«Disons-le franchement, les spéculateurs et la mafia sont derrière la profusion des constructions illicites», tonne Mohamed Boussaid, Wali de la région Souss Massa Drâa, lors de la session extraordinaire du conseil régional, tenue récemment à Agadir. Ce réquisitoire proféré sans détour contre les bourreaux de l'expansion urbanistique dans la capitale du Souss avait l'effet d'une tornade dans les milieux populaires. En fait, au lendemain de cette rencontre à laquelle assistait une garnison d'intervenants aussi bien institutionnels que représentatifs et administratifs, une panoplie de victimes de cette débandade déconcertante s'est précipitée non sans réjouissance de reprendre ce procès du Wali envers les dépravateurs fonciers pour solliciter, dans une missive lui étant transmise, davantage de riposte et de répression. Quoique le dossier de l'urbanisme ait été escamoté lors de ce rassemblement régional à cause du rapport de la commission à charge de ce secteur dont certains passages incriminaient les élus jugés responsables directs des irrégularités, on ne pouvait pas occulter les dysfonctionnements qui émaillent ce domaine qui occupe actuellement le devant de la scène. Finalement, fort outrés par les propos attentatoires à la dignité du corps élu de la région, ce point de l'ordre du jour a été renvoyé aux calendes grecques. En revanche, les secteurs de l'enseignement et la santé suscitaient un débat des plus âpres à bien des égards. Dans son discours inaugural, le Wali n'a pas non plus mâché ses mots. «Le rôle de nos écoles et nos universités ne devrait pas se limiter au strict souci de remonter les indicateurs quantitatifs en assurant le droit à la scolarité et l'égalité des chances aux apprenants, mais également de relever le défi de la qualité des services et des compétences en garantissant les conditions de l'insertion efficiente dans la société de la connaissance et la communication», souligne-t-il, tout en fustigeant l'état déplorable dans lequel se trouve le département de la santé dans la région au niveau des maternités bien en dessous de la moyenne nationale, des infrastructures, des équipements, des services médicaux et chirurgicaux, des ressources humaines, du staff infirmier, de la couverture sanitaire… A la lumière du rapport présenté par Brahim Hafidi, président du conseil régional SMD au cours duquel il a mis l'accent sur l'état des lieux des secteurs en débats reportés depuis la précédente session ordinaire et les perspectives d'avenir, l'échange a été entamé par nombre d'intervenants. On appréciera aussi la pertinence de nombre d'interventions, notamment celles de Omar Halli, président de l'université Ibn Zohr qui, preuve à l'appui, releva l'effort considérable entrepris dans le sens de l'élargissement des structures d'accueil et de l'épanouissement de la qualité des apprentissages et de Ali Berrad, directeur de l'académie régionale de l'éducation et de la formation SMD qui fit un tour d'horizon sur les démarches et les actions entreprises dans plusieurs provinces de la région. Des acquis, mais, selon l'assistance, ne suffisent guère au regard des contraintes et des faiblesses qui sévissent toujours. Les remèdes sont donc possibles, comme l'ont bien noté certains intervenants, à condition que les efforts de toutes les parties concernées soient mutualisés.