Le Conseil de la Banque Centrale a décidé de garder inchangé le taux directeur fixé à 3%. Cette continuation est dictée par une prévision centrale de l'inflation en ligne avec l'objectif majeur de stabilité des prix à moyen terme et par un contexte marqué par une balance des risques équilibrée. La principale nouveauté reste toutefois la mise en place de nouvelles mesures destinées à favoriser le financement bancaire des TPME opérant dans l'industrie et l'export. Pour cela l'Institut d'Emission mettra à la disposition des banques des liquidités garanties par effets privés des mêmes entreprises d'une validité de deux ans. C'est le statu quo qui dure. Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib a encore une fois décidé de maintenir le même taux directeur de 3%. L'annonce a été faite mardi lors d'une conférence de presse tenue à Rabat. La maitrise de processus inflationniste et le respect de l'objectif majeur de stabilité des prix pèsent de tout leur poids sur les orientations de la banque centrale. Les problèmes de liquidité et donc de ralentissement des crédits préoccupent moins les experts de Bank Al Maghrib (BAM). En fait, cette institution estime, indique un communiqué, que l'inflation à l'horizon des six prochains trimestres devrait concorder avec l'objectif de stabilité des prix à moyen terme annoncé dans le rapport de politique monétaire de mars 2013. Les pronostics de BAM tablent sur un taux d'inflation de 2,1% en 2013, de 1,6% au troisième trimestre 2014 et de 2% à premier trimestre 2015. Cela étant et compte tenu des évolutions que connaissent la zone euro et les USA, BAM confirme non seulement le maintien de l'inflation à des niveaux modérés dans les pays partenaires mais aussi l'absence pour le pays des pressions inflationnistes importantes d'ordre externe au cours des mois à venir. Dans son rapport, BAM fait également état d'une décélération de la croissance à 2,7% suite notamment à un recul de 8,9% de la valeur ajoutée agricole et une augmentation de l'ordre de 4,5% du PIB non agricole. Aussi, dans les conditions actuelles (bonne année agricole et conjoncture défavorable dans les pays partenaires), le taux de croissance prévisible devrait se situer entre 4,5% et 5,5% avec une décélération du PIB non agricole à un rythme entre 2.5% et 3.5%. Ceci pousse à dire que l'output gap non agricole devrait se maintenir à court terme en dessous de zéro, indiquant l'absence de pressions inflationnistes émanant de la demande intérieure. Sur le plan des finances publiques, les données arrêtées à fin avril 2013 montrent un déficit budgétaire de 18,6 milliards, contre 15,1 milliards à fin avril 2012. Cette évolution est liée à l'alourdissement de 6,1% des dépenses globales. Au titre de l'année 2013, le déficit budgétaire est prévu à 5,5% du PIB, contre 7,6% en 2012. Au niveau des comptes extérieurs, on note une atténuation de 7,3% du déficit commercial à 81,6 milliards de dirhams. Aussi, et tenant compte de la dernière levée du Trésor sur le marché international, les réserves internationales nettes se sont ainsi établies à 153,1 milliards de dirhams, soit l'équivalent de 4 mois et 9 jours d'importations de biens et services. Le communiqué de BAM indique enfin que le taux de change effectif du dirham s'est apprécié d'un trimestre à l'autre de 0,5% en termes nominaux et de 0,66% en termes réels. Pour ce qui est de l'indice des prix des actifs immobiliers, il a quasiment stagné d'une année à l'autre.