C'était une véritable mascarade. C'est ainsi que d'aucuns qualifient ce qui s'est passé lundi au Conseil de la ville de Casablanca, lors de la reprise des travaux de sa session extraordinaire ouverte le vendredi 24 décembre 2010. La séance était prévue à 15 heures, mais le maire, Mohamed Sajid, et ses vice-présidents n'ont rejoint la salle qu'à seize heures. Dès l'ouverture de la session, des voix s'élevèrent dans la salle, demandant des interventions dans le cadre des «points d'ordre». Chose que le maire refusa, tout en essayant d'aborder le fond du sujet : impact des inondations du 30 novembre 2010 sur la métropole. Chaque partie campe sur sa position. Les élus de l'opposition, notamment ceux de l'USFP et du PI soulevèrent une violation des dispositions de la charte communale par le maire et insistèrent sur la question de prendre la parole dans le cadre des «points d'ordre». Le maire persiste et signe. Un brouhaha indéfinissable envahit la salle. En ce moment, M.Mountassir du parti de la «balance» saute à la tribune et arrache les micros installés devant le maire et son adjoint. L'action de cet élu, expliquera-t-il plus tard, était une ultime tentative d'expliquer au maire qu'il a violé les lois en vigueur en refusant de donner la parole aux autres membres qui la demandaient. Le président Sajid, visiblement perturbé et paniqué, quitte la salle. es vice-présidents lui emboitent le pas. «La session reste ouverte», expliqua Me Ibrahimi, soulevant une grave violation de la charte communale par le maire de la ville. Au moment où les élus s'interrogeaient sur le retard du maire à rejoindre la salle pour reprendre les travaux de la session, on annonça qu'il est en train de donner un point de presse au 1er étage dans une salle étroite, jouxtant son bureau. Qu'a-t-il déclaré ? Il a fait savoir que les conditions ne sont plus favorables pour poursuivre les travaux de la session. Et là aussi, soulignent des observateurs, le maire a violé les lois en vigueur. Car, expliquent-ils, au cas où un ou des membres entravent les travaux de la session, le maire doit faire appel aux autorités compétentes pour intervenir, rappeler à l'ordre ceux qui provoquent le dérangement et assurer les conditions optimales pour la poursuite des travaux de la session. Le maire a agi sans aucun respect des dispositions de la charte communale, concluent plusieurs élus de la ville. La session était dédiée aux débats à propos des inondations ayant frappé la ville et les mesures à entreprendre pour éviter d'autres éventuels débordements. Et finalement, ladite session a été renvoyée aux calendes grecques. A qui incombe la responsabilité dans cet état de choses ? Seule une enquête des autorités compétentes apportera la bonne réponse. Cette enquête aura-t-elle lieu ? C'est la question que se posent les Casablancais et les habitants de la ville blanche. Point de mire La proximité mise à mal Incontestablement, c'est d'une véritable mascarade qu'il s'agit à la commune urbaine de Casablanca. La démocratie locale est enterrée. La politique de proximité est sérieusement mise à mal. La transparence fait défaut sur toute la ligne. Les lois de la charte communale ne servent plus à rien. Les violations de cette charte tendent à devenir monnaie courante à la Commune. Et les autorités de tutelle demeurent aux abonnés-absents. On dirait que c'est la fin de l'Etat de droit en suivant avec angoisse ce qui se passe au Conseil de la ville de la plus grande agglomération du royaume, capitale économique du pays, de surcroît. D'aucuns s'accordent à dire que la ville de Casablanca a raté le coche une autre fois. La mairie a décidé de tenir une session extraordinaire en vue de débattre des impacts des intempéries et prendre les décisions qui s'imposent pour éviter d'éventuelles inondations. Mais finalement, ladite session extraordinaire n'a pas eu lieu en violation flagrante des dispositions de la charte communale. Pis encore, la fameuse session a mis à nu la vulnérabilité de la majorité ayant porté le président Sajid aux commandes de la Commune urbaine pour un second mandant. De même, cette session a montré clairement et sans ambages que la mairie manque de vision globale pour gérer les affaires locales des Casablancais. Et enfin, tout le monde a fini par comprendre que la politique de «partage de privilèges» l'emporte sur l'intérêt de la ville et le bien-être des Casablancais et des habitants de la ville blanche. Ce constat hallucinant est ainsi dressé à quelques semaines de la tenue de la session ordinaire consacrée notamment à l'examen et l'approbation du compte administratif au titre de l'exercice 2010. Ce qui porte à croire que le fameux compte sera rejeté. La majorité s'est effritée. Des élus, qui «mangent avec le loup, en pleurant avec le berger», sont démasqués. Le maire est traité de tous les noms par des élus, et ce devant le représentant des autorités locales, les membres de la Commune, les médias et les citoyens. La situation est arrivée au point de non-retour, ternissant l'image de la ville et celle de ses élus. Seule une reconfiguration du bureau pourrait sauver la mairie. A quand alors ce «remaniement» salvateur au sein du bureau du Conseil, dont on ne cesse de parler ? B.Amenzou Pignon sur rue Mers Sultan : la tension monte d'un cran Les relations sont au bras de fer entre le président du conseil de l'arrondissement de Mers Sultan et l'écrasante majorité des élus de cette commune. Lors de la session extraordinaire prévue au cours de la semaine dernière, dix-sept sur les vingt-six élus composant le conseil de cet arrondissement ont boycotté les travaux de la session en question qui était dédiée aux débats autour de l'impact des inondations sur la zone. Les élus protestataires n'ont pas signé la feuille de présence et ladite session n'a pas pu avoir lieu en raison du quorum qui n'était pas atteint. Ces élus protestent contre l'absence perpétuelle du président, Houceine Haddaoui et la main mise de l'un de ses vice-présidents sur les services de la commune. Ça chauffe encore et toujours. Jusqu'à quand ? C'est la question que l'on se pose avec la population locale. Aîn Sebaâ : le service d'hygiène à des fins électorales Certaines pratiques ont vraiment la peau dure. Celle à laquelle recourt un élu de l'arrondissement communal de Aîn Sebaâ, pour induire en erreur les électeurs de la zone, s'inscrit dans ce registre. Selon des sources concordantes, cet élu aurait scellé un «accord» avec l'un des fonctionnaires du service d'hygiène de l'arrondissement N°48 en vue de l'informer des décès enregistrés dans la zone. Une fois avisé, l'élu en question rend visite la même nuit à la famille endeuillée pour lui présenter ses condoléances. Et au passage, il exploite l'atmosphère pour attirer l'attention des visiteurs en se montrant qu'il est toujours proche des pauvres citoyens. Alors qu'il ne se rend plus à la commune que lors des sessions. Voilà comment certains élus exploitent le malheur des pauvres citoyens à des fins électorales. La fin justifie les moyens ! Hay Mohammadi : El Kabla sous les feux Un autre incendie s'est déclaré dernièrement au hideux bidonville El Kabla à Hay Mohammadi-Aîn Sbaâ. Cette fois-ci, le feu, qui s'est propagé sur les lieux, n'a pas fait de victime, mais il a complètement ravagé certaines baraques. C'est le énième incendie enregistré dans ce bidonville. Durant ces dernières années, plus de cent baraques au même bidonville ont été détruites par le feu. Leurs occupants les ont reconstruites par la suite pour retourner chez eux. Mais, peut-on parler d'un chez soi au bidonville El Kabla dans la préfecture des arrondissements de Hay Mohammadi Aîn Sbaâ? Plus de 1000 familles résident dans ce bidonville dans des conditions inhumaines. Des êtres humains entassés et empilés dans des insalubres baraques. Un état des lieux marqué par des détritus ici et là et des sacs noirs en plastique qui virevoltent au gré des vents. Ces familles devraient bénéficier d'un toit décent dans le cadre du projet immobilier Hassan II dans les années quatre-vingt-dix, mais en raison des malversations qui avaient jalonné ce projet, elles sont restées dans des baraques lugubres dans ce bidonville hideux, face à la rigueur du destin et à l'injustice de certains élus. Flash Flash Flash Flash Flash Flash Flash Flash Flash Flash Arts plastiques : Zine rend hommage à la femme L'espace d'exposition de l'Hôtel Sheraton de Casablanca abrite du 12 au 30 Janvier 2011 les œuvres récentes de l'artiste peintre Abdellatif Zine. Selon le site «Marocculturel.com», qui rapporte l'information, «Zine, Gharbaoui, Charkaoui et d'autres, a été formé aux Beaux – Arts, dans son cas, à la fois à Casablanca puis à Paris .Il eut un projet essentiellement esthétique. Il tenta, mais pendant peu de temps, de développer sa création selon les normes nouvelles au Maroc de l'abstraction importée d ‘Europe. Il l'abandonna rapidement .Si on ne considère que la thématique de Zine, on pourrait parler de son œuvre post- orientaliste. Il reprend en effet les mêmes sujets que les peintres de la période précédente. Mais dés que l'on considère les moyens employés, non les outils, couteaux et pinceaux, mais les couleurs et la manière se peindre, on est obligé d'ajouter le préfixe « post » à orientalisme.». Arrondissements de la ville : examen des comptes administratifs Selon les dispositions de la charte communale, les seize arrondissements composant le Conseil de la ville de Casablanca devraient tenir avant la fin de ce mois de janvier leur session ordinaire consacrée notamment à l'examen et l'approbation du compte administratif relatif à l'exercice précédent. Si cette session est routinière dans certains arrondissements où les présidents disposent d'une large majorité, force est de constater qu'elle sera houleuse dans d'autres. A Mers Sultan, le président de l'arrondissement sera mis à rude épreuve. La majorité qui l'a porté aux commandes de la commune demande son départ depuis plusieurs semaines. A Al Fida, la session ne sera pas une simple sinécure pour le président qui vient d'élargir sa majorité à des élus qui étaient dans l'opposition. A Hay Hassani, le plan d'aménagement de la zone sera encore une autre fois au centre des débats et la majorité hétéroclite soutenant le président de la «Lampe» trouverait du mal à faire passer le fameux compte. Le constat serait le même à Aîn Sebaâ, Sidi Belyout, Roches Noires, Sidi Othmane et Sidi Moumen. Par contre, à Aîn Chock, Ben M'sik, Anfa, Maârif, Sidi Bernoussi, Sbata et Hay Mohammadi, le fameux compte sera approuvé par une large majorité. Signalons qu'au cas où le compte administratif n'est pas approuvé au niveau de l'arrondissement, il sera soumis au conseil de la ville pour une deuxième lecture. Après ces sessions ordinaires consacrées à l'examen et l'approbation du compte administratif, les projecteurs seront braqués sur le conseil de la ville. Ce dernier devrait tenir sa session ordinaire avant la fin du mois de février pour l'examen et l'approbation du compte administratif au titre de l'année 2010. Eu égard à l'effritement de la majorité du président Sajid, il semblerait que le fameux compte serait rejeté. En tout cas, cette session s'annonce houleuse. B.A Lyamani au Coin d'Art : matière et couleurs métamorphiques L'artiste peintre Moulay Abdellah Lyamani expose ses récentes œuvres à la nouvelle galerie casablancaise « Coin d'Art », ouverte il y a quelques jours au centre de la Métropole. Les œuvres de Lyamani seront accrochées dans cet espace d'art du 11 au 30 janvier 2011. Il s'agit des œuvres originales, marquées par un affect en rupture de cercle et porté sur la contestation. A voir les œuvres récentes de Lyamani, on est d'emblée pris dans une atmosphère expressionniste comme on l'entendait au début du 20ème siècle en Europe : le profil psychologique qui caractérise ce genre de picturalisme est là en entier : univers fantasmatique, figures multiples d'un être angoissé, souffrance quasi épidermique ressentie parfois jusqu'à la terreur, sentiment de solitude qui confine à l'emmurement, incompréhension et marginalité, etc. A chaque jour suffit sa peine... 1 : M.Mountassir du PI tenant les micros installés devant le maire et son 1er vice-président dans une ultime tentative de prendre la parole… 2 : M. Joudar, 7ème vice-président tentant de convaincre M. Mountassir de rejoindre la salle sous les regards limpides de M. Brija…3 : la tension monte d'un cran entre M. Joudar et M. Mountassir…4 : les deux élus en arrivèrent aux mains…. Le maire quitta la salle et la fameuse session fut renvoyée aux calendes grecques…