Les chantiers de logement social s'intensifient à Casablanca avec le lancement de nombreux projets immobiliers destinés à permettre à des couches sociales de plus en plus larges d'accéder à la propriété. Les deux projets, “Miftah Al Khair” et “Jawharate Errahma”, dont le coup d'envoi a été donné par SM le Roi Mohammed VI, vendredi à Dar Bouazza, dans la province de Nouaceur, s'ajoutent à plusieurs autres opérations de grande envergure lancées dans cette commune pour accompagner sa croissance démographique et son développement économique de ces dernières années. L'ensemble de ces projets devront produire à terme 17.509 logements, dont 12.627 logements sociaux et 433 lots d'habitat économique. Ces projets renforcent de manière significative l'offre de logements sociaux dans la wilaya du Grand Casablanca, qui doit produire en moyenne 30.000 unités par an pour satisfaire la demande de sa population qui va croître de 1,5 million d'habitants durant la période 2010-2020. Ces projets d'envergure, qui font partie du dispositif du logement social à 250.000 dans la région du Grand-Casablanca, et qui est doté d'une enveloppe budgétaire de 35,4 milliards de dirhams, sont la concrétisation des Hautes directives Royales pour la promotion de l'habitat social en faveur des catégories défavorisées ou à revenu limité. Ils contribuent à coup sûr à la résorption du déficit en logements dans la province de Nouaceur et à réduire l'ampleur de l'habitat anarchique en permettant à des centaines de familles défavorisées de disposer d'un logement décent, à des prix avantageux. Pour le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la ville, Nabil Benabdellah, ces projets illustrent la ferme volonté du gouvernement de renforcer l'offre publique et privée dans le domaine du logement social et de transférer progressivement les habitants des bidonvilles de Casablanca. Ils prouvent de la même manière l'accélération du rythme de réalisation et d'encouragement aux logements sociaux pour réduire de moitié, à l'horizon 2016, le déficit du Maroc en la matière, estimé à 840.0000 unités actuellement. En effet, la stratégie du Maroc en matière de promotion et d'encouragement de l'habitat social repose sur un ensemble de mesures incitatives destinées à donner un coup d'accélérateur à ce chantier à fort impact social et déterminant pour l'avenir de milliers de citoyens, désireux d'acquérir un logement décent et à bon marché. Le dispositif des logements à 250.000 dhs fait partie des panoplies de mesures décidées par les pouvoirs publics pour encourager l'habitat social et lutter contre l'habitat anarchique. Ce dispositif se décline, au niveau de la région du Grand Casablanca, à travers 85 opérations intégrées devant produire à terme 127.863 logements de différentes typologies dont 76 % de logements sociaux. Ces projets mobilisent un investissement global estimé à 35,4 milliards de dhs et devant générer 104.000 emplois. Pour une bonne gestion des projets, un guichet unique a été mis en place pour faciliter et activer les procédures d'autorisation tout en respectant les règlements juridiques et urbanistiques. Ce programme, qui a reçu l'adhésion de tous les acteurs (promoteurs privés et publics, ingénieurs, architectes et topographes) et la participation active des autorités locales, des élus et des services extérieurs et techniques, a déjà permis à des dizaines de milliers de personnes, issues des milieux défavorisés, de quitter l'enfer des bidonvilles, sans se ruiner, et d'éduquer leurs enfants dans de bonnes conditions d'hygiène et de bien-être social. L'engouement des promoteurs immobiliers pour ce créneau porteur a été motivé par les avantages et mesures incitatives décrétées par les pouvoirs publics, allant de l'exonération de la TVA, l'exemption de l'impôt sur les sociétés, la réduction des droits d'enregistrement et de timbres à la baisse de la taxe spéciale sur le ciment. Au niveau national, cet intérêt s'est traduit par la signature de 436 conventions à fin janvier 2012 pour la réalisation de 811.887 logements sociaux, alors que 223 projets ont été agréés pour la construction de 163.609 autres logements sociaux et 162 projets lancés pour l'édification de 122. 925 unités. D'autres programmes non moins ambitieux avaient vu le jour dans le cadre de cette même stratégie d'encouragement de l'habitat social, à savoir le logement à 140.000 dhs qui concerne, jusqu'à fin 2011, 45.128 unités, dont 20.824 en partenariat avec le secteur privé, et “villes sans bidonvilles”, lequel enregistre des résultats très intéressants avec un taux de réalisation (chantiers réalisés ou en cours de réalisation) de l'ordre de 70 % jusqu'à septembre 2011. Les opérations mises en œuvre dans le cadre de ce chantier intéressent 348.414 ménages répartis sur 85 villes et centres urbains. Elles ont permis d'extraire des bidonvilles près de 178.900 familles et la déclaration de 44 villes sans bidonvilles sur un total de 85 villes programmées. Pour élargir l'assiette foncière destiné au logement social, 276 nouvelles zones ont été ouvertes à l'urbanisation sur une superficie de près de 70.285 ha, et de nouveaux pôles urbains ont été créés près des grandes villes et des régions qui enregistrent une grande pression urbanistique et une dynamique économique accélérée. L'objectif de ces mesures est d'accompagner l'impact territorial des grands projets structurants inscrits dans le cadre de la mise en œuvre des stratégies nationales sectorielles, d'offrir des infrastructures d'accueil intégrées, de faciliter l'accès à l'habitat décent et de réduire le déficit en logement. Outre son impact sur la vie de milliers de Marocains, le dynamisme du secteur immobilier, notamment le logement social, est devenu ces dernières années un levier capital de l'économie marocaine et a eu un effet d'entraînement direct sur les autres secteurs, notamment celui de l'emploi.