Selon une étude de la Direction des études et de prévisions financières L'agroalimentaire demeure un secteur stratégique au Maroc en raison de son rôle primordial à la fois économique, social et environnemental. De fait, ce secteur contribue en moyenne pour 16% au PIB à travers son amont agricole et pour 4 % en ce qui concerne son aval agro-industriel, pour près de 10% aux exportations globales et pour près de 44% à l'emploi. L'amont agricole est également responsable de la valorisation et de la préservation des ressources naturelles de notre pays (terre et eau). Par ailleurs, l'un des rôles majeurs de l'agriculture réside dans la contribution à l'amélioration de nos échanges extérieurs à travers, notamment, la valorisation de nos avantages comparatifs agroalimentaires. Cette mission a été toujours renforcée par les pouvoirs publics grâce à des politiques de soutien au secteur des exportations agroalimentaires, en particulier en termes d'amélioration de la compétitivité de ses filières. Ces politiques ont été davantage affirmées par le Plan Maroc Vert dans le cadre de son premier pilier relatif à la promotion des filières agricoles à fortes valeurs ajoutées. Néanmoins, les performances de nos exportations agroalimentaires demeurent mitigées et nos avantages comparatifs dans ce secteur connaissent une forte érosion en raison, en particulier, de la faible optimisation des interventions publiques, de la diversification insuffisante des marchés à l'export et de la forte concurrence exercée, notamment, par des pays méditerranéens. Le secteur agroalimentaire est parmi les secteurs à avantages comparatifs, avec ceux du textile, de la chimie et, à partir de l'année 2000, du secteur électrique. Il apparait que le Maroc est moins spécialisé dans les secteurs à forts contenus technologiques, comme la mécanique, l'électronique ou les véhicules, et l'est plus dans ceux à faibles contenus technologiques, comme l'agroalimentaire et le textile. Encore que le potentiel des secteurs à forts contenus technologiques soit en voie de confirmation et de consolidation dans le cadre du plan émergence (automobile, aéronautique, off shoring). Une balance déficitaire Selon l'étude réalisée par la DEPF, le secteur reste marqué par une balance commerciale négative sur pratiquement l'ensemble de la période, avec un creusement du déficit en 2007/2008 suite au renchérissement des matières premières agricoles de base, notamment les céréales, fortement importées par le Maroc. Cette tendance reflète un faible ancrage sur le long terme, de ce secteur à la dynamique du marché mondial des produits agroalimentaire en termes d'amélioration de la demande. Par ailleurs, il se dégage de l'analyse de la position sur le marché mondial que la place privilégiée du Maroc en termes d'avantages comparatifs sur le secteur des fruits et légumes non transformés n'est pas suffisamment valorisée en termes de parts de marché au niveau mondial. De ce fait, la position de notre pays sur ce marché a connu une quasi-stagnation sur la période 1990-2010 et est même demeurée très en-dessous de celles de l'Espagne et de la Turquie et ce, sur l'ensemble de cette période. Sur la période 2009-2011, les exportations agroalimentaires marocaines ont été fortement concentrées sur le marché de l'Union européenne qui a absorbé en moyenne 73% de ces exportations. Sur ce marché, la France vient en tête avec près de 50% des exportations vers l'UE. L'évolution de la part de l'UE dans les exportations agroalimentaires renseigne sur la prépondérance de ce marché malgré les obstacles dressés pour l'accès à ce marché. En effet, cette part n'a quasiment pas changé sur la dernière décennie en restant toujours nettement supérieure à 70%. La forte concentration de ces exportations sur le marché européen a rendu le Maroc très vulnérable vis-à-vis de l'évolution des conditions économiques de l'Union européenne. La structure de ces exportations par destination indique de faibles parts pour les marchés asiatiques et africains qui ne reçoivent que près de 2% et 3% respectivement sur la même période. Ceci indique qu'il existe des opportunités énormes à exploiter, s'offrant aux exportations agroalimentaires marocaines sur les marchés asiatiques, en particulier au niveau des pays arabes du Moyen Orient (Arabie Saoudite et Emirats-Arabes- Unis, notamment pour les tomates et l'huile d'olives). Filières des agrumes : faibles capacités Dans l'objectif de remédier aux faibles performances des filières d'agrumes, des programmes de rajeunissement des vergers agrumicoles ont été mis en œuvre et ont été renforcés dans le cadre du Plan Maroc Vert. En outre, des objectifs importants en termes d'exportation ont été fixés à l'horizon 2020 pour ces filières dans le cadre de ce Plan pour atteindre 1,3 million de tonnes, soit un TCAM de près de 8,1%. A fin 2011, les exportations réalisées se sont élevées à près de 0,56 millions de tonnes, soit près de 87% de l'objectif fixé en 2011. Cette situation découle, en particulier, d'une faible capacité à satisfaire les marchés traditionnels du Maroc (notamment les pays de l'Union européenne), en termes de qualité et de prix, sachant que le Maroc ne parvient pas à couvrir la totalité de ses quotas dans ces marchés, dans le cadre de l'accord agricole avec son partenaire européen.