La prolifération des constructions non réglementaires nous interpellent tous, gouvernement, élus et autorités locales, a indiqué, lundi, le ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah, expliquant qu'un tel phénomène est dû aux effets conjugués de l'urbanisation et de l'exode rural, et de la difficulté pour tous d'accéder à un habitat réglementaire. Ce qui se traduit par des répercussions négatives sur le développement urbanistique durable, la compétitivité et la productivité spatiales ainsi que sur la facture de mise à niveau et de réhabilitation de l'habitat non réglementaire pour l'intégrer dans le tissu urbain existant dans le but de garantir à tous les citoyens un cadre de vie décent, a indiqué le ministre en réponse à un député du groupe socialiste à la Chambre des représentants. C'est pourquoi, il est nécessaire de changer l'approche actuelle qui repose sur la logique de «la lutte à travers des opérations de destruction» en optant pour une nouvelle politique globale et anticipative qui consiste à assurer une offre immobilière capable de répondre à la masse des demandes, à intensifier et renforcer l'offre d'habitat et à la diversifier (170.000 unités par an à l'horizon 2016) tout en oeuvrant pour la mettre à la disposition des couches déshéritées et à revenus limités, a précisé le ministre. Il est aussi impératif de s'attaquer comme il se doit aux causes qui sont derrière la prolifération de l'habitat non réglementaire à travers une politique complémentaire dont les axes, a rappelé M. Benabdellah, sont déclinés dans le plan d'action du ministère pour la période 2012-2012. Selon ce plan d'action, 20.0000 hectares seront mobilisés au cours des prochaines années pour réduire le déficit en matière d'habitat et répondre à la demande en logements et en particuliers à caractère social. Le plan propose aussi de se concentrer sur les lotissements à équipements progressifs, d'œuvrer pour parachever le programme villes sans bidonvilles et d'améliorer l'encadrement du marché du bail en tant qu'élément essentiel dans la gestion maitrisée du marché immobilier. Dans le cadre de cette stratégie, a-t-il poursuivi, le ministère s'attèle aussi pour assurer la couverture de l'ensemble des grandes et moyennes villes et des jeunes centres urbains par la nouvelle génération des documents urbains, compte tenu du rôle décisif qu'ils jouent dans l'organisation et la maitrise de l'évolution urbanistique et la réhabilitation de l'équilibre du tissu urbain et en particulier dans les espaces et les bassins productifs à travers la mise à disposition effective des zones ouvertes à l'urbanisation qui comptent 70.000 hectares. L'action du ministère, a-t-il noté, vise également l'adoption d'un nouveau texte de contrôle dans le domaine de l'urbanisme fixant les attributions et les responsabilités, de manière à faciliter l'opération de reddition des comptes. Il est également prévu dans le cadre de ce plan d'action de poursuivre une nouvelle approche de la politique de la ville, à travers l'adoption et l'application d'une politique publique volontariste et contractuelle dans l'objectif majeur de réduire les déficits et la précarité et traiter à titre préventif tout ce qui contribue à l'aggravation du phénomène des constructions non réglementaires et du déficit social, a précisé le ministre, selon lequel le plan en question vise en définitive à assurer aux habitants non pas uniquement des unités de logement mais surtout un espace intégré et décent pour une vie communautaire.