Enseignement supérieur privé Les écoles d'enseignement supérieur privé poussent comme des champignons au Maroc. Une centaine d'établissements ont actuellement pignon sur rue dans les plus grandes villes du Royaume alors que seulement une douzaine d'entre eux sont reconnues comme référence par les recruteurs. Autre bémol, les frais d'inscription dans ces établissements ne sont pas à la portée de tout le monde, car rares sont les familles marocaines qui peuvent se permettre le luxe de payer à leurs rejetons des frais de scolarité avoisinant en moyenne les 60.000 DH par an. Ceux qui décident d'opter pour les écoles privées le font dans l'optique de voir leurs enfants bénéficier d'études de qualité, d'un corps enseignant haut de gamme, agrémenté de campus dernier cri et de confort dans les amphis. Au niveau du cursus, ils n'ont que l'embarras du choix : des filières allant du commerce et gestion à celle de l'informatique en passant par les télécommunications et les arts graphiques ou encore l'industrie... A travers à des campagnes de publicité vantent les mérite de telle ou telle école, de véritables plans marketing dont le but est de mieux séduire les étudiants vu la concurrence qui ne cesse de prendre de l'ampleur, ces écoles promettent réussite et emploi, grâce à des diplômes reconnus à l'étranger, des formations à grands débouchés. En quête de crédibilité, ces «universités privées» tentent, chacune de son côté, de prouver que leurs diplômes sont un sésame qui ouvre toutes les portes de l'emploi et que leurs démarches ne s'inscrivent pas uniquement dans la tendance du marché, mais visent à assurer un emploi et garantir une carrière solide. Mais chaque médaille ayant un revers, ces publicités tous azimuts qui promettent monts et merveilles aux étudiants ne sont finalement que du pipeau. Car la priorité pour ces écoles reste en définitive celle d'assurer la plus grande marge de profit, quitte à sacrifier la qualité de l'enseignement. «Ce qui serait utile au secteur, c'est la solidarité entre tous les opérateurs afin de se débarrasser des intrus pour que les meilleures écoles privées référencées ne souffrent plus de l'image négative que peuvent donner d'autres. Par conséquent, les bons diplômes ne suffisent plus à eux seuls, car les recruteurs insistent de plus en plus sur les langues, les qualités personnelles et le savoir-être notamment», nous dit un professionnel de l'enseignement. Reste que aider les étudiants potentiels de ces écoles ainsi que leurs parents à y voir plus clair, un cadre d'orientation et d'évaluation portant sur la qualité de ces établissements doit être mis sur pied afin de pouvoir distinguer le bon grain de l'ivraie dans ce business pas comme les autres.