Le gouvernement lors de ce mandat qui s'achève a misé sur la paix sociale par la négociation et la refonte du Code du travail. Les centrales syndicales estiment que les acquis obtenus sous le mandat de l'équipe Jettou sont importants, mais qu'il restait à résoudre plusieurs dossiers non moins urgents. Ainsi, la FDT (Fédération démocratique du travail) estime que le respect des libertés syndicales n'a pas encore été instauré. «Nous relevons toujours les licenciements ou les mutations abusives de responsables syndicaux dans des établissements comme Bank Al-Maghrib ou l'ONE», fait remarquer Abderrahmane Azzouzi, patron de la FDT qui ajoute que, si le dialogue social est en train d'être institutionnalisé, plusieurs responsables gouvernementaux «gardent les portes fermées». Cette centrale syndicale se félicite toutefois de l'instauration de commissions spéciales pour traiter de la revalorisation des salaires, de la perte d'emploi ou encore des caisses de retraite. Pour ce dernier volet, une solution sera trouvée dans une vingtaine de mois. Du côté de l'Union marocaine du travail (UMT), on estime que les principaux dossiers en suspens, en plus des libertés syndicales, sont la revalorisation des salaires et des négociations sectorielles non abouties. «Nous prenons acte des séries de promotion exceptionnelle, mais nous continuons à considérer qu'un SMIG en dessous de 2.000DH est immoral», indique Miloudi Moukharik, secrétaire national de l'UMT. Ce dernier se félicite toutefois des efforts entrepris en matière de couverture médicale même si, pour lui, il s'agit d'un «SMIG sanitaire», mais aussi de l'ouverture du dossier des caisses de retraite. L'UGTM (Union générale des travailleurs marocains) va encore plus loin concernant le dossier des libertés syndicales pour demander un «package». «Le gouvernement s'apprête à nous présenter un projet de loi sur la grève, mais nous voulons aussi une législation spécifique aux syndicats à l'instar de ce qui a été prévu pour les partis politiques», déclare Mohamed Titna Alaoui. Pour ce membre du bureau exécutif de l'UGTM, ce «package» devrait également inclure l'adoption de la convention de 1987 sur les libertés syndicales. L'UGTM, qui se félicite de la décision du gouvernement de se pencher sur l'échelle mobile des salaires, se dit contre les modalités de calcul du coût de la vie. «Calculer le coût de la vie sur la base de 380 articles nous paraît surréaliste. Le seul critère valable est le panier de la ménagère», conclut M. Titna Alaoui qui précise que le gouvernement a promis, pour bientôt, un projet pour la mise en place d'une caisse dédiée à la perte d'emploi en plus de mesures d'accompagnement. Le gouvernement avait décidé, pour la fonction publique, la suppression des échelles de rémunération 1 à 4 pour ne plus être en violation des dispositions sur le SMIG. Les centrales syndicales envisagent de faire des libertés syndicales et de la revalorisation des salaires les principales composantes de leurs revendications pour ce 1er mai. L'équipe Jettou a initié une série de négociations avec cinq centrales syndicales représentatives (UMT, CDT, UGTM, FDT et UNTM). Le champ syndical marocain n'est pas moins «déroutant» que la mosaïque politique. Aux dernières élections partielles du 8 septembre 2006, 16 centrales syndicales étaient en lice pour une dizaine de sièges à la deuxième Chambre. Ressources URL de quelques centrales syndicales CDT : www.cdt.ma http://www.cdt.ma / UGTM : www.ugtm.ma http://www.ugtm.ma FDT : www.fdt.ma http://www.fdt.ma