Le fonds Monétaire International (FMI) a demandé à l'Espagne de maintenir «l'effort de réforme » pour pouvoir vaincre les «sévères» défis auxquels est confronté le pays. Le porte-parole de cette institution financière internationale, Gerry Rice, a indiqué, mercredi, qu'il était nécessaire de garantir l'accomplissement des objectifs marqués par l'Espagne aussi bien au niveau national que régional. Cette réaction intervient au moment où la prime de risque espagnole continue d'accroître sur les marchés internationaux et se situe à plus de 400 points. La prime espagnole offerte aux investisseurs pour les bons de trésor à dix ans par rapport aux bons allemands a dépassé pour la première fois depuis décembre dernier le seuil de 400 points. Le différentiel entre les bons espagnols à dix ans et le « Bund » allemand a atteint, jeudi en fin de matinée, 401,3 points, soit un taux de rentabilité de 5,774%. La pression des marchés financiers extérieurs est forte et c'est ce qui explique la rentabilité de la dette publique espagnole à 10 ans qui marque un nouveau taux maximum de plus de 5,7%. En face, le bon de trésor allemand chute à 1,74%, ce qui a provoqué que la prime de risque espagnole transcende la barre psychologique des 400 points, soit un taux supérieur à celui atteint le 23 décembre (5,3%) en pleine crise de la dette souveraine (402 points). Selon des sources officielles à Madrid, le gouvernement dispose d'une marge de manœuvre jusqu'à juillet prochain pour appliquer le paquet de mesures qu'il compte introduire en 2012 afin de redresser la situation économique et budgétaire. Jusqu'à présent, l'exécutif que dirige le conservateur Mariano Rajoy a mis au point une première partie de ces mesures qui se sont traduites par une réforme financière, celle du marché du travail, la stabilité budgétaire ainsi que la détermination de réduire le déficit public. Toutefois, la Banque Centrale Européenne (BCE) exige davantage de rigueur financière pour éviter de soumettre l'Espagne au même traitement appliqué à l'Italie en automne dernier. Toutefois, des experts financiers craignent que les drastiques coupes budgétaires et la hausse de l'impôt sur les bénéfices et les sociétés ainsi que le haut taux de chômage entravent la croissance économique et rendent encore difficile la possibilité d'atteindre l'objectif du déficit public à 5,3% du Produit Intérieur Brut marqué par le gouvernement sur recommandation de l'Union Européenne. Parmi les conséquences de cette situation, le gouvernement a réduit de 33% la subvention apportée par l'Etat aux organisations syndicales pour la situer à un montant total de 17,3 millions d'euros, soit 8,5 millions d'euros de moins par rapport à 2011, lit-on dans le projet de la loi de finances de 2012. Cette mesure a été prise par le conseil des ministres, le 30 décembre dernier, dans le cadre du plan de réajustement budgétaire qui prévoyait une diminution de 20% des subventions réservées aux partis politiques, organisations d'entreprises et syndicales pour l'actuel exercice. Le projet de loi de finances, déposé au parlement cette semaine pour adoption, prévoit une réduction de la subvention aux partis politiques de 13,2% pour la situer à 113,7 millions. La réduction de la subvention publique aux syndicats intervient au lendemain de la grève générale du 29 février dernier.