Le gouvernement de Abbas El Fassi finira-t-il par céder aux revendications des centrales syndicales ? En tout cas, le suspense ne va pas durer longtemps car la réponse sera connue vendredi prochain. En attendant, les syndicats ont déjà décliné l'offre initiale et font pression sur le gouvernement pour qu'il revoie sa copie. La tâche ne sera nullement facile. Satisfaire les demandes des salariés et fonctionnaires coûtera, selon l'argentier du royaume, pas moins de 43 milliards de DH. Qu'importe ! Les syndicats campent toujours sur leurs positions. Miloudi Moukharik, secrétaire national de l'UMT, estime que «les propositions du gouvernement demeurent jusqu'ici en-dessous des aspirations et attentes de la classe des travailleurs ». La balle est actuellement dans le camp du gouvernement, souligne M. Moukharik. L'UMT a élaboré des “ contres propositions “, qui ont été soumises au département de la Primature. Il s'agit essentiellement de la baisse de l'impôt sur les revenus -IR- de l'augmentation des salaires dans les secteurs public et privé… « Quand nous parlons de l'augmentation des salaires dans le privé, cela ne porte pas uniquement sur le SMIG », a-t-il précisé. «Il faut sortir de la logique selon laquelle le gel des salaires dans ce secteur devait garder une certaine compétitivité de l'entreprise », note M. Moukharik. Le Secrétaire national de l'UMT appelle l'Etat à réfléchir à d'autres axes qui favorisent la compétitivité de l'entreprise, notamment à travers la baisse du prix de l'énergie qui reste le plus élevé dans la région méditerranéenne et la diminution de l'impôt sur les sociétés -IS-. La position de l'UMT ne diffère guère des autres centrales syndicales. Abderrahmane Al Azzouzi, secrétaire général de la FDT, estime, pour sa part, que la somme de 43 milliards de DH n'est pas trop excessive pour assurer la paix sociale. « Nous estimons que toute augmentation du Smig doit pas être en dessous de 3000 DH », précise-t-il. Et d'ajouter que « le dialogue social n'a pas donné les résultats escomptés ». Quant au secteur privé, le chef de la FDT appelle le patronat à s'engager activement dans ce dialogue. Pour lui, la règle est simple : le développement de l'entreprise marocaine ne peut se faire au détriment de son capital humain. Pour rappel, les trois centrales syndicales (FDT, UGTM, UNTM) ont adressé, vendredi 14 avril, une lettre commune au Premier ministre, dans laquelle elles listent leurs revendications. Elles demandent notamment une nette augmentation des salaires avec effet rétroactif, à partir du 1er janvier 2011, de l'ordre de 800 DH pour les échelles 5 et 9 et de 700 DH pour l'échelle 10 et plus. D'après Mohamed Larbi Kabbaj, responsable à l'UGTM, « les syndicats exigent, entre autres, une indemnité pour perte d'emploi, l'activation de la promotion exceptionnelle des fonctionnaires et ce à partir de 2003, la création d'une caisse de garantie des salaires en cas de liquidation judicaire de l'entreprise, etc. De son côté, la CDT qui a boycotté auparavant la réunion du dialogue social, sera reçu par le Premier ministre, jeudi prochain, a déclaré à Al Bayane Allal Ben Larbi, membre du bureau exécutif de la centrale. Le syndicat de Noubir Al-Amaoui maintient la revendication d'une augmentation de 50% du Smig dans les deux secteurs, avec une baisse de 34% de l'IR et une limitation à 2% du taux d'intérêt sur les crédits aux logements.