Baisse de la pression fiscale, révision de l'IR, revalorisation des pensions de retraite…ce sont quelques-unes des revendications défendues par la délégation de l'UMT (Union marocaine de travail) reçue hier par le numéro un de l'Exécutif. «Le chef de gouvernement a affirmé que cette réunion se tient dans un contexte économique difficile», a déclaré à ALM Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'UMT, à sa sortie de la réunion. Et de poursuivre: «Nous avons, de notre part, notifié à M. Benkirane que les salariés et fonctionnaires ne devront pas supporter à eux seuls les effets de la crise économique combien même ils sont prêts à faire des efforts et des sacrifices pour le Maroc». Cette réunion annonce donc la couleur d'une rentrée politique et sociale qui sera certainement difficile. Fait marquant cette année, le gouvernement décide de s'attaquer d'abord au dialogue social en recevant les dirigeants des cinq centrales syndicales. Tour à tour, les syndicalistes vont défiler au siège du chef de gouvernement durant toute cette semaine. Il sera bien évidemment question des revendications sociales mais également des préparatifs pour l'élaboration du projet de loi de Finances 2013. Si aucun ordre du jour n'a été communiqué aux syndicalistes qui ont été avisés tous de la date de leurs réunions par téléphone, c'est que l'Exécutif entend aujourd'hui garder secret, du moins pour le moment, les propositions qu'il compte communiquer aux syndicats. Des propositions qui concernent plusieurs dossiers épineux comme la réforme des caisses de retraite, la loi organique sur la grève, la réforme fiscale ainsi que la loi de Finances. Mais la tâche s'annonce d'ores et déjà très rude puisque une série de réunions dans les prochains jours entre le gouvernement et les syndicats est prévue. Il est clair aujourd'hui que Benkirane cherchera par tous les moyens le soutien des syndicats à un moment où le gouvernement s'apprête à initier les premières mesures d'une profonde réforme à la fois de la Caisse de compensation et les systèmes de retraite. Une réforme qui touche directement la classe moyenne et bien évidemment la classe ouvrière. «Nous avons convenu avec le chef de gouvernement de nous réunir de nouveau dans les prochains jours pour avoir une réponse claire de l'Exécutif sur nos revendications ainsi que sa méthodologie pour y parvenir. La réunion de ce lundi fut une première réunion de prise de contact», explique Moukharik qui précise que les deux parties ne sont pas rentrées dans les détails de la future loi de Finances. Le dialogue social devra se poursuivra demain avec une autre réunion du gouvernement avec la FDT (Fédération démocratique dut travail) cette fois-ci. Contacté, Abderrahmane Azzouzi, secrétaire général du syndicat, affirme que la centrale va renoncer au boycott du dialogue social. En effet, la FDT et la CDT avaient pris la décision conjointe de boycotter les réunions du dialogue social depuis le mois d'avril dernier pour protester contre le retard de la concrétisation de l'accord conclu en avril 2011. Mais Azzouzi pose déjà des conditions. «La concrétisation de l'accord de 2011 est la condition sine qua non pour la poursuite des réunions surtout que certains points de l'accord ne nécessitent aucun effort financier de la part de l'Exécutif», infirme-t-il.