La politique de la ville, au centre des débats actuelles est d'aider à faire émerger des projets pilotes dans certaines villes et centres urbains, a affirmé, lundi soir le ministre de l'habitat, de l'aménagement du territoire et de la politique de la ville de la ville, Mohamed Nabil Benabdellah, lors d'une conférence de presse sur les Assises nationales qui se tiennent aujourd'hui mercredi à Rabat. Il ne s'agit pas pour le gouvernement d'imposer telle ou telle idée, mais de s'investir pour appuyer les collectivités locales et surtout les maires porteurs de grands projets innovateurs pour leurs cités et centres urbains visant à réduire le déficit en équipements et en services urbains, améliorer la compétitivité des villes, réhabiliter et remettre à niveau le tissu des médina et redonner vie et synergie au cadre de vie urbaine. Et c'est là où les conditions requises sont réunies, que le ministère devra intervenir à travers la mobilisation de tous les moyens dont il dispose pour aider à l'émergence d'expériences pilotes en la matière dans le but notamment de créer l'émulation nécessaire et inciter d'autres maires à suivre les expériences réussies dans le pays, a-t-il estimé. La politique de la ville en débat est le fruit d'un intense débat initié dans le cadre d'une série de concertations interministérielles ainsi qu'avec les 16 régions du Royaume. Ont été également associés à ce débat tous les partenaires, les organisations de la société civile, les chercheurs, les experts, les parlementaires et la lite est longue, a-t-il ajouté. Un dialogue citoyen a été ouvert via les réseaux sociaux Facebook et Twitter pour permettre à tout un chacun de contribuer à la construction de ce référentiel collectif de la politique de la ville, dans le but ultime de se partager la responsabilité dans la gestion des villes et de leur devenir, a-t-il relevé. Même les organisations internationales dont en premier les institutions spécialisées de l'ONU ont été associées à cette entreprise d'envergure dont les résultats seront déclinés lors de ces Assises nationales, auxquels un millier de personnalités et d'experts sont attendus. Trois séances sont programmées dont la première, dédiée surtout au volet politique, sera marquée par la présence de grandes personnalités marocaines et étrangères, de responsables, de chercheurs, d'universitaires, de décideurs et d'opérateurs. Quant à la deuxième séance, elle devra débattre surtout de la problématique de la mise en œuvre de la politique de la ville, des financements et des procédures de financement nécessaires. Pour ce qui est de la troisième séance, elle traitera de la mise ne œuvre de la bonne gouvernance dans la gestion des affaires des villes. Les travaux de ces Assises devront évidemment être sanctionnées par l'établissement d'un rapport général qui constituera le document de base de la politique de la ville. Il es t également prévu de mettre en place un instrument de suivi de ce travail dans le but d'en assurer l'efficacité requise et la pérennité, d'apporter les correctifs nécessaires en cas de besoin à la politique définie et de travailler dans le but d'encourager à l'édification de villes et centres urbains pilotes, histoire de créer des locomotives pour aller le plus loin possible dans le cadre de cette politique de la ville, selon M. Nabil Benabdellah. Les premières orientations des concertations sur la politique de la ville insistent sur la mise en place d'un cadre institutionnel et juridique Les premières orientations issues de la concertation nationale qui a démarré en avril dernier sur le thème “Politique de la ville... concertation et démarche participative pour une mise en place durable", ont souligné la nécessité de mettre en place un cadre institutionnel et juridique et une politique foncière et d'adopter un modèle administratif efficient. Il ressort d'un document distribué au cours d'une conférence de presse organisée lundi à Rabat, et qui porte sur la déclaration du programme et les contenus du forum national sur le dialogue et la politique de la ville qui sera tenu demain à Rabat, que les différentes phases de la concertation nationale sur la politique de la ville ont été l'occasion d'aborder la dimension territoriale et thématique de la stratégie et de définir les modalités d'une politique de la ville partagée autour des valeurs communes, entre partenaires institutionnels, collectivités et citoyens. Les premières orientations concernent le niveau central. En effet, les concertations interministérielles et entre ministères et autres organismes publics, ont été l'occasion de réfléchir sur des dispositifs à même de garantir une meilleure application de la stratégie. Ces concertations concernent 18 départements, 34 opérateurs et établissements publics, les conseils et instances cités dans la nouvelle constitution, les partis politiques, les commissions parlementaires et les organismes internationaux. Elles mettent l'accent sur l'importance de doter le pays d'une politique publique en mesure de développer des villes inclusives, productives, solidaires et durables. Parmi les recommandations citées dans le document, figurent la mise en place d'une structure commune de coordination, d'un cadre institutionnel d'opérationnalisation des programmes retenus, et d'une instance d'expertise. De même, un nouveau mode de contractualisation sera adopté, ayant pour objectif la mise en œuvre des programmes. Quant aux principales orientations touchant le niveau régional et local, les concertations ont permis de définir les contours de la politique de la ville ainsi que les différents axes de développement de cette politique, notamment ce qui se rapporte au cadre institutionnel et juridique, à la politique foncière, aux modalités de financement des projets urbains et aux modes d'élaboration et de gestion des projets de villes.