dans la crise qui menace les caisses de retraite Si les fonds des contributions versées depuis 1960 par la classe laborieuse aux différentes caisses de retraite avaient été investis dans des affaires rentables et des projets orientés vers la satisfaction des besoins des travailleurs, ces caisses ne seraient aujourd'hui ni confrontées à la crise, ni voir leurs recettes diminuer par rapport aux pensions qu'elles versent aux retraités. Dixit le secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik. Il est malheureux de constater que plusieurs milliards de dirhams collectés par ces Caisses n'ont servi qu'à financer des projets (grands palaces, Marinas, terrains de golf et autres projets du genre) inaccessibles à la classe laborieuse (ouvriers, salariés, fonctionnaires et employés), a-t-il dit dans un entretien accordé à Al Bayane, déplorant le fait que ces réalisations ne servent qu'à renforcer davantage les fortunes amassées par une classe au détriment des adhérents des Caisses de retraite. D'après lui, ces caisses devaient investir dans des projets forts utiles à ses adhérents tels que le logement, les maisons de retraite, les villages touristiques et autres projets où ils pourront passer des moments de détente, une fois mis à la retraite et pourquoi pas avant, comme le recommande le Bureau international du travail (BIT). Aucune caisse au Maroc n'a dépensé un sous dans des réalisations, dédiées aux retraités et à leur bien être, après toutes les années passées au service de leur pays et ses institutions, a-t-il expliqué, dénonçant les tentatives de mettre les frais des difficultés présentes actuelles et à venir de ces caisses sur le dos de la classe laborieuse. Il est insensé que les travailleurs continuent d'alimenter les fortunes amassées par les riches sur leur dos, a-t-il indiqué. Compte tenu de la situation financière difficile de ces caisses, a-t-il dit, il est impératif de procéder de toute urgence à la réforme des régimes de retraite, comme l'a souligné la Commission nationale de réforme, réunie mercredi dernier à Rabat avec la participation du gouvernement et des partenaires économiques et sociaux. Dans le cadre de cette action, il est indispensable de ne pas toucher aux acquis de la classe laborieuse, qui ne doit en aucun payer les pots cassés des dysfonctionnements et autres irrégularités commis dans le cadre de la gestion de ces caisses, a-t-il insisté. Pour l'UMT, a-t-il dit, le respect de la liberté syndicale, la satisfaction des revendications légitimes de la classe laborieuse et son indépendance par rapport au gouvernement et aux partis politiques sont des dossiers sacrés qu'il faut défendre à tout prix et dans toutes les circonstances. C'est pourquoi, l'UMT insiste sur la nécessité de procéder à une réforme globale, à travers la poursuite du dialogue entre le gouvernement et les partenaires économiques et sociaux au sujet des solutions possibles dans l'objectif d'assurer aux caisses de retraite le financement nécessaire à la poursuite de leur mission, a-t-il affirmé, rappelant que l'appel à ces réformes a été lancé depuis une longue date et qu'il est temps d'ouvrir un tel chantier dans l'objectif de servir les intérêts des adhérents et de préserver leurs droits acquis. Dans le cadre de cet entretien, le SG de l'UMT revient sur nombre de dossiers concernant l'action du syndicat et sa stratégie, la gestion et restructuration de l'organisation, le dialogue social, les lois relatives aux syndicats et au droit de grève outre le positionnement de l'UMT sur la scène politique et sociale.