Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Nabil Benabdallah à Azrou : - «La nouvelle constitution impose une rupture totale avec les dispositions électorales de 2007» - Le PPS et le mouvement Amazigh adoptent l'appel d'Ifrane
L'évolution politique de notre pays, les échéances électorales de novembre prochain et le devenir de l'Amazighité après l'adoption de la nouvelle constitution ont été au cœur des débats tenus à l'occasion du Forum organisé vendredi et samedi à Ifrane et à Azrou par l'instance Provinciale du PPS dans le cadre des portes ouvertes organisées par le parti à travers le territoire national. Oubliés les vacances et le temps de farniente. Réunis à Ifrane vendredi dernier sur initiative du PPS pour un ftour-débat organisé autour de «la langue et la Culture Amazigh», pas moins de 130 acteurs associatifs représentant une bonne partie de la composante du mouvement marocain se sont retrouvés telle une famille rassemblée en ce mois de ramadan béni, et se sont attelés à examiner les moyens à même de porter le fer sur leurs principes, échanger, exprimer, débattre et être solidaires devant les enjeux politiques qu'attend le Maroc notamment après l'adoption de la nouvelle constitution et la consécration de la langue Amazigh comme langue officielle. Considérée comme « une suite logique» aux engagements pris par le PPS dans sa défense de la cause Amazigh et clairement définie dans la déclaration commune officialisant le partenariat signé lors d'une première rencontre tenue à Rabat entre le mouvement Amazigh et le PPS, la rencontre d'Ifrane dont les débats plénières ont été présidés par le SG du PPS M. Nabil Benabdellah vient à point nommé rappeler la nécessite pour le mouvement Amazigh de se mobiliser pour tourner la funeste page du passé. Comme l'a bien explicité le SG du PPS, « une constitution soit-elle satisfaisante ne suffit pas », « il faut encore et toujours batailler pour donner corps au contenu avancé de la nouvelle constitution », exhorte-t-il. Autrement dit et comme l'ont rappelé de nombreux participants à cette rencontre, le mouvement Amazigh doit assumer sa responsabilité historique dans ce processus démocratique et passer au concret sa participation à l'édification d'institutions crédibles, «seules garantes de la concrétisation des changements tant revendiquées et ce à travers des politiques publiques portées par des partis sérieux» indique Nabil Benabdellah qui profitera de l'occasion pour faire un tour d'horizon sur le combat mené depuis plus de 40 ans par le PPS en faveur «des causes justes», à l'image de la reconnaissance de la langue Amazigh. L'appel d'Ifrane Les participants à la rencontre d'Ifrane sont par ailleurs unanimes et convaincus qu'un long steeple-chase attend le mouvement amazigh marocain. Les obstacles dressés par des partis connus pour leurs doubles langages concernant la cause amazigh ne sont toujours pas éliminés. Ce qui suppose, soulignent des observateurs, des veillées plus longues et des positions plus claires dans le choix des appuis politiques susceptible d'espérer aboutir à des résultats concrets. Il faut dire que l'essentiel reste à définir notamment à quelques semaines des élections législatives et qu'à l'image de la rencontre d'Ifrane sur la culture Amazigh le travail des militants amazigh ne sera pas de tout repos. A rappeler que les travaux de forum a clos ses travaux samedi tard dans la nuit par l'adoption de l'appel d'Ifrane, une série de recommandations (voir communiqué) qui appellent et expriment les espoirs des composantes du réseau associatif amazigh marocain. Dans la même soirée du vendredi, à Azrou, au lycée mythique Tarik Ibn Ziad (ancien collège berbère d'Azrou), le Secrétaire Général du Parti du Progrès et Socialisme a été l'invité d'une rencontre publique organisée par les instances locales du parti. Devant une salle pleine et un parterre de sensibilités politiques et associatives différentes, Nabil Benabdellah s'est longuement attardé, dans son intervention, sur les différentes étapes de l'évolution politique du Maroc en mettant en exergue le rôle des partis progressistes nationaux dans l'instauration des jalons de la démocratie qui vient d'être couronnée par l'adoption d'une nouvelle constitution plébiscitée par la majorité des forces vives de notre pays. Contexte électorale oblige, le SG du PPS ne manquera pas l'occasion de rappeler l'enjeu crucial que constitue les élections législatives de novembre prochain dans le processus démocratique que connait notre pays notamment après le referendum de juillet 2011. M. Benabdellah, dont le discours a été qualifié de «salves de paroles concrètes», insistera sur la nécessité «d'une rupture totale avec les dispositions électorales de 2007», si on veut, ajoute-t-il, «donner un sens au contenu de la nouvelle constitution». Du découpage électoral à la fixation de son seuil en passant par l'interprétation que donne le PPS à la discrimination positive à travers l'établissement d'une liste nationale…Tout y passe. Sans ambages, le SG du PPS dresse un chapelet de maux pouvant constituer un danger et un effet boomerang sur les efforts intelligents consentis et qui ont conduit à la reforme de la constitution et à absorber une partie de la colère de la rue : dépravation électorale, argent sale, intervention tous azimuts… C'est pourquoi «une approche politique globale» est plus que jamais indispensable, insiste M. Benabdellah qui ajoute que cette approche doit reposer « une volonté politique supérieure capable de donner naissance à des institutions crédibles » animés avec un potentiel humain jeune et dynamique. «L'espoir à gauche», lancé aujourd'hui par le SG du PPS en direction des composantes de la Koutla mais aussi en direction du font de gauche marocain est selon les cercles avisés la seule alternative pouvant tenir debout devant l'alliance de droite dont le front risque de nous replonger dans la bérézina. Dés lors et tout en considérant que le processus électoral constitue une des clés de voûte de la nouvelle constitution, il est légitime de se demander à quoi sert cette constitution si les mécanismes anciens continuent à commander le processus électoral. De quoi s'inquiéter en effet.