Tractations autour du projet de loi de finances Les grandes lignes du projet de la loi de finances ont été exposées officiellement, lundi 22 octobre, lors d'une réunion entre le gouvernement et les centrales syndicales les plus représentatives, en l'occurrence l'UMT, FDT, CDT, UGTM et UNTM. La réunion s'est déroulée dans un climat positif et confirmé les orientations du gouvernement, celles d'inscrire les actions de l'exécutif dans une démarche d'écoute, voire interactive, a affirmé Abdelouahed Souhaïl, ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle. Et de préciser que les deux parties se sont accordées sur les modalités de travail à l'avenir, et sur les diverses problématiques portant essentiellement sur les secteurs économiques et sociaux. Les propos de Driss El Azami, ministre du Budget, n'ont pas différé de ceux de son collègue de l'Emploi, confirmant, lui aussi, que le débat avait été «fructueux, très positif et franc » et que la rencontre avait pour but «d'informer les syndicats des nouvelles mesures incluses dans le projet, notamment celles d'ordre social... en particulier, les secteurs de l'enseignement, de la santé et de l'habitat ». Contacté par Al Bayane, Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), a confirmé l'idée que le projet actuel contient certains «avantages et innovations par rapport aux précédentes lois des finances», telles des mesures incitatives destinées au logement social ou relatives aux recettes fiscales, même si «cela ne satisfait aucunement les revendications de son syndicat», a-t-il asséné. Appelant le gouvernement à déployer plus d'efforts afin de réduire l'écart entre les classes sociales, le numéro un de l'UMT a plaidé pour l'abrogation de l'impôt sur le revenu en faveur de la catégorie des salariés percevant moins de 5000 DH par mois. Lors de cette réunion, la délégation de l'UMT a aussi appelé le gouvernement à procéder à l'annulation des impôts au profit des retraités, estimant que l'imposition des salaires de cette catégorie sociale relève de l'iniquité sociale. «Il est anormal que les salariés qui ont payé des taxes durant toute leur carrière professionnelle continuent à le faire, alors que d'autres bénéficient des richesses de notre pays sans être soumis convenablement aux lois en vigueur», a martelé Moukharik. En fait, notre interlocuteur soutient avec acharnement l'idée de la création de l'impôt sur la fortune afin d'instaurer un climat de solidarité sociale. Mieux, il revendique la mise en place d'un impôt en hauteur de 3% concernant les salaires avoisinant les 25.000 DH et plus, afin d'alimenter la Caisse de solidarité sociale. Enfin, le syndicat a invité le gouvernement d'Abdelilah Benkirane à réfléchir sur les modalités visant à instaurer les mécanismes de l'échelle mobile des salaires. Abondant dans le même sens, Laârbi Kebbaj, membre du Bureau exécutif de l'UGTM, a indiqué que son syndicat a soumis certaines observations au gouvernement, notamment en matière de la préparation du projet de la loi de finances. Laârbi Kebbaj a souligné qu'une réunion devrait avoir lieu avant et non après le vote de la loi de finances, afin d'impliquer réellement les syndicats dans l'élaboration de ce projet et prendre en considérations leurs remarques. Le syndicat de Hamid Chabat a en outre appelé à l'application de l'accord du 26 avril et à l'institutionnalisation du dialogue social. Selon les estimations préliminaires, l'actuel projet de loi de finances 2013 s'est assigné comme objectif de réaliser un taux de croissance de 4,5% en 2013, un déficit budgétaire de 4,8 % du PIB et envisage un volume global d'investissement de 180,30 milliards de dirhams.