Il ne fait pas de doute, la chasse à la construction anarchique qui fait rage dans nombre de régions du Royaume, fait tourner une page sombre où le laisser aller incitait à la débandade dans tous ses états. Désormais, les mafieux du foncier sont cloués au pilori, par l'assaut salutaire et non sans audace des forces publiques. Des constructions illicites sont réduites en miettes, en quelques semaines de verve à la quête des contrevenants qui ne sont autres que les barons de l'irrégularité urbanistique, à Agadir, comme à Casablanca, à Fès, à Safi, à Tanger... De fond en comble, les habitations à plusieurs niveaux et les locaux de commerce juteux, s'effilochent sous les coups des bulldozers qui grondent tels des fauves affamés. Aujourd'hui, les Autorités se rebiffent à brides abattues pour sauver le domaine public terrestre et maritime des crocs aiguisés des rapaces dont la plupart relèvent des magistrats, des élus, des spéculateurs, des bonnets...Les Autorités dont certains agents inciviques avaient soudoyé et cautionné la prolifération de l'anarchie, mènent dorénavant la lutte sans merci contre tous ces malfrats malintentionnés. Ce combat salutaire libère enfin les villes des carcans de la dérive et qui fait chaque jour, des victimes parmi les services d'ordre, touchés par les projectiles des populations surexcitées. C'est pareillement l'affaire de tous les intervenants du secteur de l'urbanisme qui se doivent de mettre la main à la pâte. L'agence urbaine, le département de l'urbanisme, le corps élu, la justice, la société civile... tous sont interpellés par ce sursaut salutaire, pour contrecarrer, dans la symbiose et la communion, les voracités des hors-la-loi urbanistiques qui sentent, maintenant, l'étau de la délivrance se resserrer autour de leur cou. Il n'est plus question de se cacher derrière “le printemps démocratique” ou “les mouvements juvéniles” d'avant la révision constitutionnelle, pour se permettre des dépassements pareils. La ruée vers les brebis galeuses qui souillent le domaine public ne fait que commencer. Il ne faudrait surtout pas lâcher prise du moment que les lascars véreux du foncier quittent leurs tanières pareil à des loups blessés. Les procédures judiciaires sont appelées à suivre les cadences, car c'est en sanctionnant comme il se doit les infractions qu'on parviendra à dissuader les vils auteurs. Toutefois, avec le même courage, il n'est plus permis de d'épargner les fauteurs de grosse « pointure », les intouchables de la haute sphère de l'Etat ou de la société, ceux qui, auparavant, devaient jouir de tous les égards et que personne n'osait contrarier. Il ne faut jamais faire les choses à moitié, disait un jour, La Fontaine, dans ses fabuleuses fables.