S'achemine-t-on de nouveau vers la concorde? Les prémices d'une telle hypothèse seraient envisageables, au regard des rapprochements actuels entre les deux entités majoritaires de la commune d'Agadir. En effet, on croit savoir que, récemment, les interventions salutaires du nouveau Wali auraient porté leurs fruits dans le sens du recouvrement des terrains d'entente entre les deux camps «divorcés» , il y a plus d'un an. La prochaine session dont les travaux seront ouverts incessamment, préciseraient, sans doute, la confirmation de ces tentatives de réconciliation. On se souviendra du retrait des conseillers islamistes de toute prérogative communale, en protestation de ce qu'ils ont appelé, dans le temps, «monopolisation» des tâches, détenues d'une manière unilatérale par le maire et, de ce fait, l'exclusion catégorique des alliés. On reviendra, par la même occasion, sur une problématique locale qui a tant fait l'actualité, sans pour autant verser dans la rancœur. Depuis exactement l'année 2003 coïncidant avec l'avènement du nouveau mandat communal dont la coalition majoritaire se formait, pour la première fois dans les annales de la gestion des affaires publiques locales, de pas moins de trois formations politiques, l'hôtel de ville ne cessait de briller par une constante manie de conflit. Tout d'abord, lors de la première période mandataire, cette majorité entrait dans une interminable friction entre la présidence et le reste de ses alliés, d'une part et l'Autorité et nombre de services extérieurs, d'autre part. Ensuite, durant les deux années de la seconde investiture, la querelle ne quitte pas d'une semelle l'évolution de la commune vis-à-vis de ses multiples partenaires. La culture du conflit se développe miraculeusement dans une ville connue pour ses vertus de paix et de quiétude, pendant des décennies. Depuis presque une décade, Agadir occupait les devants de la seine, non pas en termes de prouesses d'expansion aux diverses facettes, mais en matière de conduites frictionnelles qui n'étaient pas, pour autant, un secret pour personne. Au cœur de cette chamaillerie continuelle, les dénominateurs communs s'érigeaient constamment en maîtres intransigeants. Ces tares dont les auteurs prétendent toujours détenir la vérité afin d'anéantir leurs présumés compétiteurs, n'étaient, en fin de compte, qu'une manœuvre dissimulée pour se maintenir perpétuellement au dessus du lot, accusant l'entourage de mille maux. L'accusation était d'autant plus gratuite qu'elle versait dans l'amalgame et la zizanie. D'aucuns s'interrogent actuellement sur le bilan réel de la ville, en termes de projets structurants. D'autres sont de plus en plus curieux de déterminer les véritables mains qui bloquent l'évolution de la cité, durant plus d'une décennie. L'ensemble des populations ne saurait alors se recroqueviller dans la coquille de la candeur démesurée, surtout que le conflit, phénomène intrus de la commune, affecte sérieusement les intérêts suprêmes des citoyens. La ville a donc tout intérêt à s'affronter au conflit artificiel qui ne fait que durer, alors qu'une métropole cosmopolite, comme Agadir, devrait connaitre des élans de progrès beaucoup plus soutenus, avec une mairie fédératrice et surtout tournée vers la confiance mutuelle, la tolérance et...la paix. Le conflit ne fait qu'envenimer l'ambiance et le climat de travail solidaire. L'actuelle initiative de décrisper les tensions serait, vraisemblablement, de bon augure, à la veille des prochaines échéances communales.