Netanyahu relance la colonisation en Palestine Lundi dernier, le gouvernement israélien a ressorti un projet datant de 2005, relancé et immédiatement gelé en 2010 car vigoureusement condamné en son temps par la communauté internationale, Etats-Unis en tête. Ce projet vise la construction de 1.500 logements à Ramat Shlomo, un quartier d'Al Qods-Est. «Paix Maintenant», une association israélienne qui se bat contre la colonisation des terres palestiniennes a annoncé hier qu'en réalité plusieurs projets de colonies à Al Qods occupée sont sur le point d'être approuvés par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Selon cette association, deux projets de 549 logements l'un et 813 logements l'autre étaient soumis hier, mardi, à la «Commission de planification du district» d'Al Qods pour approbation. Hagit Ofran, une spécialiste du dossier des colonies et militante de Paix Maintenant, a dévoilé qu'un autre projet de construction de 2.610 logements, toujours à Al Qods-Est, sera examiné aujourd'hui par la même commission et ses appels d'offres devaient être lancés incessamment. Demain jeudi, la construction future de 1100 autres logements supplémentaires dans le sud d'Al Qods (quartier de Gilo) sera examinée par ces spécialistes israéliens es colonisation. Et ce n'est pas tout, puisque le 7 janvier prochain la mise en chantier de plusieurs hôtels, soit en tout une capacité litière de plus d'un millier de chambres, sera mise en chantier sur les terres palestiniennes. Aujourd'hui 340.000 colons israéliens squattent plusieurs blocs en Cisjordanie alors que 200.000 autres colons résident illégalement à Al Qods-Est, où vivent plus de 270.000 Palestiniens. Ce regain de colonisation en plein territoires palestiniens, s'il a pour objectif lointain de couper Al Qods du reste de la Cisjordanie, il est, dans l'immédiat, mis à profit par Benyamin Netanyahu pour peaufiner sa campagne électorale, en prévision des législatives du 22 janvier prochain. Même si aucun candidat ne semble pour le moment pouvoir l'empêcher de briguer un nouveau mandat, le Premier ministre israélien sortant veut assurer ses arrières, en espérant ainsi récolter le maximum de voix au sein de la droite locale, et éviter ainsi toute surprise. Et ce d'autant plus que son challenger principal, Avigdor Lieberman, a vu sa démission du ministère des Affaires étrangères prendre effet à partir de hier, mardi, soit cinq jours seulement après l'annonce de son inculpation pour fraude et corruption. Il devait être formellement inculpé par le tribunal dans la journée d'hier ou au plus tard aujourd'hui. Réagissant à ces projets d'implantations de colonies illégales, qu'aucun pays de la communauté internationale n'a jamais daigné reconnaitre, l'Autorité palestinienne pourra saisir dans les heures qui viennent le Conseil de sécurité. Et ils seront cette fois-ci d'autant mieux écoutés qu'ils ont acquis un nouveau statut international, arraché de haute lutte il y a un mois à l'ONU, une organisation qui a toujours reconnu la Ligne verte de 1967 comme frontière de démarcation entre les deux Etats, Palestine et Israël.