L'économique en vedette C'est désormais officiel. Dans un communiqué rendu public lundi dernier par l'Elysée, François Hollande effectuera les 3 et 4 avril prochain une visite d'Etat au Maroc, à l'invitation de SM le roi Mohammed VI. Cette visite rentre dans le cadre des traditionnelles tournées qu'effectue généralement tout nouveau chef d'Etat français dans les trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie et Tunisie). Même si F. Hollande a choisi de consacrer sa première visite maghrébine à l'Algérie (19 et 20 décembre dernier), le souverain marocain fut le premier chef d'Etat du sud de la Méditerranée à l'avoir rencontré à l'Elysée, quelques jours seulement après son élection. C'était le jeudi 24 mai 2012. Par ailleurs avant de se rendre en Algérie, Hollande avait bien pris le soin d'envoyer son Premier ministre Jean Marc Ayrault, le 12 décembre dernier, au Maroc pour participer à l'inauguration par le Roi Mohammed VI, du tramway de Casablanca, dont les rames sont fournies par le français Alstom, également présent dans la réalisation du futur TGV Tanger-Casablanca. Cette visite du président français, qu'il entamera par la capitale économique, Casablanca, s'annonce sous de bons auspices. Non seulement les deux chefs d'Etat sont parfaitement en accord sur l'essentiel des dossiers internationaux (Palestine, Syrie, Mali...), mais attendent booster davantage les relations économiques entre les deux pays. Ce dernier volet constitue en effet un sujet de préoccupation pour la France, actuellement en perte de vitesse sur le plan des échanges économiques avec le Maroc, face à la montée en puissance de nouveaux concurrents (pays du Golfe, Turquie, Chine...). Certes, la France reste toujours le premier partenaire économique du Maroc, avec quelque 8 milliards euros d'échanges en 2012, mais elle semble aujourd'hui sérieusement concurrencée à ce poste par l'Espagne qui, malgré la crise économique persistante, est en train de s'ériger en premier partenaire commercial de son voisin du sud (avec 5.3 milliards euros d'échanges en 2012, soit une progression de 28.7% par rapport à 2011, et ce sans compter le marché parallèle et florissant de la contrebande entre les deux voisins). Avec plus de 750 entreprises installées au Maroc, dont la plupart sont cotées au CAC 40, indice de la bourse de Paris, la France compte bien reprendre la main au Maroc. Preuve en est que Hollande débarquera avec une cinquantaine de patrons, tous triés sur le volet par le MEDEF (patronat français), et prévoit, lors de son étape casablancaise, de prononcer un discours devant la communauté d'affaires des deux pays. De même de nouvelles niches d'investissements seront au programme, en vue de diversifier les relations économiques entre les deux pays, à savoir l'agro-alimentaire et les énergies renouvelables, deux créneaux pour lesquels le Maroc constitue un terreau fertile. Par ailleurs, avec la présence, dans le cadre de la co-localisation de grandes enseignes française à Tanger, à l'instar de Renault, Matis et Safran, la France compte faire du Maroc un tremplin vers l'Afrique sub-saharienne et ce en comptant tant sur la proximité que sur le boom des infrastructures de transport au Maroc (autoroute nord-sud, futures lignes ferrées, RAM...). Sans compter que les puissants liens qui lient le Maroc au pré carré français en Afrique (Sénégal, Côte d'Ivoire, Gabon), là où SM le Roi vient d'effectuer une tournée réussie, sont un autre motif de solide rapprochement franco-marocain.