Associer les différents partenaires et acteurs sociaux à l'élaboration et à la mise en œuvre de la politique de santé, permettre à chaque citoyen de s'exprimer, de questionner, d'échanger et de débattre avec les pouvoirs publics autour de la gouvernance de la politique nationale de santé est un haut degré de civilisation. Une preuve, s'il en fallait encore une, pour démontrer clairement et sereinement qu'il y a un avant 9 Mars 2011 et un après Mars 2011. Le ministère de la Santé accorde une très grande importance à la communication, à l'écoute et aux attentes des citoyens conformément à l'article 13 de la Constitution du Royaume, qui stipule que les autorités publiques doivent mettre en place des organismes de consultation, afin d'impliquer les différents acteurs sociaux dans l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques publiques et en vue de préparer le colloque national sur la santé que le ministère envisage d'organiser au mois de Juillet 2012. Conformément à l'article 13 de la Constitution du Royaume, qui stipule que les autorités publiques doivent mettre en place des organismes de consultation, afin d'impliquer les différents acteurs sociaux dans l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques publiques et en vue de préparer le colloque national sur la santé que le ministère envisage d'organiser au mois de Juillet 2012; le Professeur Houssaine El Ouardi, ministre de la Santé, avait lancé au mois de Mai 2012 un programme de communication avec les citoyens sous le nom de «intidarat» pour recueillir les opinions et suggestions sur le secteur de la santé afin de les faire participer au développement de la Charte nationale pour la santé. Aujourd'hui, les choses se précisent, tout devient clair et plus net, la voie à suivre semble toute tracée et le professeur Houcine Louardi fidèle à son habitude traduit ses paroles en actes. C'est ainsi que dans le cadre du programme de communication «intidarat», le ministère de la Santé organise à partir de mardi 26 Juin 2012 jusqu'au 5 Juillet à Rabat une série de rencontres avec les différents acteurs de notre système de santé , les professionnels de santé (public-privé), les malades, les citoyens, le Conseil national des droits de l'Homme, ONDH, La Rabita Mohammadia des ulémas, les associations, les ONG, les experts, les parlementaires, les syndicats, l'industrie pharmaceutique, les entreprises de matériel médical.. L'objectif étant de débattre avec les pouvoir publics autour de la gouvernance de la politique nationale de santé. Réflexion partagée : un choix de société C'est une approche sage qui découle du choix irréversible du Maroc de construire un état de droit démocratique comme le stipule la nouvelle constitution qui, dans son préambule, consacre très clairement ce droit : fidèle à son choix irréversible de construire un Etat de droit démocratique, le Royaume du Maroc poursuit résolument le processus de consolidation et de renforcement des institutions d'un Etat moderne, ayant pour fondements les principes de participation, de pluralisme et de bonne gouvernance. Il développe une société solidaire où tous jouissent de la sécurité, de la liberté, de l'égalité des chances, du respect de leur dignité et de la justice sociale, dans le cadre du principe de corrélation entre les droits et les devoirs de la citoyenneté. Se doter d'une politique de santé avec des priorités fortes exige une implication étroite des differents acteurs du système de santé (public - privé - malades - citoyens - départements ministériels - partis politiques - syndicats - associations, industrie pharmaceutique - matériel médical.....) dans le processus de préparation de la décision. Sans cette implication, il sera difficile d'obtenir l'adhésion de la population et des professionnels aux dispositions envisagées pour améliorer la santé de tous les citoyens. Et sans cette adhésion, la réussite de la politique déterminée est improbable. Une nouvelle ère commence Dans cet ordre d'idées, le débat public qui va être engagé par le département de la santé conformément à la feuille de route élaborée par le nouveau ministre de la Santé et qui vise entre autres à instaurer la concertation entre le département de la santé et tous les acteurs de la santé, est une grande première du genre. C'est une approche novatrice qui démontre si besoin est qu'une nouvelle ère commence, car le débat public est ouvert à tout un chacun. Il permet d'expliquer largement à la population les éléments d'une situation, ses enjeux, les options possibles pour entreprendre des actions, C'est le lieu d'expression des citoyens le plus librement possible. Pour permettre à ce Forum d'exceller et d'atteindre les objectifs qu'il s'est assignés, il est nécessaire que des procédures de travail bien structurées soient mises en place pour que ce débat public soit mené avec méthode, de façon rigoureuse, sous peine de n'être d'aucune utilité, voire même de compromettre la réussite du projet envisagé, surtout que les sujets à traiter lors de ce débat public intéresse ce que nous avons de plus chère, à savoir la santé. Un domaine très sensible, fort complexe et facilement chargé d'émotions. Dans ces conditions, il s'agit d'élaborer et de construire les solutions les meilleures pour la santé de tous, ce qui bien entendu demande une conduite éclairée de la discussion collective. Un débat public organisé Il peut sembler pour certains qui vont vite en besogne et qui jugent avec sévérité les décisions et actions entreprises par le nouveau ministre de la Santé où ceux qui sont animés par un réel désir morbide de critiquer, que tout ce qui est entrepris aujourd'hui par le département de la santé est insuffisant. Il est donc utile de rappeler ici aux uns et aux autres que la santé étant une valeur commune, sa préservation engage la participation et la responsabilisation des prestataires, des pouvoirs publics mais aussi et surtout celle des citoyens. Dans ces conditions, il apparaît clair que des changements s'imposaient pour accompagner la nouvelle politique de santé qui se qui se prête à être plus structurée. Cette nouvelle politique de santé, n'est pas le fruit du hasard, elle n'a pas non plus été décidée par une seule personne ou un groupe de personnes. Non et mille fois non, cette politique répond à un réel besoin exprimé par le peuple tout entier qui demande plus d'équité, plus de justice sociale, plus de démocratie sanitaire, une égalité des chances face à la maladie, le droit à la santé. Le professeur Houcine Louardi en tant que membre du gouvernement et en tant que premier responsable du secteur de la santé a présenté le Jeudi 26 Avril 2012 le plan de développement du secteur de la santé et pour celles et ceux qui ont pu suivre cette conférence d'excellente facture, présentée magistralement par un homme du terrain, un professionnel aguerri qui mesure chaque mot prononcé, qui en connaît la véritable signification, il devenait clair que la promotion de la santé des citoyens ne pourra se faire, se réaliser en l'absence de ces mêmes citoyens. Il est admis aujourd'hui au regard des erreurs du passé que les questions de santé ne sauraient être traitées dans le secret de la délibération de quelques uns, mêmes si ces derniers sont des experts. Elles engagent la collectivité toute entière sur des sujets qui touchent au plus haut point le destin de chacun de nous, de nos enfants, de nos familles et de nos proches. Le Maroc est un pays démocratique et en tant que tel, les citoyens doivent être impliqués dans les processus de décisions. C'est dans ce cadre que s'inscrit la nouvelle politique nationale de santé, une politique concertée dans le cadre d'un débat public que nous espérons fructueux. Démocratisation sanitaire Promouvoir l'accès aux soins à tous, en fonction des besoins des uns et des autres et non pas selon les moyens des uns et des autres, permettre aux citoyens d'avoir accès aux médicaments et lutter contre les inégalités, répondre aux attentes des citoyens et veiller aux droits des malades sont des préalables pour instaurer une véritable démocratisation sanitaire. Il en est de même pour le droit à l'information des patients, à l'accès au dossier médical, à l'écoute des malades et de leurs familles et tant d'autres actions qui concours a asseoir sur des bases solides le droit à la santé pour tous. La santé pour tous est érigée en droit pour chaque citoyen, démocratisation des soins, la qualité des soins, meilleur accueil, transparence, équité, méritocratie, complémentarité public-privé, accès aux médicaments... Autant de préalables, qui tous, vont contribuer à relever le niveau de santé de notre population et, partant, hisser très haut le niveau de la médecine au Maroc conformément à la nouvelle constitution qui consacre tous ces aspects importants dans ses articles 12- 13-14 et 15. Article 12. Les associations intéressées à la chose publique, et les organisations non gouvernementales, contribuent, dans le cadre de la démocratie participative, à l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation des décisions et des projets des institutions élues et des pouvoirs publics». Article 13 Les pouvoirs publics Œuvrent à la création d'instances de concertation, en vue d'associer les différents acteurs sociaux à l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques publiques. Article 14 Les citoyennes et les citoyens disposent, dans les conditions et les modalités fixées par une loi organique, du droit de présenter des propositions en matière législative. Un ou plusieurs groupes de la Chambre parlementaire concernée peut parrainer ces motions et les traduire en propositions de loi, ou interpeller le gouvernement dans le cadre des prérogatives conférées au Parlement. Article 15 Les citoyennes et les citoyens disposent du droit de présenter des pétitions aux pouvoirs publics. Une loi organique détermine les conditions et les modalités d'exercice de ce droit. En conclusion, nous ne pouvons que nous réjouir d'une telle initiative qui fera date et qui restera marquée d'une pierre blanche et en lettre d'or dans les annales du ministère de la santé qui place le citoyen au centre de toutes ses préoccupations, une approche novatrice annonciatrice de beaucoup d'espoirs. Au moment où notre pays fait face à des défis de santé colossaux, il est sans doute temps d'avoir l'audace de mettre en place des chaînes de soins où chaque acteur connaît ses missions dont certaines seraient établies de manière concertée afin d'optimaliser la prise en charge des patients et d'y apporter plus d'efficience. Nous devons rompre avec les méthodes archaïques. A un moment où des propositions visent à accorder une place importante aux patients dans les prises de décisions, de les associer aux débats, réunions et conseils, il est également important de renforcer le climat de confiance entre toutes les parties prenantes, ce qui ne pourra se réaliser que si toutes les parties sont représentées aux sein des commissions, des comités et conseils d'administrations des différentes instances de prises de décisions à l'échelon régional et central conformément à la nouvelle constitution qui consacre le droit à la participation. Quoiqu'il en soit, il s'agira d'être à l'écoute des citoyens afin de mieux cerner leurs attentes et leur vision de santé. Nous devons nous interroger sur la responsabilité de chacun par rapport à sa santé et sur ce que chacun devra entreprendre pour le maintien d'un système de santé solidaire. D'ici là portez-vous bien