Le Raja de Casablanca tiendra son Assemblée générale annuelle ce jeudi 7 juin à l'hôtel Idou Anfa à partir de 19H00. Trois points figurent à l'ordre du jour à savoir lecture, discussion et approbation des rapports moral et financier, élection du nouveau président puis celle des membres du nouveau comité. Après les assises de l'année dernière qui se sont déroulées le 4 juin 2011, le Raja confirme qu'il est le premier club à tenir son assemblée générale annuelle juste une ou deux semaines après la clôture de la saison. Mais le rendez-vous de l'année 2012 ne sera pas comme les autres, car l'assemblée générale ordinaire sera suivie d'une assemblée générale extraordinaire, puisque le président Abdeslam Hannat, qui n'a pas encore terminé son mandat de 4 ans, ne sera pas reconduit. Ayant déclaré sa démission en pleine saison, en mars dernier, avant de revenir sur sa décision, le président Hannat a été sollicité pour mener la barque jusqu'au rendez-vous habituel de l'AG. Si l'AG de la précédente saison avait été marquée par la présentation de trois candidats avant qu'il ne reste que deux en lice en fin de compte, pour que les urnes de plus de 170 adhérents ne plébiscitent Abdeslam Hannat au détriment de son concurrent Mohamed Boudrika, l'actuelle AG verra la concurrence de plusieurs candidats à la présidence. Au début, ils étaient six mais on ne parle que de quatre dans l'ensemble, deux se sont retirés, Noureddine Sdouki, et Abdelilah Ghninnou. Pour les quatre en lice, chacun prétend avoir un programme détaillé pour sauver le club, ils se nomment Jamaleddine El khalfaoui, Mohamed Naciri, et Said Hasbane en plus de Boudrika. Le coup vaut la chandelle au vu des grands problèmes que le Raja a rencontrés tout au long de la saison, des problèmes qui ont acculé le président Hannat à présenter sa démission avant terme et qui vont précipiter la chute de certaines têtes du Comité du club. En effet, le Raja a passé l'une de ses plus mauvaises saisons depuis fort longtemps. La crise a commencé juste après la fin de la saison écoulée bien que le Raja ait terminé la compétition sur une bonne note, celle de remporter le championnat national, un titre doté d'une grande étoile synonyme du 10e sacre de son histoire. Mais les dirigeants du club qui allaient déclarer un déficit financier de 700 millions de centimes environ lors de l'AG 2011 qui fut des plus houleuses, n'ont pas pu gérer la suite du parcours. Les conflits entre eux d'une part et avec l'entraîneur M'Hamed Fakhir d'autre part ont été derrière la crise qui a miné le club. Les dirigeants et le président voyaient tout à fait normal que le Raja eut pu continuer avec le même effectif vainqueur du titre national en faisant confiance à d'autres jeunes espoirs du terroir. Par contre, Fakhir dont le contrat d'une année avec le club venait de s'expirer, réclamait des recrutements de taille pour renforcer son effectif pour pouvoir continuer sur sa lancée, surtout en Ligue des Champions à laquelle il venait juste de se qualifier pour la phase décisive des groupes. Fakhir qui exigeait d'autres revendications comme l'augmentation de son salaire mensuel et la prime sur la qualification en compétition africaine, a finalement abandonné le navire qui allait couler par la suite. Il a préféré quitter le club qui était en pleine concentration à Agadir, et seulement quelques jours du premier match de la phase de groupe de la Champion's League face à Coton Sport du Cameroun qui a accroché les Verts dans leur fief sous la houlette de Jrindou qui a fait l'intérim. Depuis lors, le Raja s'est vu contraint de solliciter un autre entraîneur, le Roumain Balaci, qui n'a pu séjourner que deux mois après, a cumulent que déceptions et les déboires, aussi bien en compétitions nationales avec une sortie prématurée en Coupe du Trône, la défaite à domicile face à l'OCS et une seconde humiliation successive en Ligue des Champions au terme de la défaite (5-0) face à un nouveau club de la compétition africaine, Chelsea de Ghana. C'était sous la houlette de l'entraîneur français, Bertrand Marchand, qui a soufflé le chaud et le froid avec les Rajaouis avant de finir par lâcher et qui risque, lui aussi, de jeter l'éponge après une saison pratiquement blanche. Le Raja incapable de défendre son titre, a fini en quatrième place au moment où il fut parmi les favoris à trois ou quatre journées de la fin du championnat. La responsabilité de la régression du niveau du club est partagée entre dirigeants et staff technique avec à sa tête M'hamed Fakhir dont on parle aujourd'hui pour son retour éventuel. Les joueurs sont aussi pour quelque chose, de Metoualli qui a opté pour quelques miettes de dinars du Golf et qui a fait les mains et les pieds pour quitter le club dans des moments décisifs, jusqu'aux autres qui sont restés là mais qui ne mouillent pas leur maillot comme Salhi, Errbati, Bellamâllam, Oulhaj, Souleimani, Lambarki, Souari, Taïr, Ouhakki... Des joueurs qui ont déçu, d'autres qui n'ont rien fait de concret et qui viennent aujourd'hui réclamer leurs dus dont on ne sait s'il s'agit des salaires mensuels ou des primes de matches qu'ils ont tout simplement ratés. Tous sont coupables. La seule victime reste le public, surtout les inconditionnels des Verts qui ne croient pas leurs yeux et qui ne comprennent plus rien. Leur réaction lors du récent derby même s'ils étaient moins nombreux en signe de protestation contre les déboires en série de leur équipe préférée, est des plus significatives. N'ont-ils pas confectionné, comme d'habitude, un tiffo sur lequel un mot géant était écrit, « BASTA ». Ce fut là un message direct à tous ceux qui ont porté atteinte au Raja, qui est devenu aujourd'hui un club plus que modeste... Les prochains dirigeants et le nouveau président qui seront là après l'AG du 7 juin devront bien comprendre le message pour être à la hauteur du club des Verts à la recherche de son passé glorieux. Ils devront tirer les leçons qui s'imposent pour ne pas connaître le même sort et subir le fameux «BASTA».