On ne comprendra pas pourquoi on « dégaine » si virulemment, ces derniers temps, contre un gouvernement qui vient d'être installé, voilà un peu plus d'un semestre ! La désolation est encore plus amère si l'on sait que ces élucubrations intempestives proviennent de certaines formations qui viennent de quitter fraichement les bancs de l'exécutif. Bien naturellement, on ne parle guère du nouveau venu qui rêve toujours détenir les rênes du paysage politique marocain. On ne peut alors fustiger si brutalement les mandataires d'aujourd'hui pour des dossiers portant encore les empreintes de ceux d'hier. Le bon sens voudrait bien qu'on « épargne » l'évolution de ces formes de continuité jusqu'aux moments opportuns, tout en émettant des critiques sur le fond et l'approche. Tout au long de ces derniers mois, on a beaucoup plus tendance à asséner des ripostes portant sur les attitudes comportementales. Le style est l'homme, dit-on, il n'importe aucunement d'instrumentaliser des conduites qui ne sont pas forcément les mêmes que les siennes, pour prétendre mener une opposition constructive. Autrement, on ne s'en sortirait jamais, car il y aura toujours autant d'attitudes que de personnes, autant de traitements que de formations politiques. Les écoles diffèrent, d'autant plus qu'elles émanent d'horizons et de références divergents. Il ne conviendrait pas non plus d'instrumentaliser les conjonctures économiques actuelles pour tenter de mettre le feu dans la baraque et en tirer profit sectaire. Il ne fait pas de doute que situation financière sévit un peu partout dans le monde et, inévitablement, affecte la nôtre à bien des égards. Notre voisin ibérique en sait bien quelque chose ! Il serait bien plus raisonnable de s'impliquer dans une logique de redressement national, avec davantage de civisme et de d'altruisme. C'est exactement face à des écueils pareils qui guettent périlleusement notre nation que le PPS avait jugé bon de faire partie de l'équipage gouvernementale, afin d'y produire ardemment ses bouées de sauvetage qu'il a confectionnées durant son long parcours militantiste. Bien au contraire, depuis un certain temps, en dépit de l'acuité conjoncturelle, nombre de ministres se démènent comme de beaux diables. On ne peut malheureusement citer des noms, de crainte de susciter des grincements gratuits. Beaucoup d'actions à caractère urgentiste sont à déjà leur actif, en si peu de temps, d'autres sont mises sur les rails de l'exécution. On ne peut non plus en mentionner quelques unes, de peur d'en occulter d'autres. Nombre de problématiques qui relèvent des grosses dépravations cumulées, des décennies durant, nécessitent, certes, des panacées radicales. Mais, les équilibres et les stabilités qui font, sans doute, la solidité d'une nation en perpétuelle émergence, ne permettent pas, par précipitation et impulsivité, de verser dans l'aventurisme béat. Il serait plus réaliste de s'y adonner avec beaucoup de doigté, sans en titiller les intransigeances requises. Bien évidemment, on ne saurait demeurer sans réaction devant une crise générale qui gangrène déjà dans des pays avec lesquels on entretient des rapports d'échange et coopération. Le recours à l'ouverture d'une ligne de précaution auprès du Fond Monétaire International s'insère, en effet, dans cette volonté éprise de vigilance et d'anticipation. Une démarche somme toute pondérée qui, à coup sûr, envisage d'esquisser une éventuelle flambée énergétique dérapante. Il serait alors perfide et mesquin de faire de la contrainte financière que traverse le pays, occasionnée par la conjoncture mondiale, un moyen de reniement et de dénégation.