Le secteur de la santé est au cœur des débats, il ne se passe pas un jour sans que les différentes chaînes de TV ne parlent de ce département, de son importance, de ses forces, de ses faiblesses, de ses moyens, ses objectifs, ses attributions, ses acquis et ses perspectives. Bref le secteur de la santé est devenu une super star, il fait la une de certains journaux. Pourquoi ce regain d'intérêt ? Pourquoi tant de questions ? La réponse est toute simple. La santé c'est ce que nous avons tous de plus précieux, il est donc tout à fait légitime que chacun puisse s'informer, puisse comprendre ce que ce secteur vital peut lui apporter en cas de besoin, mais aussi ce que chacun est en droit d'attendre des professionnels de santé quand il les sollicitera. Depuis les années cinquante, le Ministère de la Santé (MS) s'est attaché à promouvoir des politiques sanitaires qui se sont continuellement adaptées, pour répondre du mieux qu'elles le pouvaient, aux besoins exprimés par la population en terme de disponibilité et d'accès aux services, tout en essayant de surmonter les multiples contraintes posées par une démographie galopante, une situation épidémiologique marquée par des maladies transmissibles à forte létalité, une offre de soins très peu développée et concentrée dans les grandes agglomérations, un sous encadrement en personnel médical et paramédical, une insuffisance chronique de financement et enfin des structures organisationnelles d'administration du secteur inadaptées. Tout au long de ces cinq décennies, les investissements consentis par l'Etat en faveur du secteur de la santé ont permis de faire face à un certain nombre de ces contraintes et de les surmonter, et par conséquent d'améliorer notablement le niveau de santé de la population comme en témoignent la baisse de la mortalité des enfants ainsi que l'accroissement de l'espérance de vie à la naissance et l'élimination d'un certain nombre de maladies transmissibles. En terme de couverture sanitaire, l'offre de soins publique et privée s'est développée de façon remarquable et l'encadrement du système par les différents profils de professionnels de santé s'est progressivement amélioré en quantité et en qualité, couvrant l'ensemble du pays. Toutefois, en dépit de tous ces efforts et des améliorations constatées, des insuffisances demeurent dans un certain nombre de domaines. De même que la santé d'une nation représente un atout pour son développement socio-économique alors qu'une santé médiocre en constitue un obstacle majeur, le MS compte, durant le quinquennat 2008-2012, tout en consolidant les acquis, agir de façon plus intense et mieux ciblée sur certains problèmes de santé tels que la réduction de la mortalité maternelle et infantile, la structuration des actions en direction des maladies non transmissibles (MNT) notamment les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète et l'insuffisance rénale, parachever les réformes en cours (financement, réforme hospitalière, régionalisation) et améliorer la qualité des services disponibles dans les établissements de soins. Il œuvrera également à la consolidation du programme d'actions découlant de l'Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) lancée en 2005 et qui a constitué une étape importante dans la lutte contre l'exclusion et un engagement de l'Etat pour mieux orienter ses interventions en direction des populations vulnérables pour combler les insuffisances constatées en matière d'accès aux services de base, corriger les inégalités et pouvoir ainsi améliorer l'indice du développement humain en vue d'atteindre à l'horizon 2015, les objectifs du Millénaire fixés pour notre pays. Amélioration de la qualité des prestations Le secteur de la santé a réalisé comme on le voit un parcours honorable, comme il a aussi réalisé des progrès certains depuis quelques années. C'est un fait, une réalité que nul ne peut aujourd'hui contester, les chiffres sont à ce sujet très parlants et forts édifiants. On ne peut que nous réjouir en constatant par exemple la réduction de la mortalité maternelle et infantile, la prise en charge totalement gratuite des accouchements et des césariennes au niveau des hôpitaux publics. Le nombre des postes budgétaires qui connaît une croissance constante pour permettre un plus grand recrutement des différentes catégories de professionnels de la santé. La prise en charge des maladies chroniques tels le cancer, le Sida, l'insuffisance rénale, le diabète… Le nombre de structures sanitaires neuves et l'augmentation de la capacité litière. L'augmentation du budget alloué au secteur de la santé, l'amélioration des conditions de travail, la satisfaction de certaines revendications, d'autres vont bientôt suivre, il faut juste faire preuve de patience. Tous ces acquis et tant d'autres constituent à l'évidence des motifs de satisfaction et de fierté, mais il faut dire qu'ils ne peuvent trouver leur juste traduction que s'ils génèrent une plus grande satisfaction du citoyen. Et c'est justement là que le bât blesse. La qualité de service au niveau de certains hôpitaux laisse franchement à désirer aussi bien dans les conditions globales de prises en charge qu'en ce qui concerne les soins prodigués aux malades. Le nouveau ministre de la santé, le professeur Lahoucine Louardi est conscient de cet aspect de la chose, comme il est très sensible aux effets que peuvent induire sur la santé des citoyens quand les prestations sont de mauvaises qualité, c'est pourquoi dans les réformes institutionnelles envisagées figure en bonne place la réforme hospitalière qui ambitionne justement d'améliorer la qualité des soins. Le ministre de la Santé entend mettre en œuvre un véritable programme de qualité des soins pour mieux protéger, mieux prévenir et évaluer la prise en charge globale de la santé des citoyens. Il entend aussi mettre le citoyen au centre des intérêts de tous les professionnels de la santé qui devront être plus attentifs aux doléances des malades, les écouter, les soutenir et les accompagner afin de rendre aux citoyens la confiance dans le système de santé. Des soins de proximité Aujourd'hui, avec la nomination du nouveau ministre de la santé, le professeur Lahoucine Louardi, une nouvelle dynamique est mise en œuvre pour relever les défis dans le domaine de la santé afin de permettre à chaque marocaine, à chaque marocain de pouvoir bénéficier de soins de santé adaptés selon les besoins de chacun, indépendamment des moyens financiers des uns et des autres. Il est clair que le ministre de la Santé en tant que professionnel de santé fortement imprégné des différents problèmes que ce secteur connaît, va tout entreprendre pour que son département soit efficace, performant, que les professionnels de la santé soient plus proches des citoyens , que les responsables des différents établissements sanitaires (dispensaires, centre de santé, centre de diagnostic, centre de référence, hôpitaux préfectoraux, hôpitaux des spécialités, centre hospitaliers universitaires….) que tous ces responsables soient à l'écoute des malades et de leurs familles. Cette approche novatrice chère au professeur Louardi témoigne de son engagement pour une médecine citoyenne. Il ne fait aucun doute que le nouveau ministre est habité par le souci de promouvoir et d'offrir à l'ensemble des composantes de notre société (hommes-femmes – enfants) qui s'adressent aux différentes structures du ministère de la Santé, des prises en charge efficaces, adaptées, humaines qui seront, à ne pas en douter, un ciment qui permettra de consolider les rapports et la confiance des citoyens envers le service public. Fort de ce sentiment de respect, de considération et d'estime, notre système de santé retrouvera une grande crédibilité, comme il pourra bien entendu jouer pleinement son rôle qui consiste à assurer et à garantir la santé pour tous les citoyens conformément au contenu de la nouvelle constitution et plus particulièrement son article 31 qui stipule que l'Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l'égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits : Aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou organisée par l'Etat, à une éducation moderne, accessible et de qualité, à l'éducation sur l'attachement à l'identité marocaine et aux constantes nationales immuables à la formation professionnelle et à l'éducation physique et artistique, à un logement décent, au travail et à l'appui des pouvoirs publics en matière de recherche d'emploi ou d'auto-emploi, à l'accès aux fonctions publiques selon le mérite, à l'accès à l'eau et à un environnement sain, au développement durable. Accompagner les professionnels L'hôpital quel que soit sa taille, sa capacité litière, son caractère juridique est d'abord et avant toute chose un lieu où l'on soigne des malades. C'est un service public dont la finalité est d'accueillir des personnes diminuées physiquement et psychologiquement, de tout mettre en œuvre pour leur venir en aide. Au-delà des moyens financiers que cela peut demander, des moyens techniques nécessaires pour faire le bon diagnostic, réaliser des examens biologiques, ou procéder à une exploration très pointue. L'hôpital comme toutes les autres structures sanitaires fait appelle à sa principale richesse qui n'est autre que ses ressources humaines (Médecins – infirmiers – administratifs) dont il faut saluer ici les compétences, la dextérité, la motivation et l'engagement constant. Ces mêmes professionnels méritent amplement que soient étudiés aujourd'hui leurs conditions de travail pour qu'ils puissent exceller dans l'accomplissement des missions qui sont les leurs. Il s'agit maintenant de passer à une nouvelle ère pour assurer soutien et accompagnement à l'ensemble des professionnels voulant s'engager dans cette voie. Il est tout à fait légitime de placer le malade au centre des préoccupations de notre système de santé, mais il n'est pas non plus pénalisant de se pencher sur les moyens à mettre en place pour redynamiser les ressources humaines de nos établissements sanitaires, d'accompagner nos médecins, nos infirmières et infirmiers qui veulent participer à l'essor et au développement de la médecine au Maroc . A suivre