Nos athlètes, nous représentant aux J.O de Londres, ne se sont pas contentés d'essuyer défaites et éliminations. Les scandales de leur dopage ont fait la Une de la presse internationale. Ils ont traîné la réputation de l'athlétisme marocain dans la boue. Nous sommes devenus la risette du monde entier. L'image de tout un pays s'est trouvée dénaturée. L'on a souvent entendu des grands budgets et des conditions favorables mis à la disposition de dizaines d'athlètes pour représenter le pays aux J.O de cette année. Des cahiers de charge ont été signés dernièrement par plusieurs fédérations. Résultat : un fiasco retentissant et des scandales dégoutants. Doit-on faire comme si rien n'était ? Avertis, certains observateurs étaient au fait de ce qui allait se passer. A cause du dopage, une partie de nos sportifs n'a même pas fait le déplacement. L'un d'entre eux a été aussi rapatrié pour les mêmes raisons. Tout cela nécessite une enquête profonde, sérieuse et rigoureuse... afin d'élucider toutes les ramifications de cette affaire, avec les responsabilités conséquentes. Le respect du contribuable exige également qu'on l'informe des résultats de cette enquête. L'omerta est désormais inacceptable. Un crime même. Il ne faut surtout pas compter sur l'oubli et attendre que toute cette tempête soit finie. Ni chercher des boucs émissaires. Le Maroc d'aujourd'hui, fort de son processus de réformes, ne doit pas ignorer ce qui se passe dans ses institutions sportives. Le scandale de Londres, tout comme les défaites successives de l'équipe nationale du foot, aux niveaux continental et international, doit être vu à l'aune des principes constitutionnels de la reddition des comptes pour tous les responsables, sans exception, la bonne gouvernance, la moralisation et la lutte contre la prévarication et la rente. Que ce soit sur le plan continental ou international, nous figurons en bas du tableau, dans plusieurs disciplines sportives. Plusieurs milieux pointent du doigt le royaume, chaque fois qu'on aborde la question du dopage. Ceci est bien suffisant pour avancer que notre sport se dirige droit vers la faillite. Le sport n'est plus simplement un secteur de divertissement ni de distraction. Il s'agit, bel et bien, d'un secteur économique productif à part entière. Avec ses propres marchés, ses propres capitaux, son propre système et ses propres mécanismes et techniques. Outre son rôle en matière diplomatique, le sport est devenu créateur de postes d'emploi. Un secteur générateur de revenus. Partant, il est impératif de mobiliser toutes les parties prenantes (gouvernement, parlement, médias, ONG, universités, clubs...) afin d'arrêter l'hémorragie. L'heure est aussi venue pour mettre en cause les responsables sur ces scandales. L'objectif étant de partir sur de nouvelles bases, pour l'intérêt d'un sport national fondé sur les valeurs du professionnalisme, l'intégrité et la moralité. Bref, il est temps de se référer uniquement à l'Etat de droit et à ses institutions. La crise est là. Il faut agir ... Et maintenant.