Les petits fellahs en appellent à la tutelle En dépit des prémices d'une bonne campagne agricole, les petits agriculteurs souffrent le martyre. Les efforts déployés par l'Etat pour la modernisation du secteur semblent voler en éclats face au rouleau compresseur des spéculateurs. Alors que le ministère a mis sur le marché près de 1,5 million de quintaux de semences pour assurer une bonne productivité en fin de saison, les cultivateurs se plaignent de la pénurie de ce produit. Ainsi, ils en appellent au ministère de l'Agriculture pour intervenir afin de mettre fin au désordre qui règne actuellement sur le marché. Plusieurs parmi eux ont dû faire le va-et-vient entre plusieurs points de ventes, mais en vain. Le processus de vente mis en place par la Société nationale de commercialisation des semences (SONACOS) est pointé du doigt. Le principe adopté par cette structure ne profite en fin de compte qu'à certaines personnes voulant s'enrichir sur le dos de l'Etat. En fait, c'est toujours le premier arrivé qui est le premier servi. Une mesure «qui s'inscrit aux antipodes de l'intérêt de notre économie nationale», nous déclare un expert agronome. D'où la nécessité d'un contrôle sévère de la part du département de Abdelaziz Akhenouch si on voudrait bien mettre fin à cette situation. Comme l'a affirmé à Al Bayane Bouchaib, un agriculteur dans la région de Khemis Zemamra, celui-ci a fait le déplacement plus de 5 fois à un point de vente de SONACOS, en recevant à chaque fois la même réponse négative. Faute de mieux, il a dû se rabattre sur des marchands qui écoulent des semences de moindre qualité. Par ailleurs, d'autres agriculteurs contactés par Al Bayane ont expliqué cette pénurie par l'engouement des petits fellahs pour les semences agréées. En tout état de cause, et pour pallier cet inconvénient, l'Etat doit prendre les mesures nécessaires, que ce soit à travers le renforcement des actions de supervision ou de l'augmentation de la quantité vendue sur le marché. Le cas des semences pourrait aussi s'appliquer parfaitement à celui des engrais dont les prix sont subventionnés. Alors que la «Caravane ferti-conseil-OCP céréales 2012» ne cesse de sillonner le royaume afin de sensibiliser les agriculteurs aux bienfaits de l'utilisation des engrais et faire connaitre les meilleures techniques pour améliorer le rendement de leurs cultures, on assiste, d'un autre côté, à une montée vertigineuse des prix des fertilisants. Ainsi, le produit estampillé «DAP» s'est renchéri de 30 DH par quintal, passant d'une année à l'autre de 270 à environ 300 DH.