Les résultats des sportifs de haut niveau dépêchés à Londres pour défendre les couleurs nationales sont décevants. A quelques jours de la fin des JO, les 75 « champions » n'ont pas pu briller. Le ministre de la jeunesse et des sports promet une refonte du sport après les JO. Mohammed Ouzzine, le ministre de la jeunesse et des sports, suggère une refonte du sport national. Dans le village olympique, on associe désormais Marocain avec Furosémide (la substance dopante illicite trouvée chez nos athlètes). Les bruits de couloir qui arrivent de Londres ne sont pas bons. On rapporte que les organisateurs ont trouvé des seringues tout près de l'hôtel de la délégation marocaine. D'après ces bruits du village, on dit également que cette découverte a créé un tollé au sein de tous les sportifs présents sur les lieux et que désormais, « les Marocains sont hués à leur passage » comme nous confie ce journaliste sportif présent à Londres. Les Marocains ne se contentent pas de ne ramener aucune médaille mais, ils se font une matière pour toute la presse du monde. Comme chacun le sait, aucun de nos 75 athlètes n'a pu hisser les couleurs nationales haut dans le ciel gris de Londres. Pourtant, ils ont tout eu : l'argent, les stages, et les bonnes conditions de préparation. Les ingrédients essentiels pour toute réussite ou au moins une participation honorable, comme nos responsables aiment à le relater. La participation de nos athlètes lors de ces jeux a été entachée par trois scandales, tous en relation avec le dopage. La suspension de Meryem Alaoui Selsouli, Amine Laalou et Abderahim Goumri. Des incidents qui ont fait réagir d'anciens athlètes marocains sacrés lors des JO. Aouita attaque Le plus célèbre d'entre eux n'est autre que Said Aouita. L'ex champion olympique a considéré, lors d'une interview, que « la fédération encourage le dopage ». Contacté par Le Soir Echos, Mohamed Nouri, le porte-parole de la fédération d'athlétisme a déclaré que « ces déclarations seront prises en considération ». Nouri a ajouté que « dès la fin des jeux olympiques, le bureau fédéral se réunira pour étudier ces déclarations ». Aouita a même souhaité le départ du président de la fédération d'athlétisme, Abdeslam Ahizoune. Le médaillé olympique à Los Angeles a déclaré qu'Ahizoune « doit s'en aller ». La légende du sport marocain a prédit « la fin de l'athlétisme marocain », si la situation actuelle persiste. Aouita a promis de révéler des faits dangereux qui vont chambouler l'athlétisme marocain. Il a donné rendez-vous à tout le monde le 12 août, après le retour des athlètes marocains de Londres. Aouita a ajouté que « la fédération doit revoir sa stratégie, se purifier ». La fédération d'athlétisme est dans la tourmente, certes, surtout avec les scandales de ses athlètes. Le dopage doit être combattu. La fédération ne met à disposition des athlètes que deux médecins, et ces derniers n'accompagnent pas souvent les sportifs. Donc comme dans le cas de Selsouli, qui est tombée malade à Marrakech, le médecin de la fédération n'était pas consulté et c'est le médecin de la famille qui lui a administré ses médicaments. La fédération ne soumet pas les athlètes à des tests anti-dopage récurrents. « C'est coûteux de faire ces tests », explique Mohamed Nouri de la fédération d'athlétisme. Le seul test anti-dopage coûte environ 500 dollars. Nouri appelle à la promulgation de la loi anti-dopage. Le projet de loi 51-08 reste la seule proposition tangible qui sanctionne ceux qui osent se doper. Un texte jugé sévère par certains. Cependant, dans tout cela, que fait le ministère de tutelle ? Le ministre de la jeunesse et des sports, Mohamed Ouzzine, vient de tracer une feuille de route post-JO. L'après JO d'Ouzzine C'est en cinq étapes que se fera l'évaluation de la participation des athlètes marocains au JO : août, septembre, octobre, novembre et décembre. En août, il sera procédé à l'évaluation de la participation de chaque fédération lors de ces JO ainsi que revenir sur les cas de dopage détectés à Londres. En septembre, le ministère demandera un compte-rendu financier de l'argent dépensé par le comité du programme du suivi des athlètes de haut niveau. En octobre 2012, il sera procédé à la mise des dernières retouches sur les cahiers des charges de la période 2012-2016 signés entre le ministère et les fédérations. Lors de cette étape, un cahier de charge précis sera rédigé. Il réglementera la relation entre fédération et association sportive. Pour novembre, le ministère prévoit de lancer un processus de suivi du travail des fédérations sportives ainsi que le comité national olympique marocain. En décembre, les dernières touches seront posées sur le tableau de bord spécial du travail des fédérations sportives. Le ministère préparera également un programme de formation obligatoire pour les techniciens des fédérations et associations sportives. Tout cela, n'aura pas de sens, s'il n'y pas une vraie stratégie pour la lutte contre tous ces dérapages de Londres. Les couacs de nos athlètes dans la capitale britannique devraient être le point de départ où chacun devra prendre ses responsabilités. * Tweet * * *