Insertion de 60.000 demandeurs d'emploi Le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahad Souhail a indiqué, jeudi que le plan d'action de son département s'est fixé notamment comme objectifs l'insertion de 60.000 demandeurs d'emploi à travers le programme Idmaj, l'amélioration de la qualification de 20.000 autres demandeurs d'emploi à travers le programme Taehil et l'accompagnement de 4.000 porteurs de projet, grâce au programme Moukawalati. Le ministre qui s'exprimait devant la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants, à l'occasion de la présentation du projet de budget de son département pour 2013, a souligné que l'action de son département devra porter au cours de l'année 2013 sur l'évaluation et l'amélioration des programmes en cours et l'élaboration de nouveaux programmes dans le but de promouvoir davantage l'emploi des demandeurs d'emploi parmi les diplômés et les non diplômés. Evolution du marché du travail C'est ainsi qu'il sera procédé à la création d'un observatoire national de l'emploi et d'un système informatique national, et à une étude détaillée et concise du marché de l'emploi. Il a précisé que l'observatoire national de l'emploi sera lancé dans un premier temps sous forme d'unité administrative qui sera renforcée et développée au fur et à mesure de ses besoins et de l'ampleur de ses activités. Il est également prévu, a-t-il noté, de développer le système d'intermédiation à travers sa réforme pour en promouvoir l'aspect professionnel à travers la révision du cadre juridique de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences, en vue d'y associer les partenaires économiques et sociaux dans la composition de son conseil d'administration et d'élargir la mission de l'agence pour englober les chercheurs d'emploi non diplômés. Présentant le bilan du secteur de l'emploi, le ministre a indiqué que le marché de l'emploi a été marqué en 2012 par un recul de 4 points (de 13,4% en 2000 à 8,9% en 2011). C'est ainsi que le taux de chômage des diplômés est passé de 27,4 en 2000 à 16,7% en 2011, a-t-il dit, ajoutant que le taux de chômage des titulaires de diplômes supérieurs s'élevait à 19,4% en 2011, alors que celui des titulaires de diplômes de niveau moyen s'établissait à 15,4% et celui des non diplômés à 4%. Durant la période comprise entre le 3e trimestre 2011 et le 3e trimestre 2012, le taux de chômage a augmenté de 9,1 à 9,4%, a-t-il ajouté, précisant que le taux de chômage des diplômés est passé de 19,9% à 17,2% durant cette période. Le taux de chômage a reculé durant les dernières années au Maroc grâce aux efforts déployés en matière d'amélioration du climat des affaires et des investissements, à l'accompagnement des investissements créateurs d'emploi, au lancement de nombreux chantiers en matière d'aménagement du territoire, de renforcement des infrastructures de base, des routes et des moyens de transport et de communication. La période a été marquée aussi par la création de nouveaux pôles régionaux de développement. L'évolution du marché a été marquée aussi par l'arrivée de nouveaux demandeurs d'emploi dont la majorité est titulaire de diplômes, à la recherche d'emploi, la persistance de la tendance chez les jeunes chômeurs de travailler dans le secteur public et le déséquilibre régional en termes de contribution aux activités et de taux de chômage. Revenant sur le bilan du programme Idmaj, il a rappelé que ce programme a aidé à l'insertion de 327.216 personnes entre 2006 et fin septembre 2012, dont 40.262 au cours des neuf premiers mois de l'année 2012. Après une évaluation du programme, le ministre a indiqué que l'opération est confrontée à diverses difficultés, tenant notamment à la longue période du stage qui peut atteindre dans certains cas 36 mois et à l'absence d'un deuxième contrat de stage, une fois le premier terminé. S'agissant du programme Taehil, il a permis la qualification de 83.540 demandeurs d'emploi durant la période allant de 2007 à fin septembre 2012 dont 15.073 durant les neuf premiers mois de l'année en cours. Après avoir relevé les points forts de cette expérience, il a fait savoir que le problème réside dans la difficulté pour les personnels de formation de couvrir l'ensemble du territoire national, la difficulté pour tous les demandeurs d'emploi de suivre les sessions de formation et le manque de personnel de formation en nombre suffisant. Le programme Moukawalati a permis pour sa part la création de 5.238 entreprises (15.762 postes d'emploi) durant la période allant de 2007 à fin septembre 2012, dont 383 durant les neuf premiers mois de l'année en cours. L'avancement du programme est handicapé par la faiblesse du financement bancaire, l'absence de l'esprit entrepreneurial, les difficultés inhérentes à la rareté du foncier et aux difficultés de remboursement des crédits bancaires. Climat social assaini Abordant le secteur du travail, le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle a rappelé que le secteur est marqué par l'existence d'un code du travail récent, qui consacre tous les droits et principes fondamentaux universellement reconnus et d'un appareil d'inspection composé des inspecteurs du travail et de la protection sociale. La situation dans le secteur est marquée aussi par la mise en place des opérations de réconciliation entre les différentes parties de la production dans le cadre dune procédure juridique claire et l'institutionnalisation du dialogue social tripartite. Il a également rappelé que le Maroc a ratifié différentes conventions internationales et que les partenaires sociaux ont été informés des principes généraux pouvant être intégrés dans le projet de loi relatif à l'exercice du droit de grève et dans le projet de loi des syndicats professionnels. Il a en outre fait savoir que plusieurs projets de loi et de textes juridiques sont en cours d'adoption et que les établissements de formation tripartite ont tenu leurs sessions. Il a également dressé le bilan des inspections de travail effectuées durant les six premiers mois de l'année en cours, précisant que plusieurs conflits de travail ont été réglés durant cette période. Durant les six premiers de l'année en cours, quelque 272 mouvements de grève ont été observés dont 57 dans le secteur agricole. Ils ont concerné 218 établissements dont 34 exploitations agricoles. Quelque 20.126 salariés sur 51.627 ont participé à ces mouvements dont 2.636 salariés agricoles sur 11.356 dans le secteur agricole. Ces mouvements se sont soldés par la perte de 165.857 journées de travail, dont 13.357 dans le secteur agricole. Les efforts de médiation et de dialogue ont permis d'éviter le déclenchement de 537 grèves dans 452 établissements. Le plan d'action du ministère au titre de l'année 2013 vise à assurer le suivi des projets de loi soumis au secrétariat général du gouvernement, à élaborer les textes réglementaires relatifs au projet de loi N°34-06 fixant les conditions de travail et d'emploi des travailleurs domestiques et l'élaboration d'une série d'autres projets. En matière de protection sociale, a poursuivi le ministre, pas moins de 2,6 millions de salariés dans le secteur privé bénéficient de la couverture sociale de la part de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et 1,5 million de personnes bénéficient des prestations des sociétés d'assurance et de réassurance dans le cadre de l'article 114 du code de couverture médicale de base. La situation est également marquée par l'existence de 2,7 bénéficiaires de la couverture sociale dans le secteur public, a-t-il dit, précisant que la CNSS a procédé au versement de 11 milliards de dirhams au titre des remboursements garantis dans le cadre du régime de sécurité sociale et de 1,5 milliard de dirhams en ce qui concerne le régime d'assurance obligatoire (AMO) au titre de 2011. Pour sa part, a-t-il ajouté, la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) a versé environ 3,402 milliards au titre de l'année 2011. Il a fait savoir dans ce cadre que la CNSS compte, en 2011, 2,54 millions d'assurés contre 2,36 millions en 2010 et que la CNOPS compte pour sa part 2.719.722 bénéficiaires en 2011 contre 2.662.189 en 2010. Pour 2013, le ministère a arrêté un plan d'action pour faire bénéficier les chauffeurs professionnels du transport routier de la couverture sociale et médicale, faire prendre en charge par la CNSS les frais des soins dentaires et procéder à la réforme et au développement des systèmes actuels de protection sociale. Evoquant le bilan du dialogue social tripartite, le ministre a affirmé que le gouvernement a tenu à respecter ses engagements pris dans le cadre de l'accord du 26 avril 2011 concernant notamment l'augmentation du seuil minimum des retraites versées par la CNSS, le règlement du dossier des retraités ou de leurs ayants droits de l'ancienne Agence autonome de transport urbain à Casablanca et le règlement du dossier concernant l'amélioration de la situation des employés de la CNSS. Il a cité dans le même ordre d'idées le dossier des travailleurs domestiques, dont le texte juridique les concernant est déjà remis au secrétariat général du gouvernement. Dans ce cadre, a-t-il dit, le gouvernement est décidé à poursuivre son action pour l'élaboration d'une première mouture du projet de loi des syndicats professionnels qui sera remise aux centrales syndicales les plus représentatives avant d'entamer l'élaboration de la loi organique concernant le droit de grève. Le ministre a également présenté nombre de projets programmés par son département en matière de coopération et de promotion des capacités des ressources humaines comme il a fait état de l'adoption d'un véritable plan plus performant, en prévision du déménagement du ministère dans ses nouveaux locaux et l'entretien des sièges des délégations du travail et des services centraux.