Quarante quatre cités, parmi les 85 concernées par le programme de lutte contre les bidonvilles, ont été déclarées jusqu'à présent «villes sans bidonvilles», a affirmé mardi le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Mohamed Nabil Benabdellah. Répondant à une question orale à la Chambre des conseillers, le ministre a indiqué que le bilan du programme «villes sans bidonvilles» est positif et qu'il a donné lieu à des résultats encourageants. Ce programme, destiné à contribuer à l'amélioration des conditions de logement des habitants des bidonvilles, représente un des principaux axes du plan d'action 2012-2016 du ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, a-t-il rappelé. Ce programme concerne quelque 348.414 ménages, soit environ 1,5 million d'habitants répartis entre 85 villes et centres urbains, a-t-il dit, précisant que seule une partie de ces ménages estimée à 170.000 ménages, selon les données actualisées à la fin de l'année 2011, attend son tour pour être relogée dans des conditions de salubrité et de décence. Jusqu'au mois de septembre 2011, a-t-il ajouté, le taux de réalisation du programme a atteint 70 pc dont des chantiers réalisés et d'autres en cours de l'être, ce qui a permis d'améliorer les conditions d'habitat au profit d'environ 178.000 ménages issus de bidonvilles et de déclarer 44 cités «villes sans bidonvilles» parmi les 85 citées retenues dans le programme. D'après le ministre, 13.600 ménages bénéficiaires des unités construites sont en cours d'être déplacées dans leurs nouveaux logements. Dans les 41 autres villes concernées par le programme, le taux d'avancement de l'opération varie entre 10 et 100 pc, en raison d'une série de contraintes qui l'entravent, a expliqué M. Benabdellah. Parmi ces obstacles, il a cité le développement des ménages et les difficultés que suscite leur déplacement, la prolifération des familles composites qui occupent une seule baraque , la rareté et la difficulté de mobilisation du foncier, la limitation des revenus des ménages et les problèmes inhérents à la mobilisation des financements et à la gestion des contribuables. Dans le but de surmonter tous ces dysfonctionnements, le ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville compte intensifier l'offre d'habitat dédié aux couches déshéritées et à revenu limité tout en veillant à sauvegarder la qualité urbanistique et paysagère des projets et en améliorant les procédures et outils d'établissement des listes des bénéficiaires et de commercialisation, a-t-il fait savoir. Toutes ces opérations doivent se dérouler dans la transparence et la clarté, selon le ministre, qui n'a pas manqué d'insister sur l'impératif d'associer toutes les parties concernées durant tout ce processus à savoir les autorités locales, les élus, les bénéficiaires et les organes représentatifs quand ils existent. Le ministre a également fait savoir que son département entend intégrer le programme «villes sans bidonvilles» dans la cadre de la vision globale de la Politique de la ville dans le but d'assurer à l'action urbaine l'intégration, l'harmonie et la complémentarité requise et de réaliser un cadre de vie décente au profit de tous.