Après James Baker et Christopher Ross, des médias font circuler des informations faisant état que le dossier de la gestion de la question du Sahara serait confié à un autre Américain. Ces sources indiquent que c'est l'ancien chef de la diplomatie américaine, Colin Powell, (2001-2005) sous l'administration Bush juniors qui pourrait remplacer l'envoyé personnel du secrétaire général au Sahara, Christopher Ross. Le dossier est aujourd'hui sous les projecteurs de nombre d'observateurs. Au Parlement, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saad Dine El Othmani a souligné jeudi que la décision du Maroc de retirer sa confiance à Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, ne signifie guère une quelconque transgression de l'esprit des résolutions du Conseil de sécurité ou une forme de renonciation à celles-ci. "Il s'agit d'une décision judicieuse et responsable militant en faveur d'une reconsidération globale du processus de règlement du dossier du Sahara", a déclaré M. El Othmani devant la commission de l'Extérieur, de la défense nationale, des affaires islamique et des Marocains résidant à l'étranger à la Chambre des représentants. Selon le ministre, "l'initiative marocaine fait suite à une évaluation globale et objective de ce dossier". Dans un exposé lors de cette réunion consacrée à l'examen de l'évolution de la question du Sahara, M. El Othmani a souligné que le Maroc tient à imprimer une nouvelle dynamique au processus de règlement de ce différend afin de sortir de l'impasse et mettre fin au statu quo, sur la base de l'initiative marocaine d'autonomie et dans le plein respect de la Souveraineté et de l'intégrité territoriale du Royaume. Le Maroc, qui a répondu favorablement aux efforts de l'ONU pour faire aboutir ce processus politique et s'est engagé de bonne foi dans les pourparlers y afférent, est déterminé à persévérer sur cette voie animé de la ferme volonté de parvenir à une solution politique consensuelle, réaliste et définitive sur la base de la proposition d'autonomie, a-t-il affirmé. Le retrait de confiance à Christopher Ross, a expliqué le ministre, a fait suite à une évaluation globale et objective du processus de pourparlers informels, particulièrement le dernier round de négociations et l'adoption de la résolution 2044 du conseil de sécurité. Cette évaluation, a-t-il ajouté, a conclu à ce que le processus de pourparlers indirects s'est érodé après la tenue de neuf rounds de négociations informelles d'autant que ceux-ci étaient dominés par des questions de moindre importance. A cet égard, il a rappelé que le Maroc avait proposé de tenir seulement une ou deux réunions préparatoires aux négociations formelles. Selon le ministre, l'évaluation a relevé une série de dérapages dans le dernier rapport du secrétaire général sur le Sahara, lequel a été déséquilibré et incohérent. De même, a-t-il ajouté, l'envoyé personnel est allé au-delà de sa mission en tentant d'influer sur le contenu de la résolution de l'ONU et s'est départi de l'objectivité et de la neutralité requises, deux conditions fondamentales dans tout processus de médiation. Sur la base de l'opération d'évaluation, a-t-il rappelé, le Maroc a informé le secrétaire général de Nations unies de sa position à l'égard de M. Ross, au même titre que nombre de pays frères et amis.