Un compte administratif sur fond de scandales Le Conseil de la ville de Casablanca tiendra ce jeudi la deuxième séance de sa session ordinaire du mois de février. Cette session, reportée en février faute de quorum, est consacrée notamment à l'examen et l'approbation du compte administratif au titre de l'exercice précédent. Les recettes et les dépenses de la ville, durant l'année précédente, seront ainsi soigneusement scrutées par les membres de la mairie avant de les valider. Selon des sources concordantes, le maire de la ville trouverait du mal à faire passer le fameux compte, en raison des tiraillements qui divisent sa majorité. Des composantes de cette fragile et hétérogène majorité crient déjà au scandale à propos de certains dossiers relatifs à la gestion déléguée, la passation de certains marchés, notamment ceux de l'asphalte tombés dernièrement dans la sarcelle d'une entreprise dont le gérant est un proche d'un grand responsable à la wilaya. Les interventions dans le cadre des «points d'ordre» pourraient ainsi durer toute la journée avant que le conseil n'aborde le premier point inscrit à l'ordre du jour de cette session qui s'annonce chaude. D'aucuns indiquent que la politique de «partage de privilèges» à laquelle recourt le maire en pareilles occasions pour faire taire certains et assurer l'absence d'autres n'aurait pas servi à quelque chose. Il a revu à la hausse le nombre des voitures de service, en créant des commissions «bidons» avec à la clé une voiture de service pour chaque président. Au total, 41 nouvelles voitures ont été ajoutées lors du renouvellement du dernier marché de location des voitures de service, alors que le nombre des élus et des chefs de service demeure le même. C'est cela la bonne gouvernance au sens des décideurs de cette mairie, s'exclament nombre d'observateurs de la gestion de la chose locale à Casablanca. Les scandales de terres «spoliées» d'une manière ou d'une autre à la périphérie de la métropole et qui ont été soulevés dernièrement par les médias seraient également évoqués par des élus. Et dans ce registre, l'on s'interrogerait sur l'attitude de ceux qui soulevaient, lors des dernières séances, la question des «restes de voiries» pour détourner les regards sur les hectares mal acquis par leurs mentors à la périphérie de la métropole. C'est dire que les intérêts des Bidaouis et leurs affaires locales restent le dernier souci de cette race d'élus, rompus à la roublardise et au double langage. La dernière table ronde, organisée par l'Espace cadres du Parti du progrès et du socialisme (PPS) à Casablanca (voir notre édition de mardi 19 mars 2013), et à laquelle ont pris part des architectes de renommée, a tiré la sonnette d'alarme quant à l'avenir de Casablanca, capitale économique du pays. La rencontre a été conclue par l'appel à la mise en place d'un bloc politique et civil pour sauver la Métropole. L'appel de l'Espace cadre du PPS à Casablanca sera-t-il entendu ? Telle est la question.