Nouvelle alliance nationale, un processus de plaidoyer et une mobilisation de taille pour une représentativité qui les réhabilite dans leurs droits. Les jeunes sont prêts à batailler ardemment pour leurs droits. La proposition qui les met dans une liste de quatre vingt dix candidats à part égale aux côtés des femmes ne subvient pas à leurs doléances ni à leurs aspirations. Cela bien évidemment, ne s'apparente pas à une position contre leur allié de toujours : les Femmes, mais c'est une manière de protester contre un quota qui ne « leur rend pas justice ». Voilà en partie seulement le contenu de la déclaration que viennent de lancer, fin de ce week-end depuis Fès, un grand nombre d'associations de jeunes, couronnant la première rencontre nationale initiée par Alternatives Citoyennes ALCI, autour du thème de « Les jeunes et la participation politique ». Ceci dit, l'appel qui a été signé par cette nouvelle alliance associative baptisée « le Mouvement des Jeunes pour l'Equité et la Démocratie », appelle les jeunes à se mobiliser davantage, à travers une campagne de plaidoyer, pour peser fort dans les institutions de prise de décision politique et garantir une large représentativité sur les plans de quantité et de qualité. « Nous sommes les meneurs et les initiateurs de toute la nouvelle dynamique politique et sociale actuelle, mais vers la fin, nous avons été écartés du circuit de participation à la prise de décision », ont-ils invoqué dans leurs interventions. Ils n'y vont pas par trente sic chemins. Directs, francs et sincères, la centaine de jeunes représentant des tissus associatifs de tous les coins du pays, ciblent sans ambages la loi organique de la chambre des représentants et la loi sur les partis. Pour eux/elles, ces lois doivent traduire dans les faits et cette énergie nouvelle qui s'impose de plus en plus, et cet apport qui animera le faisceau sanguin des partis politiques. Le garant en tout cela ne sera, selon les jeunes, que les termes de la nouvelle constitution et les conventions internationales. Pour atteindre ces objectifs, « le Mouvement des jeunes pour l'équité et la démocratie » entend bientôt passer à l'action. Un processus de plaidoyer sera prochainement mis en œuvre en partenariat avec les acteurs politiques, sociaux et publics. L'opération vise essentiellement la révision d'urgence de la loi sur les partis et de la loi organique du parlement marocain, pour assurer une représentativité de choix des jeunes dans les institutions. Dans ce contexte, les programmes et actions des partis politiques vont être suivis de près par une commission de vigilance et d'éveil afin de voir le degré de respect des revendications et aspirations des jeunes. Une deuxième rencontre nationale, plus large cette fois, sera organisée après le mois du Ramadan. Bref, les jeunes n'entendent pas lâcher du lest. Déclarations Fadoua Brour : Alternatives Citoyennes de Fès J'estime personnellement qu'il existe deux articles qui présentent du mois une distorsion, alors qu'ils sont normalement censés être complémentaires. Il s'agit des articles 33 et 170. Le premier stipule que les jeunes doivent être intégrés dans le circuit économique, politique, social… mais le second qui évoque le Conseil National des jeunes n'abordent que les axes des loisirs, des associations et de la culture… les écartant ainsi de la chose politique et économique. Les jeunes ont été les instigateurs de ces réformes, et venu le temps où ils doivent être pris en compte dans toute la vie publique. Jebbar Zakaria : Jeunesse démocratique et progressiste d'Azrou A mon avis, les jeunes doivent se battre pour pourvoir des postes et se faire élire dans les institutions de prise de décision. La politique des quotas pour les jeunes n'est aucunement efficace, dans la mesure où elle va calmer leur enthousiasme. D'autre part, les partis politiques sont appelés à présenter des jeunes candidats, et lorsque je dis jeunes, j'entends des filles et garçons de moins de 28 ans, sur le plan légal, mais j'entends également des gens qui ont l'esprit jeune à travers leur tendance, leurs idées et leurs approches. Kenza Benkiran : Forum jeunes Maroc de Rabat A Mon avis, la liste est déjà un pas en avant, l'initiative est donc louable. Mais je pense que le fait de mettre ensemble les femmes et les jeunes va favoriser les jeunes de sexe masculin. D'où ma proposition de séparer les deux catégories dans deux listes à part. Il est donc impératif de lutter pour une large représentativité, mais après novembre on saura si l'on sera effectivement récompensés pour nos efforts ou pas. Hamza Hachlaf : Alternatives Citoyennes de Fès Notre position contre la liste des jeunes et des femmes ne veut aucunement dire que nous sommes contre les femmes. Nous appelons plutôt à un respect de nos luttes communes. A mon sens, j'appelle au tiers des sièges dans toutes les institutions en faveur des jeunes de mois de 28 ans. Pour ce, les partis politiques doivent pousser et avantager leurs jeunes candidats. La procédure devrait connaître une souplesse et éviter les rouages difficiles pour encourager également les jeunes indépendants à se porter candidats.