Le Raja de Casablanca serait le premier club à tenir son assemblée générale, cette saison, le 4 juin courant. 20 jours après la clôture du championnat national de football de première division, le 16 mai dernier, le Raja aura rendez-vous avec ses assises pour faire le bilan d'une saison pleine de bouleversements. L'Assemblée générale du Raja de cette saison ne sera pas comme les autres. Elle promet d'être des plus chaudes, au terme d'une saison ratée, ni championnat du Maroc ni Champion's league d'Afrique. Au lendemain du verdict du championnat national annoncé dans la dernière journée au profit du WAC, nouveau champion, les dirigeants du Raja parlaient déjà d'une démission collective. Estimant qu'ils ont échoué dans leur mission, les responsables des Verts voulaient certes, rendre le tablier sans pour autant rendre les comptes. Mais la raison a eu gain de cause, en fin de compte. Les dirigeants rajaouis qui ont pris l'habitude de tenir leurs assemblées générales dans les normes et dans les atmosphères démocratiques en vigueur ont, semble-t-il, pris leur temps pour que l'Assemblée de cette saison se déroule le plus normalement possible. Bien que cette AG serait tenue en deux phases, une Assemblée générale ordinaire qui se prolongera pour devenir une Assemblée générale extraordinaire. Le président Abdellah Rhallam qui n'a pas encore terminé son mandat de quatre ans compte démissionner. Ce qui laissera la porte ouverte à sa succession qui a suscité tant d'interrogations sur le prochain président. Déjà trois candidats sont en lice, l'ancien président du club, Abdeslam Hanate, Saïd Hasbane membre du comité dirigeant et Mohamed Boudrika, adhérent. Ce dernier semble plus que jamais motivé et confiant pour prendre le relais de la présidence bien qu'il n'ait jamais été membre du comité dirigeant du club des Verts. Encore jeune (moins de 30 ans), M. Boudrika n'a désormais que 6 ans d'adhésion au sein du Parlement du Raja. Comment donc se fait-il qu'il avance pouvoir acheter le grand club rajaoui avec l'espoir de le mener vers le haut… ? M. Boudreka qui se porte pour un sauveur du Raja parle déjà d'un plan de travail collégial et d'un projet ambitieux en plusieurs volets : renforcer l'équipe par de véritables recrutements de joueurs de renom, un entraîneur de haut calibre, une direction technique à la hauteur des grands clubs internationaux, un partenariat d'encadrement avec les associations des supporters, un nouveau système de communication interne et externe, un large dispositif de marketing, un budget de fonctionnement à augmenter sur quatre ans, renforcer les relations internationales et la coopération avec les clubs africains et européens, créer une fondation pour les anciens joueurs du club… Vraiment un programme qui donne l'envie de voter pour cet adhérent pas comme les autres. Jamais un adhérent n'a osé être président au détriment des autres venant du comité. En fait, quelles sont les garanties pour que ce fervent adhérent puisse réussir dans sa première mission en sa qualité de président ? « Acheter » le Raja avec ses millions de dirhams n'est guère suffisant en ces moments décisifs du football national qui s'apprête à passer au professionnalisme, à l'aube de l'an 2011. Le Raja, créé en 1949, n'est pas du tout le club à mettre aux enchères publiques. Le Raja n'est pas à vendre et n'appartient à personne. Le Raja qui reste grand par son histoire riche en titres nationaux, continentaux et internationaux, est un patrimoine national. Un patrimoine à préserver au vu de ses anciens brillants dirigeants, de feu Benabadji un de ses fondateurs, en passant par feu Abdellatif Semlali, Kadri, Retnani, Ammour, Rhallam, Hanate, Souiri…. Le Raja, comme tous les grands clubs du football national, est appelé à intégrer le monde du professionnalisme, ce qui exige l'application des lois en vigueur pour répondre au cahier des charges, conformément aux règlements de la FIFA. La sagesse doit l'emporter pour choisir l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. M. Boudrika est certes un fidèle fils du club rajaoui, personne n'en doute point. Mais il ne doit pas brûler les étapes. Pour qu'il puisse y arriver, il doit penser d'abord à être membre du comité de son club pour plus d'expérience et remplir sa mission dans la gestion, tout en essayant d'assurer le maximum de son projet. La présidence serait sûrement pour demain ou après demain.