Forte demande pour les semences et faible engouement pour les engrais La campagne agricole de cette année a démarré sous de bons auspices dans toutes les régions du royaume. Les précipitations enregistrées ces derniers jours devraient faire le bonheur de nombreux agriculteurs. Selon les prévisions de la Direction de la météorologie nationale, les pluies vont continuer à tomber jusqu'à la soirée de mercredi à jeudi prochains. En principe, l'opération des semis devrait normalement commencer au plus tard la journée de vendredi. Un moment propice aux cultivateurs pour concentrer leurs efforts sur les cultures principales et qui coïncident parfaitement avec cette période. A commencer par les céréales, notamment l'orge et l'avoine, mais aussi les légumineuses (fèves, lentilles et petits pois). L'heure est donc à la mobilisation. Dans la plupart des points de vente, on assiste à un engouement sans précédent pour l'achat des semences certifiées dont l'Etat a mis sur le marché plus d'un million de quintaux. Selon un expert, la caravane menée par l'OCP pour la sensibilisation des fellahs à l'utilisation de ces produits a donné pleinement ses fruits. Toutefois, des problèmes persistent encore au niveau du processus de la commercialisation. Le principe adopté par la Société nationale de commercialisation des semences (SONACOS) pour l'opération de vente profite beaucoup plus à certains agriculteurs dotés d'importants moyens logistiques au détriment des autres. Selon l'expert contacté par Al Bayane, l'Etat doit changer sa méthode de travail en mettant en place un système qui bénéficie à tout le monde. Selon lui, le système actuel ne fait qu'ouvrir la porte à la spéculation. Lundi 29 octobre, plusieurs agriculteurs dans la région de Chaouia-Ourdigha ont exprimé leur inquiétude quant à l'insuffisance des semences. En fait, même la quantité mise sur le marché par l'Etat ne suffit point à couvrir les besoins des professionnels. En d'autres termes, pour assurer une bonne récolte à la fin de la saison, il faut au moins 10 millions de quintaux, à hauteur de deux quintaux par hectare. Notre interlocuteur soulève aussi le problème de la cherté des prix des engrais de fond, utilisés essentiellement dans l'opération de démarrage des semis. Le prix affiché sur le marché, variant entre 250 et 300 DH le quintal, représente un véritable fardeau. Ce qui réduit considérablement la marge bénéficiaire des agriculteurs. Ce qui fait que plusieurs agriculteurs, faute de moyens financiers, préfèrent ne pas utiliser suffisamment des engrais. Cette situation risque d'avoir un impact négatif sur la récolte générale à la fin de l'année. Des experts ont déjà souligné qu'une utilisation optimale des engrais et des semences de bonne qualité permet au Maroc de réaliser une récolte estimée à 30 quintaux par hectare et garantir par conséquent la sécurité alimentaire du pays. Faute de quoi, le gouvernement va continuer à payer une facture salée en importations de céréales pour couvrir les besoins locaux, comme ce fut le cas cette année, marquée par une lourde sécheresse.