La sagesse l'a emporté, la démocratie l'a confirmé. Les urnes de l'Assemblée générale du Raja de Casablanca, tenue vendredi dernier à l'hôtel Idou Anfa, ont donné le verdict escompté. Abdeslam Hanat est de nouveau président du Raja, au détriment de son concurrent Mohamed Boudrika. Le troisième candidat en lice, Saïd Hasbane s'est retiré juste avant le début du vote. Dirigée par M'hamed Aouzal, président du Comité directeur du Raja, en présence du ministre de l'économie et des finances, M. Salaheddine Mezouar, en sa qualité d'adhérent au club, les représentants de la Fédération royale marocaine de football, MM. Rachid Ouali Alami et Abderrahmane El Bakkaoui qui ont supervisé l'opération de vote, cette assemblée générale qui a duré 6 heures environ, de 20h00 à 2h00 du matin, a connu des moments très chauds. Les 220 adhérents qualifiés pour participer au vote sur quelque 245 inscrits au Parlement du Raja, ont vraiment animé les débats souvent houleux. Certains d'entre eux dans la salle et dans les coulisses, les autres à travers leurs interventions franches, chaudes et critiques. D'autres sont allés jusqu'à refuser d'entendre et d'examiner les rapports moral et financier de l'AG, reprochant aux dirigeants du club leur manque de communication, d'efficacité et de rigueur ainsi que la perte du titre de champion du Maroc de cette saison à la dernière minute et la Champion's League d'Afrique que le Raja a quittée prématurément. L'AG agitée a également connu des accrochages et querelles entre certains adhérents mécontents du parcours du Raja, cette saison. Après plusieurs interventions, la tension s'est apaisée et l'AG des Verts reprend ses travaux pour se poursuive dans le calme, le sérieux et la responsabilité. Les deux rapports, s'ils ont été examinés dans un climat franc et parfois houleux, ils ont été approuvés à l'unanimité. Abdellah Rhallam, le président qui a rendu le tablier, bien qu'il n'ait pas terminé son mandat de quatre ans, a bien défendu sa mission. En dépit des conditions particulières dans lesquelles il avait été sollicité, voici maintenant trois saisons, il a réalisé avec le club de performances fort honorables, surtout en championnat national, durant son mandat, à savoir une bonne 3è place lors de la première année (2007-2008), le titre de la saison 2008-2009 et la 2è place cette saison, qualificative pour la Ligue des champions d'Afrique. Un parcours bon dans l'ensemble si l'on compare avec les saisons écoulées quand le Raja connaît des résultats des plus négatifs et des moments des plus difficiles. Aujourd'hui, le président sortant, M. Rhallam, quitte le Raja fort des ses jeunes, son école, son centre de formation et tout son effectif qui s'apprête à entamer l'aventure du professionnalisme, avec beaucoup d'aise. Son successeur, Abdeslam Hanat, aura le mérite d'assurer la relève bien qu'il ne soit pas étranger à une telle responsabilité. Hanat qui vient de reprendre la présidence avait déjà assumé les mêmes charges de 2002 à 2004. Période pendant laquelle le Raja avait remporté le championnat du Maroc et la Coupe de la CAF, tout en jouant la finale de la Champion's League remportée par le Zamalek d'Egypte (nul à Casablanca 0-0 et victoire au Caire 1-0). Ce sont les raisons pour lesquelles M. Hanat a été sollicité une seconde fois, lors de cette AG déroulée dans une atmosphère démocratique. Au début, ils étaient trois candidats en lice avant que M. Saïd Hasbane ne se retire au profit de Hanat et au service du Raja, tout en estimant que le club des Verts doit être au dessus de toutes les considérations. C'est un grand honneur, estime-t-il que le Raja ait aujourd'hui plus d'un candidat à la présidence, avec Hanat qui reste le plus apte à la succession de Rhallam, au terme de cette Assemblée qu'il a qualifiée d'historique dans cette saison transitoire. Par contre, le second concurrent, Mohamed Boudrika a tenu à maintenir sa candidature avançant qu'il est là pour sauver le Raja, en danger, selon lui. Boudrika, un jeune adhérent de 28 ans qui n'a que six ans d'adhésion au Raja, a étalé un programme de salut, comme il l'a appelé, pour que le Raja redevienne grand et de la trempe des géants clubs internationaux. Mais le Parlement du Raja en a voulu autrement. Il a fait le choix de Abdeslam Hanat qui a réussi un score large de 137 voix contre seulement 57 à Boudrika. Une leçon à retenir pour ce jeune fils fidèle du Raja, qui doit garder confiance pour l'avenir en apprenant les rouages d'une telle aventure. Il doit tout d'abord penser à une première expérience en tant que membre au sein du Bureau dirigeant de son club préféré, le servir comme il faut. Ce serait une belle opportunité de prouver son aptitude de dirigeant qualifié. Abdeslam Hanat, a qui l'Assemblée a confié la tâche de désigner les membres de la nouvelle équipe dirigeante, pourrait lui offrir une telle possibilité. Boudrika pourrait gagner plus de confiance, pourvu qu'il justifie son mérite…