L'année 2011 s'annonce chaude pour le gouvernement de Abbas E l Fassi. Les premiers tours de chauffe pour les syndicats ont déjà commencé. Des débrayages seront observés dans les secteurs de la santé, de l'enseignement supérieur … Farouk Chahir, secrétaire général adjoint à l'UMT, considère que les protestations sociales signifient en elles-mêmes que les solutions escomptées n'ont pas été trouvées, tout en soulignant que ces protestations constituent une réponse à la non satisfaction des revendications légitimes des syndicats. Mais, cela n'indique aucunement que les portes de dialogues sont fermées. Farouk Chahir estime que dans les prochaines semaines, il y aura une reprise du dialogue avec le gouvernement, conformément à un programme fixe. «Ce dernier porte en effet sur l'augmentation du SMIG, la régularisation de la situation de la Caisse marocaine des retraites», note-t-il. Et d'ajouter que le syndicat demande aussi au gouvernement de se pencher sérieusement sur la question des libertés syndicales qui se pose avec acuité. En termes plus clairs, le gouvernement doit procéder à l'annulation du fameux article 288 du Code pénal, constituant une violation flagrante des droits des travailleurs et portant atteintes aux libertés syndicales. Quant à savoir si les contraintes financières de l'Etat et le contexte économique ne constitueraient pas un facteur de blocage pour donner suite à de telles revendications, Farouk Chahir est catégorique là-dessus : «Le contexte économique a toujours servi comme prétexte pour le gouvernement, qu'il y ait crise ou pas». Et de souligner que plusieurs revendications syndicales n'exigent pas une charge financière énorme. Aussi, la satisfaction de certaines revendications ne requiert même pas la mobilisation d'une enveloppe budgétaire, comme c'est le cas de l'annulation de l'article 288, ou la baisse de l'impôt sur le revenu, insiste-t-il. Par ailleurs, l'augmentation du SMIG dans certaines entreprises en essor dans le secteur privé n'impacte nullement la santé financière de ces dernières, martèle l'adjoint de Miloudi Moukharik. S'agissant des conditions pour un dialogue social en bonne et due forme, Farouk Chahir considère que le but visé par l'UMT est d'instaurer une base qui débouche sur une institutionnalisation des négociations collectives, comme c'est le cas dans les pays développés. Cela ne peut se réaliser que par la signature d'un protocole avec le gouvernement retraçant les contours, et instaurant les véritables mécanismes du dialogue, souligne-t-il.