* Le secteur recèle des potentialités qui restent mal exploitées. * Des contraintes aux niveaux agricole et industriel handicapent la progression de l'activité. Lindustrie de la conserve agricole est l'un des piliers de l'agroalimentaire puisqu'elle représente 3% en valeur et 17% des exportations du secteur. Cette branche d'activité suscite un intérêt particulier dans le cadre du plan Emergence. Et pour cause, le secteur n'exprime toutefois pas encore tout son potentiel eu égard à la biodiversité climatique et culturale du Maroc, à la qualité de ses ressources humaines et à sa proximité de marchés porteurs. Il est question de développer en amont la filière au niveau agricole par une production suffisante et de bonne qualité. En revanche, en aval sur le plan industriel, il s'agit de mettre à niveau les installations existantes et de renforcer les capacités de production en matière de qualité. En terme de tonnage, le secteur des fruits et légumes produit, selon la pluviométrie de l'année, une quantité de conserves tous produits confondus, en moyenne de 325 000 tonnes. Cette production a été assurée par 100 entreprises en 2004 avec des capacités de production très dispersées selon la taille des entreprises. Les 10 premières entreprises représentent près de 60% des exportations en valeur. Les entreprises de grande taille sont le plus souvent intégrées en amont (production propre et/ou contractualisation de l'approvisionnement en matières premières) et sont capables grâce à l'utilisation des technologies adaptées d'offrir des produits à forte valeur ajoutée qui répondent aux normes internationales des marchés à l'exportation (demande finale et industries agroalimentaires). Certaines de ces entreprises fonctionnent avec des réseaux de distribution à l'étranger grâce à des partenariats avec des entreprises étrangères. 95% de ces entreprises sont affiliées à la Fédération de l'industrie des produits agricoles au Maroc (Ficopam). Les petites entreprises, qui sont les plus nombreuses, disposent d'un outil de production «artisanal». Leur activité est constituée de produits semi-finis destinés à subir d'autres transformations. Une grande partie de leurs produits est vendue aux industries agroalimentaires européennes. Les exportations de fruits et légumes transformés concernent un nombre assez réduit de produits. Les conserves d'olives sont le premier produit d'exportation avec environ 40% des exportations totales. Ainsi les filières se caractérisent par un mode de fonctionnement qui n'a pas évolué de manière significative depuis les années 70, alors que l'environnement interne et externe des entreprises a connu des changements considérables. L'industrie marocaine de fruits et légumes transformés est spécialisée dans les produits intermédiaires à faible valeur ajoutée. Les produits ont deux destinations principales : d'une part les industries agroalimentaires européennes, c'est le cas par exemple des fraises congelées ou des conserves d'abricots et, d'autre part, des fabricants/importateurs (cas des olives de table). Dans ce dernier cas, les produits sont conditionnés à destination pour ensuite être commercialisés en tant que produits finis pour le commerce de détail (grande distribution). Les expéditions en vrac représentent une part importante et les conditionnements de type boîtes, sachets en plastiques ou bocaux sont relativement peu utilisés. Par exemple, pour les exportations d'olives de table industrielles, les olives en vrac représentent la moitié des volumes exportés. Le potentiel d'exportation du secteur est très important dans le contexte d'une plus grande libéralisation des échanges avec l'Union européenne. Ce potentiel permettrait, dans un premier stade et sans investissements supplémentaires, de doubler pratiquement les exportations actuelles. Parmi les mesures préconisées pour développer le secteur, il y a la valorisation du potentiel existant et la diversification de l'offre exportable vers des produits à forte valeur ajoutée. De plus, il est question de répondre à la segmentation des marchés par un positionnement sur des marchés de niche. Le Maroc a besoin d'investissements étrangers pour accélérer la modernisation de son appareil productif. Les experts semblent nourrir de grands espoirs sur «l'effet de levier» que pourrait constituer l'implantation au Maroc d'entreprises européennes sur la base de partenariats «mutuellement avantageux». L'idée avancée par les experts est que les industriels marocains pourraient bénéficier de transfert de technologie, d'échanges d'expertise et que les entreprises européennes pourraient accéder d'une part au marché marocain, mais aussi au marché américain bénéficiant ainsi de l'accord de libre-échange Maroc-USA. Mais il est à souligner que l'industrie des fruits et légumes transformés au Maroc, secteur d'exportation, est structurellement fragile. Sur le marché de l'UE qui absorbe près de 70% des exportations, les exportateurs ne tirent pas profit du régime tarifaire préférentiel dont ils bénéficient par rapport à d'autres pays tiers, ce qui se traduit par un manque à gagner important.