L'Association Marocaine de lutte contre la violence à l'égard des femmes(AMVEF) a organisé le 10 mai à Casablanca un séminaire sur la «redevabilité sociale» et le rôle des médias dans la lutte contre la violence. Cette conférence a été animée par Azedine Akesbi de Transparency Maroc. Ce séminaire avait pour objectif de faire connaître l'approche et les outils de la «redevabilité sociale» ainsi que le renforcement des capacités des associations et partenaires locaux pour mieux entreprendre des actions communes afin d'établir une meilleure compréhension des contraintes et des exigences du contexte de l'intervention de la société civile et des professionnels des médias pour permettre au public d'appréhender la «réalité» au-delà de ce qu'il peut percevoir par ses propres moyens. Dans un contexte marqué par la violence à l'égard des femmes, l'agression et la menace physiques, l'harcèlement verbal, l'absence de sécurité dans les moyens de transport..., cette conférence devait permettre aux différents acteurs de se familiariser avec le concept de «redevabilité sociale» et son fondement dans différents secteurs. Plusieurs études ont démontré la montée de l'insécurité à Casablanca. Les chiffres présentés par Azedine Akesbi en témoignent : 46.000 cas de violences enregistrées, 300 cas de viols, 57 tentatives de meurtres... en six mois. Et ce n'est pas tout, puisque sur 9,5 millions de femmes âgées de 18 à 64 ans, près de 6 millions, soit 62,8%, ont subi un acte de violence sous une forme ou une autre. Les victimes sont deux fois plus nombreuses en milieu urbain (2,2 millions) qu'en milieu rural (1.1million). La «redevabilté sociale» consiste à sensibiliser les citoyens sur leurs droits et leurs devoirs envers la société et à les accompagner par la suite à s'exprimer librement et d'accéder à l'information d'où les parties concernées sont amenés à se mobiliser d'urgence pour pousser les dirigeants à renforcer l'arsenal juridique.