Romney et Obama au coude-à-coude dans la course à la Maison-Blanche A 24 heures de l'élection présidentielle américaine, un nouveau sondage publié dimanche donne le président sortant Barack Obama et son adversaire républicain Mitt Romney à égalité, les deux candidats recueillant chacun 48% des intentions de vote. La dernière enquête publiée par ABC News/Washington Post indique toutefois une différence dans les intentions de vote parmi les différents groupes sociaux et ethniques. Barack Obama, par exemple est plus préféré avec un taux de 6% parmi les femmes tandis que Romney recueille 7% de plus chez les hommes. 20% des électeurs blancs optent pour Romney tandis qu'Obama recueille 59% des intentions de vote chez les autres. Comme lors de l'élection de 2008, les jeunes adultes (25%) sont favorables à Obama alors que les personnes plus âgées (12%) préfèrent Romney. Samedi, le président démocrate et le candidat républicain se sont succédé à quelques heures d'intervalle dans la petite ville de Dubuque dans l'Iowa, un de ces swing states qui pourrait livrer le nom du vainqueur mardi. En début d'après-midi, Mitt Romney est apparu à l'aéroport de cette localité de 58.000 habitants située sur les bords du Mississippi. Il a appelé ses électeurs à essayer de convaincre leurs amis et leurs voisins qui soutiennent Barack Obama de changer d'avis au moment de passer dans l'isoloir. «Je veux que vous alliez voir votre voisin qui a planté devant sa maison la pancarte soutenant l'autre candidat. Je tendrai moi aussi la main à l'autre camp à Washington, à ces hommes politiques qui travaillent pour l'autre candidat», a lancé Romney devant 2.000 personnes. Six heures plus tard, devant 5.000 partisans réunis dans un parc du centre de la ville, Obama a rappelé que c'était là en 2007 qu'il avait lancé la campagne qui l'avait conduit à la Maison blanche. «Après deux années de campagne et après quatre années de présidence vous savez maintenant qui je suis. Il se peut que vous ne soyez pas d'accord avec toutes les décisions que j'ai prises, il se peut que parfois vous ayez été frustré par le rythme des réformes, mais vous savez que je dis ce que je fais et que je fais ce que je dis», a lancé le président sortant. Avant ce déplacement, Barack Obama avait fait une nouvelle étape dans l'Ohio qui focalise toute l'attention des observateurs et des équipes de campagne en raison du caractère très indécis de l'élection. Le chef de l'Etat a profité de l'occasion pour dénoncer l'opposition de son rival au plan de sauvetage de l'industrie automobile qu'il a mis en place. Un emploi sur huit dans cet Etat est lié à cette industrie et son plan de sortie de crise lui a gagné des voix d'ouvriers blancs qui soutiennent massivement Romney dans le reste du pays. Obama a également accusé le candidat républicain de jouer sur la peur du chômage afin de faire pencher en sa faveur le vote des «cols bleus». Depuis le début du mois d'octobre, ni Obama ni Romney ne sont parvenus à se détacher clairement dans les intentions de vote. Si l'attention des républicains reste concentrée sur les swing states, Romney essaie depuis une quinzaine de jours d'élargir le combat électoral en le portant dans des Etats qui semblent a priori acquis aux démocrates, dont la Pennsylvanie. «Si nous gagnons la Pennsylvanie, nous sauvons l'Amérique dans trois jours», a proclamé le colistier républicain Ryan Paul lors d'un meeting à Harrisburg, la capitale de l'Etat. Le candidat à la vice-présidence a prévu de se rendre dans le Minnesota dimanche et Romney sera présent en Pennsylvanie le même jour. Multipliant les apparitions publiques, Obama a également fait samedi une brève halte dans le Wisconsin qui penche nettement en sa faveur, selon les enquêtes d'opinion. «On ne peut rien prendre pour argent comptant. Il faut continuer à fond jusqu'au bout et c'est exactement ce que nous faisons sur tous les terrains électoraux», a résumé Jim Messina, directeur de la campagne démocrate.