Focalisés sur leur premier débat télévisé, mercredi prochain à Denver, Barack Obama et Mitt Romney se sont momentanément effacés de la campagne présidentielle, laissant leurs colistiers occuper le terrain. Joe Biden, le vice-président démocrate, était samedi en Floride, un Etat pivot (Swing State) qui sera crucial le 6 novembre. Paul Ryan, l'élu du Wisconsin qui complète le ticket républicain, avait donné rendez-vous lui dans le New Hampshire, un autre Etat susceptible de basculer dans un camp ou dans l'autre. Barack Obama, légèrement en tête dans les sondages, a passé la journée à la Maison blanche. Il devrait se rendre ce dimanche dans le Nevada où il préparera activement avec ses conseillers le débat de Denver. Mitt Romney, qui se trouvait samedi chez son fils à Boston, gagnera le Colorado lundi avec une même obsession: affûter ses arguments et se préparer aux attaques de son adversaire devant les caméras de télévision. Au total, trois débats sont programmés d'ici au scrutin mais le premier, consacré aux questions de politique intérieure, à commencer par l'économie, revêt une importance particulière. En leur absence, les feux des projecteurs se sont braqués sur Joe Biden et Paul Ryan, qui auront leur propre débat le 11 octobre dans le Kentucky. Lors d'un rassemblement électoral à Fort Meyers, en Floride, le vice-président démocrate a vivement critiqué son alter ego du camp républicain. Dans un Etat où vivent de nombreux électeurs âgés, il a rappelé que le projet de budget préparé par Paul Ryan à la Chambre des représentants prévoyait d'importantes coupes dans les dépenses sociales et a affirmé qu'une victoire du ticket républicain mènerait à des changements radicaux pour le programme Medicare, dont bénéficient les seniors. «En choisissant Paul Ryan, le gouverneur Romney a fourni une définition précise de toutes les assertions floues qu'il avaient faites lors de sa campagne pour les primaires. Il a choisi Paul Ryan parce que Paul Ryan incarne l'idéologie (...) du Parti républicain à la Chambre des représentants», a-t-il dit. Depuis le début de la campagne, Obama et Biden tentent de se présenter en défenseurs des classes moyennes et en garants des programmes fédéraux de sécurité sociale. La stratégie semble payante en Floride, qui désigne 29 grands électeurs. Dans cet Etat qui vote alternativement républicain et démocrate (George Bush l'a emporté en 2004, Obama en 2008), le président sortant dispose d'une solide avance sur son adversaire républicain selon le dernier sondage de la Quinnipiac University pour le New York Times et CBS, qui le donne à 53% des intentions de vote contre 44% pour Romney. Paul Ryan avait choisi lui le New Hamsphire, un autre Swing State, pour marteler le slogan républicain: «Nous ne pouvons pas nous permettre quatre années de plus (de présidence démocrate)». Et convaincre que le ticket républicain était mieux à même de faire face aux difficultés budgétaires du pays. «Nous devons nous attaquer aux défis de notre nation avant que ces défis ne s'attaquent à nous. Nous devons sauver et renforcer Medicare et la sécurité sociale, et nous mettons nos idées sur la table», a-t-il dit. «Nous n'allons pas essayer d'effrayer les seniors. Nous allons sauver ces allocations pour les seniors et pour ma génération, de sorte que les promesses soient tenues», a-t-il ajouté. D'après la moyenne des sondages qu'établit le site RealClearPolitics, Obama possède trois points d'avance sur Romney dans le New Hampshire, qui représente quatre voix au sein du collège électoral. Mais l'équipe de campagne du candidat républicain croit qu'une solide performance de Romney lors du débat permettra de réduire l'écart. Et dans le camp d'Obama, des conseillers disent s'attendre à ce que les courbes se rapprochent.