La visite officielle du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault les 12 et 13 décembre au Maroc dans le cadre de la Réunion de haut niveau Maroc-France, illustre «le caractère exceptionnel» des relations et «la densité du dialogue politique bilatéral» entre Rabat et Paris, comme l'a souligné le président François Hollande. Cette visite, la première du genre du premier ministre français dans un pays du sud de la Méditerranée, depuis sa nomination à ce poste en mai dernier, est à forte charge symbolique car elle réitère le message de la France au reste de la région: le Maroc est un exemple à suivre en matière de réformes démocratiques, a-t-on souligné à Paris. Le ton de cette visite a été donné au plus haut niveau de l'Etat français quand M. Hollande s'est « réjoui», à l'issue d'un entretien téléphonique le 28 novembre dernier avec SM le Roi Mohammed VI, de la tenue de ce séminaire gouvernemental conjoint qui «illustre le caractère exceptionnel de nos relations et la densité du dialogue politique bilatéral». Cette visite en prélude à celle que le président Hollande sera «heureux d'effectuer» au Maroc au début de l'année 2013, vient confirmer, sept mois après l'arrivée au pouvoir en France d'une majorité socialiste, la continuité d'un partenariat exemplaire, au-delà des alternances au gouvernement. Continuité, mais également volonté commune de consolider «le dialogue d'exception» que la France n'entretient qu'avec ses principaux interlocuteurs en Europe, assure-t-on côté français. La continuité avait été réitérée en force et au plus haut niveau quand SM le Roi Mohammed VI a été le premier chef d'Etat à être reçu à l'Elysée le 24 mai dernier, une semaine après l'investiture du président François Hollande. Une rencontre qui a permis au nouveau locataire de l'Elysée de «réaffirmer son attachement à l'amitié entre la France et le Maroc et souligner son caractère exceptionnel grâce aux nombreux liens entre nos deux pays». Le chef de l'Etat français avait également «salué le processus de réformes démocratique, économique et sociale en cours dans le royaume à l'initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI» et déclaré solennellement que la France «se tient au côté du Maroc dans la voie qu'il a choisie de modernisation économique et d'approfondissement de l'Etat de droit». Quand au deuxième pilier de cette relation, le dialogue politique, il a été également maintenu et renforcé, conforté qu'il est par la «convergence de vues» entre les deux chefs d'Etat sur les grands enjeux diplomatiques à l'échelle internationale que ce soit sur le dossier syrien, où le Maroc est très engagé et s'apprête à abriter le 12 décembre, l'importante réunion du Groupe des Amis de la Syrie à Marrakech, la lutte contre le terrorisme ou sur le dossier israélo-palestinien. «Sur chacun de ces enjeux, ils sont convenus de rester en étroit contact, notamment au Conseil de sécurité des Nations unies où le Maroc et la France ont établi une excellente coopération», comme l'a assuré le président Hollande. La continuité est également de mise avec la position réitérée de la France de continuer «d'appuyer le plan d'autonomie marocain qui constitue la base sérieuse et crédible d'une solution négociée» au Sahara, dans le cadre des Nations unies. La visite de M. Ayrault, qui balise le terrain pour le voyage officiel du président Hollande est également le couronnement d'une dynamique d'échanges enclenchée dès l'arrivée des socialistes au pouvoir et qui a vu cinq ministres français défiler à Rabat pour relancer la coopération dans les domaines aussi variés que celui de l'Intérieur, du commerce extérieur, de l'enseignement supérieur, en plus de visites de parlementaires, dont la dernière en date, celle de l'influente présidente de la Commission des affaires étrangères au parlement français, Mme Elisabeth Guigou. A Casablanca et à Rabat, M. Ayrault sera entouré de huit de ses ministres, Mme Christiane Taubira, ministre de la Justice , M. Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, M. Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, Mme Nicole Bricq, ministre du Commerce Extérieur, M. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement Productif, Mme Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des Femmes, Porte-Parole du Gouvernement, M. Frédéric Cuvillier, Ministre délégué auprès de la Ministre de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie, chargé des Transports, de la Mer et de la pêche. Autant de secteurs où le Maroc et la France vont prospecter les moyens de densifier les échanges, d'apporter une plus-value, dans le cadre de ce partenariat de confiance basé sur des chaînes de production de valeurs partagées, selon une approche gagnant-gagnant. L'approche gagnant-gagnant s'étend également au partenariat public-privé, que les deux pays devraient renforcer avec la tenue, parallèlement à la réunion gouvernementale mixte à forte teneur économique, du forum des entrepreneurs français et marocains sous le thème de ‘'Partenariat d'exception au service d'une compétitivité partagée''. Autre signe de la densité et de la diversité de la relation que cette rencontre de haut niveau devra illustrer, le déplacement avec M. Ayrault de six parlementaires de poids appartenant aussi bien à la majorité que de l'opposition: la présidente de la commission des affaires étrangères, Mme Elisabeth Guigou (socialiste), le président du groupe d'amitié France-Maroc, M. Luc Chatel (UMP-opposition), le vice-président du groupe d'amitié France-Maroc, député des français à l'étranger, M. Pouria Amirshahi, Membre du groupe d'amitié France-Maroc et de la commission des affaires étrangères, M. Jean-Claude Buisine. Pour le Sénat, M. Christian Cambon (UMP-opposition), Président du groupe d'amitié France-Maroc et M. Jean-Vincent Placé (écologistes/majorité), Vice-président du groupe d'amitié France-Maroc seront à leur tour, du voyage. Une conjonction gouvernement-parlement-entrepreneurs pour souligner le degré élevé de confiance et l'engagement multiforme de ces acteurs pour assurer la continuité, renforcer et diversifier un partenariat singulier entre le Maroc et la France.