 condamnés à mort au Maroc dont deux femmes attendent dans le couloir de la mort, ignorant tout de leur sort, a-t-elle dit, rappelant que le Maroc a refusé pour la quatrième fois en 2012 de voter en faveur du moratoire onusien sur les exécutions de la peine capitale. Non loin du Maroc, l'Algérie avait voté en 2007 en faveur de ce moratoire, suivi en cela par la Tunisie ou le Soudan-Sud. Ce refus a constitué un «choc» pour le mouvement démocratique et de défense des droits humains, qui milite depuis des années pour l'abolition de la peine capitale au Maroc dont le Réseau des parlementaires contre la peine de mort (RPCPM), composé de 208 membres issus de différents groupes parlementaires. Il était également souhaitable que le gouvernement tienne compte des recommandations de l'Instance équité et réconciliation (IER) appelant à l'abolition de la peine de mort et d'adopter une position non contradictoire avec les nouvelles dispositions de la Constitution de 2011 contenues dans ses articles 20 et 22, a-t-elle ajouté. Réagissant aux interrogations de la députée, le ministre de la justice et des libertés lui a reproché de ne pas avoir pris une telle décision d'abolition, au moment où elle était membre d'un ancien gouvernement. Les temps et les conditions ont changé avec la nouvelle Constitution de 2011, a-t-elle répliqué, qui a promis de ne ménager aucun effort pour présenter au parlement une proposition de loi allant dans ce sens. La peine de mort est une mesure cruelle et inhumaine, prise quelquefois à la suite d'une erreur judiciaire, a-t-elle dit. Sans sous-estimer l'importance du sujet, le ministre de la Justice et des Libertés a rappelé que ce qui préoccupe le plus le Maroc pour l'instant c'est de créer dans les pays suffisamment de garanties et de conditions pour assurer à tous les justiciables des procès équitables.